puss in boots always resorted to trickery | PAZ

puss in boots always resorted to trickery

(AND SO DOES SHE)

PAZ & ADRIANA (& EL GATO)

"Who can believe that there is no
soul behind those luminous eyes  !
Théophile Gautier

« Oh, ne me regarde pas comme ça toi. Je fais ça pour ton bien, tu sais ? »

Le brillant regard du félin continuait de la défier avec la même lueur agacée, ou peut-être méprisante. Adriana, assise derrière le comptoir de sa boutique, fixant avec le sourire le rescapé, qui était allongé tel un terriblement adorable sphinx. Il était vraiment difficile de lui résister, celui-là, si bien qu'elle avait été obligée de le garder avec elle pendant la journée, depuis quelques jours. Il était plutôt farouche dans un premier temps, mais se laissait très vite apprivoiser et raffolait des caresses. Pour un chat errant, il avait un tempérament très domestique et posé... Alors cela lui aurait fait mal, de le renvoyer dans la rue, sans personne pour s'occuper de lui.

« Si tu crois me faire culpabiliser, tu vas encore devoir travailler tes yeux de chat potté, GG. » Elle passe sa main sur son épais pelage ou seule une cicatrice toute récente ruinaient ses chances de devenir la nouvelle idole des chats de Savannah. A sa droite, le rire amusé de Wendy la fait sourire de plus belle. Et ses caresses lui gagnent un miaulement appréciatif.

Adriana ne ferait jamais passer un animal avant une créature ou un être humain, mais si l'occasion lui permettait de faire une bonne action pour une de ces petites bêtes... Elle n'était pas une "cat person", ni même une "animal person". Une affirmation que réfuteraient sans aucun doute ses consœurs, amusées à chaque fois qu'elle ramenait un animal errant en mauvais état (ce qui n'arrivait pas si souvent que ça, contrairement à ce que disaient les mauvaises langues). D'ailleurs, elle pouvait prouver qu'elle n'était pas faite pour avoir un chat en rappelant à ceux qui avaient encore des doutes qu'elle avait encore fait saigner ses mains à force de frotter partout ou passait le chat. C'était plus fort qu'elle, la présence d'animaux lui donnait cette ignoble impression d'être sale, couverte de poils et de microbes invisibles à l'œil nu. Alors oui, celui qu'elle avait affectueusement surnommé Ginger (ou Grumpy Ginger, ou GG pour les intimes) était adorable, mais loin d'elle.

Heureusement, elle avait un plan. Pour l'éloigner sans s'abaisser à l'abandonner une seconde fois.

La sorcière lève les yeux vers la pendule antique qui trônait au dessus de la porte de l'apothicairerie, sur laquelle elle avait une parfaite visibilité. Les rayons chargés
étaient positionnés de manière à ce que les vendeuses puissent surveiller les entrées et sorties, en cas de pépin, et ce malgré l'impressionnante taille des lieux.

Elle prévient Wendy qu'elle allait chercher quelque chose à l'arrière, et la laisse seule à la caisse pour aller fouiller dans ce qui n'était pas accessibles à n'importe qui. Les ingrédients les plus rares ou coûteux, les potions, tous étaient sous cadenas, dans l'arrière boutique. Là ou elle avait passé une bonne partie de la nuit, à s'occuper de Trystan, le vampire bourru. Les marques de sang n'avaient pas encore entièrement disparues, et il lui faudrait plusieurs jours pour réorganiser tout ce qu'elle avait écarté dans la précipitation... Adriana serre la pierre orangée qui pendait à son cou entre ses doigts, fort. Inspire, expire, et se force à aller déverrouiller le coffre pour sortir la commande de Paz. Compartimenter, remettre à plus tard ses pulsions de rangement intensif.

Après quelques minutes, elle revient de l'autre côté, un paquet brun en papier recyclable entre les mains. Ginger avait disparu de son trône autoproclamé, mais elle ne s'inquiétait pas, il allait servir son rôle. Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvre sur le lycan qu'elle attendait depuis qu'elle lui avait envoyé un sms le matin-même "ta commande pour la meute est prête, tu peux passer quand tu veux." Il avait dit qu'il serait là, et il l'était, une ponctualité qu'elle appréciait.

« Paz ! Je suis ravie que tu ai pu te libérer si vite. » Elle sort de derrière le comptoir, la dernière pièce de l'échiquier presque en place, le chat roux n'allait sans doute pas tarder à arriver, puisque le carillon de la porte l'intriguait toujours autant depuis qu'il était sous sa garde. Elle le rejoint à mi-chemin pour le saluer d'une poignée de main chaleureuse, elle avait toujours été une personne tactile. « Comment vas-tu ? » La pleine lune approchait, encore quelques jours. Elle avait du se dépêcher pour finir de préparer de quoi apaiser les jeunes loups qui supportaient le moins bien les effets de l'astre lunatique.

Soudain, une sensation de douceur, qui se frotte contre ses chevilles. La sorcière baisse les yeux et sourit de plus belle, bon chat. Ginger fait curieusement le tour de leurs pieds. « Je te présente notre pensionnaire exceptionnel, je crois que je ne t'en ai pas encore parlé...? » Derrière ses yeux noisettes, les rouages tournent, mécanique précise d'une manipulatrice qui assumait sans problème de recourir à une méthode presque malhonnête sur un homme aussi honnête et gentil que Paz.

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(AND SO DOES SHE)

PAZ & ADRIANA (& EL GATO)

« Against the grain should be a way of life
What's worth the prize is always worth the fight
Every second counts 'cause there's no second try
So live like you'll never live it twice
Don't take the free ride in your own life »

Paz se sentait de bonne humeur, malgré la pleine lune qui s'approchait. Il y était tout de même moins sensible que ses jeunes protégés. C'était pour ça qu'il avait rendez-vous avec Adriana Zapien, pour récupérer de quoi aider les plus jeunes. Pour une fois, il avait coupé court à la fin de garde pour passer chez l'apothicaire, sans que cela ne froisse personne. Il détestait être en retard. Il détestait manquer quelque chose ou ne pas tenir parole. Donc, il s'arrangeait toujours pour ne pas avoir plus de cinq minutes de retard. Une vraie horloge suisse. Même si le message d'Adriana ne lui précisait pas d'heure, il lui avait répondu et à l'heure dite, il était là.
« Adriana. Tu me connais, quand il s'agit de mes louveteaux, je suis toujours à l'heure. »
Même quand ce n'était pas pour eux. Il avait été élevé comme ça et comptait bien rester sur cette ligne de conduite. Il échangea une poignée de main avec la jeune femme, sans se départir de son sourire.
« Je vais très bien, merci. Et toi ? »
Elle tenait le paquet contenant sa commande et il sourit.
« Merci d'avoir fait aussi vite, la prochaine fois, j'essayerai de ne pas m'y prendre au dernier moment. »
Pour une fois, il avait mal géré la situation. Une chance pour lui que l'apothicaire ait pu le dépanner.

Il remarqua le chat roux quand il vint se frotter contre leurs jambes.
« Effectivement, tu ne m'avais pas parlé de lui. »
Il s'accroupit et présenta ses doigts au félin. Il les renifla avec curiosité et sembla décider que sa nature de lycan n'était pas un problème car il s'approcha encore et donna un petit coup de museau pour quémander des caresses.
« Salut mon p'tit pote. »
Paz céda à la demande de l'animal et commença à le grattouiller derrière les oreilles.
« Eh bien, ton petit pensionnaire n'est pas sauvage du tout. Il a un nom ? »
Paz n'était pas du tout du genre à ne pas aimer les animaux, tout comme il était du genre à aimer son prochain. Les animaux le lui rendaient généralement bien. Pour qu'un chat accepte de se faire papouiller par un lycan, quand même, c'était un tout autre niveau.
« Tu l'as trouvé où ce p'tit gars ?... C'est un gars au moins ? »
Il se redressa et le chat continua de tourner autour de leurs jambes. Il était probablement aussi efficace qu'une alarme d'ailleurs, à tourner autour des gens. C'était un coup à trébucher sur lui.
« Pensionnaire exceptionnel, hein ? Pour combien de temps ? »
Il sent venir le loup. Il va probablement se faire couilloner, parce qu'un coeur grand comme le sien... Il ne saura pas dire non. Très certainement. Si encore le chat avait feulé à son approche, mais non, il avait juste voulu des caresses.

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PAZ & ADRIANA (& EL GATO)

Bien qu'elle n'ait jamais, elle-même, pêché, Adriana réprouvait cette pratique qu'elle trouvait barbare -accrocher les pauvres bêtes avec des appâts, les faire souffrir avant de les tuer et les emmener dans leurs assiettes... Elle mangeait difficilement des poissons, à cause de cette vision qu'elle avait de la pêche à la ligne. Et pourtant elle n'était pas au dessus d'utiliser une méthode similaire (mais moins sanglante) en utilisant le chat comme appât particulier. C'était pour son bien, après tout.

« L'avenir sourit aux hommes ponctuels. » fait-elle remarquer avec un sourire, une phrase dérivée d'une expression bien connue, une réalité car les retardataires donnaient une bien mauvaise image d'eux-mêmes.

Elle étudie d'un regard professionnel le lycan, qui lui assure aller bien malgré l'approche de la pleine-lune ; elle veut s'assurer qu'il ne cache pas quelque difficulté par fierté masculine, ou elle ne savait quelle autre raison. Il semblait un forme, le teint frais, le sourire sincère, pas de signe de douleur. Bien. Il était plutôt rare qu'à son âge un lycan continue de souffrir des effets pré-lune, contrairement aux plus jeune, mais c'était possible. Adriana ne voulait pas qu'à force de se préoccuper des autres, Paz oublie de prendre soin de sa propre santé. Elle était certaine qu'il faisait partie de cette catégorie de personnes (ils se reconnaissaient entre eux). Mais il semblait aller parfaitement bien, plus énergique qu'elle ne l'était, lassée par le peu de sommeil, aussi coche-t-elle mentalement la case "état de santé de l'interlocuteur", qu'il soit patient ou non c'était dans sa nature de vérifier.

D'une certaine manière, elle appréciait Paz parce qu'il avait cette dévotion, à sa meute, à aider les autres ; tout comme elle avec son coven. Il lui parlait des jeunes loups qu'il guidait avec tellement de passion, un homme pareil avait besoin d'un moyen de se laisser aller, un peu. Adriana est ravie, lorsque Paz semble mordre à l'appât, et surtout que l'appât ne semble pas répugné par le contact d'un lycan. Certains animaux avaient l'instinct de fuir, mais GG était vraiment un cas à part. Soulagée, elle les regarde se familiariser l'un avec l'autre sans intervenir, répond simplement à ses questions.

« N'est-ce pas ? Je soupçonne qu'il -oui, c'est un mâle- ait été un chat de compagnie, avant de finir dans la rue. Il est trop sociable. » Elle n'arrivait pas à comprendre, tous ces abandons d'animaux. Les êtres humains étaient donc incapables d'assumer leurs responsabilités ? Non, le terme humain n'était pas correct, humains et créatures, avaient cette honteuse habitude d'abandonner ce qui leur déplaisait ou leur prenait trop de temps. Une mentalité qu'Adriana n'arrivait pas à comprendre, avec toute la bonne volonté du monde. « Je l'ai nommé Ginger, mais avec sa bouille toute grincheuse, c'est devenu Grumpy Ginger. Bien entendu, ce n'est pas écrit dans le marbre. » Sous-entendu, tu pourrais changer son nom, si tu voulais. Elle lâche un petit rire alors que le chat relève la tête en reconnaissant son nom, ses oreilles velues se relevant. Bon, peut-être que si, il semblait déjà habitué. « Tu vois sa cicatrice ? Je l'ai trouvé dans la rue, une profonde lacération au flanc, sans doute causée par un autre chat errant, ou un chien. Il va beaucoup mieux maintenant, ne t'inquiète pas, c'est un battant, sí GG, tu es un battant ? » Seul le silence lui répond. Si arrogants, ces chats. Elle détourne les yeux de l'animal, pour se concentrer sur Paz... En prenant un air quelque peu soucieux. « Je dois t'avouer que nous aurions du le libérer depuis quelques jours déjà, puisqu'il n'a plus besoin de soins... Mais ça me fait mal au cœur, de lui faire ça... Il aime tellement la compagnie des hommes. »

Pour rajouter une couche, Adriana s'accroupie à son tour, équilibre légèrement précaire avec ses talons, mais elle s'arrange. Et passe sa main sur le pelage roux du chat qui sans le savoir était au cœur d'une intrigue digne d'un roman qu'elle aurait pu nommer "Comment sauver GG".

« Mais le compound n'est pas une place pour un animal, tu sais, avec tous les malades... »

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PAZ & ADRIANA (& EL GATO)

« Against the grain should be a way of life
What's worth the prize is always worth the fight
Every second counts 'cause there's no second try
So live like you'll never live it twice
Don't take the free ride in your own life »

L'attention d'Adriana fait sourire Paz. Il protesterait bien, mais il a exactement le même comportement qu'elle avec ses louveteaux, alors ce serait un peu déplacé venant de lui. Mais non, malgré sa manie de s'inquiéter pour tout le monde sauf lui, il va bien. Il n'a pas à se plaindre. Il a sa meute, il a ses collègues et il a ses amis. Et tout ce petit monde est en bonne santé. Que le chat se frotte à lui le surprend un peu, mais il se baisse pour le caresser. Il n'a rien contre les animaux, même si la plupart n'apprécient guère sa nature lycan.
« Qui aurait pu abandonner un petit gars comme ça ? »
Paz est probablement trop tendre, parfois. Beaucoup trop d'humains abandonnaient leurs animaux, ce qui était incompréhensible pour Paz : pourquoi abandonner un être dont on a la charge ? C'était cruel et gratuit comme acte.
« Grumpy. »
Paz sourit. Un chat grinceux, qui reconnaît le sobriquet. Le chat se frotte contre lui lorsqu'il cesse ses caresses, avec l'air d'en quémander encore. Paz a du mal à ne pas rire. Qu'on ne vienne pas lui parler de l'adage "s'entendre comme chien et chat."
« Un vrai battant. »
La cicatrice est propre et nette, du travail d'orfèvre. Et voilà, il va se faire avoir, Paz, il a été ferré comme un poisson. Mais bon, après tout, ce n'est pas le chat qui choisit son maître ? A l'inverse d'un chien.
« On ne peut pas le remettre dans la rue. »
Non, la vie de chien errant, de chat de gouttière, Paz a bien connu ça. Personne ne le mérite. Pas besoin de réfléchir trop longtemps au sujet.
« J'imagine que Ginger pourrait se plaire dans une maison remplie de gamins survoltés... »
C'est facile d'avoir Paz par les sentiments, deux grattouilles, une histoire attendrissante et la nécessité d'aider. Il rit.
« C'est un coup habile, Adriana. »
Il sourit à la jeune femme.
« Une chance que j'aime les animaux. »
Et puis, ce serait probablement un bon moyen de responsabiliser un peu les louveteaux, s'occuper d'un animal sans défense.
« Personne d'autre ne voulait de Ginger ? Il a pourtant l'air affecteux. »
Les gens sont parfois étonnants d'égoïsme. Et Paz déroutant de gentillesse, mais qu'importe. Il se moque de l'avis des gens sur ce qu'il fait ou dit de toute manière.
« Mais je ne pourrais pas accueillir tous les malheureux chats du coin. Sinon les louveteaux vont se poser des questions. »
Il laissa échapper un rire.
« Eh bien, il va me falloir investir dans une gamelle et des machins pour toi, l'ami. »
Il le gratta sous les oreilles.
« Tu as besoin d'autre chose, tant que je suis là ? »