Inzhu | throw yourself into the unknown

liens recherchés : Honnêtement je ne cherche rien de particulier pour le moment, venez comme vous êtes avec vos idées !

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01. Il n’est pas rare qu’Inzhu ait du mal à s’exprimer ou ait un léger décalage à comprendre ce qu’on peut lui dire si le débit de son interlocuteur est rapide et que des mots complexes sont utilisés. Vivre depuis plus d’une décennie dans un pays anglophone lui a permis de bien maîtriser la langue anglaise mais la jeune femme a toujours le réflexe de penser en kazakh, voire même en russe, et de s’exprimer dans ces mêmes langues lorsqu’elle est en famille.

02. Elle tend à favoriser le silence au bruit, ne parvient pas à se concentrer sur quoi que ce soit dans un environnement qui ne la laisse pas se perdre dans ses pensées. Certains utilisent la musique afin de travailler mais pour Inzhu, c’est impossible. L’envie de fredonner est trop grande, celle de faire défiler les chansons encore plus. Pourtant, chaque fois qu’elle sort de son appartement c’est avec son casque sur les oreilles car un bruit qu’elle peut contrôler sera toujours mieux que celui, étouffant, de la ville.

03.  Inzhu ne sait pas faire le tri, ne sait pas jeter. Elle a des tiroirs entiers remplis de cahiers et de classeurs qu’elle n’a pas regardés depuis des années, une armoire débordante de vêtements qu’elle ne porte plus, des objets de son enfance qu’elle n’a pas le coeur à délaisser. Le pire reste les dessins. Que ce soit des gribouillis dessinés pour passer le temps, des idées de design pour un tatouage ou une esquisse en vue d’un plus grand projet, il y en a partout, dans tous les tiroirs, sur toutes les étagères. La moitié d’entre eux ne seront jamais utilisés, jamais finis, mais elle les conserve et se justifie avec des ‘au cas où’ qui n’en finissent pas.

04. On pourrait penser que la peau d’Inzhu est parsemée de tatouages en tout genre, ce n’est pourtant pas le cas. En tout, elle n’en a que trois. Le premier est un tournesol placé au-dessus de sa hanche gauche que l’on ne peut espérer voir que lorsqu’elle essaie vainement d’attraper son café sur la plus haute étagère de la cuisine. Le deuxième est encré sur son biceps droit, deux poissons rouges placé de telle sorte qu’ils forment un cercle, une boucle fermée. Et enfin le dernier, représentant un croissant de lune et quatre étoiles simplifiées, est sur sa nuque. Si elle a fait les deux premiers par elle-même, Inzhu a dû demander à un collègue de s’occuper de son troisième et dernier tatouage pour des raisons évidentes. Récemment, la jeune sorcière s’est offert un septum et pense se faire percer la lèvre pour y passer un anneau, mais ce n’est encore qu’un projet qu’elle n’est même pas certaine de mener à bien.

05. UD’aussi loin qu’elle s'en souvienne, la jeune femme n’a jamais vraiment su que faire de son futur. Elle qui avait toujours aimé le dessin ne se voyait pas entamer des études d’art interminables pour ensuite travailler au service de clients ingrats pour un salaire moindre. Ce n’est qu’après de bonnes heures de recherche sur internet et beaucoup de visionnage de vidéos où des tatoueurs montraient ce qu’il en était qu’elle s’est intéressée à cette profession. Aujourd’hui, Inzhu est satisfaite de ce qu’elle fait bien qu’elle ait d’abord été quelque peu appréhensive de l’avis de ses parents, avis qui lui tient à coeur, elle sait qu’elle a leur approbation et leur soutien même s’ils ne comprennent pas forcément ses choix, éducation traditionnelle oblige.

06. Cette même éducation traditionnelle pose quelques problèmes à Inzhu, notamment vis-à-vis de ses relations et de sa sexualité. Si elle a conscience de n’aimer que les femmes, ce n’est pas pour autant qu’elle parvient à se faire à l’idée quand bien même la société ait bien évolué de ce côté-là, ni qu’elle ait une quelconque expérience. Elle n’en a jusque-là parlé à personne et ne compte pas le faire à moins d’être menacée, couteau sous la gorge. Et encore. Toutefois, la sorcière reste assez confuse par toute cette histoire d’attirance puisque même si les hommes ne l’intéressent en rien, elle n’a jamais eu l’impression que les femmes l’intéressent non plus, en tout cas pas au-delà du stade romantique. Internet ayant toujours été son meilleur ami dans ces cas-là, elle a pu mettre un mot sur tout ce noeud de sentiments et de sensations : asexualité. Elle aurait aimé se sentir soulagée et libérée d’un poids en comprenant enfin ce qu’elle était et pourtant, rien n’a vraiment changé, Inzhu se sent toujours aussi perdue de ce côté-là.

07. Le seul compagnon de vie d’Inzhu est un serpent roi noir à bandes grises, aussi appelé lampropeltis alterna même si elle ne retient jamais ce terme. Ce petit camarade long d’un mètre est nommé Jawiz, autrement dit Vicieux, puisqu’il a une certaine tendance à mordre lorsqu’il rencontre quelqu’un pour la première fois. De temps en temps et lorsqu’elle s’est assurée qu’il n’y aucun risque de le perdre, Inzhu le laisse sortir de son terrarium pour changer ses habitudes, même si cela reste dans les limites sécurisées de sa chambre.

08. Comme tout le monde, Inzhu a quelques habitudes atypiques. Depuis qu’elle vit seule, elle a prit l’habitude de ne jamais être à court de bonbons en tout genre, réservant un tiroir entier de son placard de nourriture à toutes ces sucreries qui lui permettent d’oublier que prendre rendez-vous chez le dentiste n’est pas qu’une option. Chose plus commune, elle a tendance à nommer les objets qu’elle utilise le plus souvent, c’est-à-dire son téléphone, son ordinateur, ses outils de travail et une bonne partie de ses ustensiles de cuisine. Enfin, qu’il pleuve qu’il vente qu’il neige ou qu’il fasse quarante degrés dehors, Inzhu portera toujours un bonnet, c’est même un miracle si elle n’en porte pas à l’intérieur.

09. Si Inzhu est une sorcière, ce n’est pas le cas de toute sa famille. Sa mère en est une elle aussi mais son père est humain, tout comme deux de ses frères et soeurs. Etant une famille pour le moins nombreuse si l’on compte les oncles et tantes ainsi que les cousins, il a été décidé une trentaine d’années plus tôt de former un coven exclusivement familial afin de rester liés les uns aux autres et être plus forts ensemble. Au même moment, le pays devenait de plus en plus nationaliste et chaque chose relevant du surnaturel, comme chaque chose différente des normes humaines, était haïe et chassée avec ferveur, forçant le coven Caliev à fuir son pays natal. Néanmoins, plusieurs des membres sont restés en arrière, peu désireux d’abandonner leur culture derrière eux. C’est là l’un des plus grands regrets d’Inzhu, de ne pas avoir connu bien longtemps une bonne partie de sa famille et cette certitude qu’elle ne les reverra sans doute jamais.

10. Parce qu’on lui a toujours dit qu’il fallait faire attention à soi et à l’usage de sa magie, Inzhu n’est pas une sorcière qui utilise ses pouvoirs très fréquemment, que ce soit la pratique des sortilèges ou bien la pratique de ses propres dons. Néanmoins, cela ne l’a pas empêché d’utiliser à outrance son pouvoir principal, la création de rêves, lors de son adolescence pour se venger de manière puérile de ce que pouvait bien faire ses frères et soeurs pour lui pourrir la vie. N’ayant à présent plus personne pouvant lui servir de cobaye et en qui elle a confiance, Inzhu ne pratique pas tellement son don du transfert de la douleur bien qu’elle se soit demandé ces derniers temps si celui-ci ne pourrait pas lui être utile dans le cadre de son travail.

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