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 run home slow (ravi)

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Maura Pace
Maura Pace
Date d'inscription : 29/04/2020
Messages : 308
Pseudo : alix
Avatar : amanda seyfried
Crédit : alzn blblbl ; thesethingstheycarried ; bahamas
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run home slow (ravi) LCSGFr1
Âge : trente-deux
Allégeance : pas des plus loyales. officiellement virée de la meute hanover pour ses activités louches, elle a rejoint les morales, provisoirement (dit-elle)
Métier : post office pour la légalité, mais ça traîne de plus en plus le bout du museau du côté de west end station, et des bookmakers.
Adresse : #507 west savannah, déménagement récent dans la plus petite piaule du kennel.
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moonchild
MessageSujet: run home slow (ravi)   run home slow (ravi) EmptyDim 15 Nov - 14:28



“now there’s clouds between us all and the road ain’t so clear, but we can still walk or crawl.


7 août 2020 – the silver tooth, west savannah
« Yo Cinderella, wakey wakey. » Une main impatiente secoue la masse de cheveux blonds affalée sur la table. « Come on, get up, they’re closing. » Une paupière s’ouvre, suivie de près par un grognement étouffé. Maura aperçoit le chignon de Vi dodeliner sous son nez alors qu’il s’échine à passer un bras au-dessus de ses épaules dans un dernier effort pour la traîner hors du Silver Tooth. La nouvelle a déjà eu le temps de faire le tour de West Savannah et de sécher au fond des verres, plus personne ne s’en soucie, tout le monde est allé se pieuter. A ce point de la soirée, son éviction de la meute Hanover n’a même plus rien de drôle. Au mieux, c’est pathétique. « Can you… take me home? » Ses pieds soutiennent à peine ses genoux, eux-mêmes réduits en guimauve. A travers l’épais enduit de mascara qui colle ses yeux, elle distingue Javier derrière le bar sans réussir à se souvenir pourquoi ni comment elle a passé la moitié de son temps vissée au comptoir à lui raconter son année désastreuse. Les amis de Tim sont-ils aussi ses amis ? Ses certitudes sont désormais comme ses jambes : flageolantes. « Where’s that?Next to… ah, shit. » Elle bute contre une chaise sortie de nulle part et amorce une descente qu’elle imagine subtile contre une banquette avant de se faire cueillir en plein vol. Rentrer à la maison ne veut plus rien dire. Les loups égarés de la meute Hanover lui ont claqué la porte au nez, décision irréversible de l’alpha qui n’attendait que ça : un énième pas de travers pour juger que son intégration était une erreur depuis le début. Elle tangue. Littéralement. Essaye de se dégager mais trébuche une nouvelle fois et les bouclettes volantes de Vi entrent dans son champ de vision juste à temps pour la retenir de se la jouer bambi on ice. She had it coming. Le scoop n’a duré que quelques heures avant d’aller crever dans l’indifférence générale. On a préféré s’en remettre aux jugements à deux balles et aux tournées sans fin pour rire de l’éviction la plus prévisible de West Savannah. Si elle avait écouté ce qu’on lui avait dit – si elle avait sagement accepté son rôle de nounou en carton – si seulement elle savait comment vivre en meute – si elle ne s’était pas acoquinée avec ce paria de Vi et son abominable man bun… Ce gueux a joué la carte de l’euphorie pour l’inciter à se focaliser sur les objectifs, ce pourquoi il lui reverse une (minuscule) commission. Ça a marché. Peut-être trop bien. Elle se remémore vaguement avoir laissé Sorella glisser sa mise dans la poche arrière de son jean, souvenir qui la débecte maintenant que l’image se réimprime sur sa rétine, se rappelle aussi avoir renversé un nombre hallucinant de verres au sol, sur ses genoux, et pour une raison qu’elle n’arrive pas à expliquer, sur les pointes de ses cheveux désormais collants ; elle a elle-même annoncé une douzaine de fois son nouveau statut de loup sans meute avec un air victorieux à de parfaits inconnus et à toute l’équipe du Silver Tooth (trois fois) sans que personne ne lui ait rien demandé, mais la suite est un trou noir. L’instant où ses éclats de rire se sont subitement transformés en sanglots ? Disparu. Rayé de sa mémoire, tout comme le moment où le reste de la tablée s’est barré et qu’elle n’a rien vu, rien entendu, et s’est contentée de sombrer comme dans la spirale d’un trou noir.  

« Hey listen, I get it, your pack kicked you out, tough night, but… » Vi adresse un signe de main contrit à Morales, seul survivant derrière le comptoir, avant de pousser la porte du bar en sens inverse. « You need to get your shit together, yeah? It’s bad for business. » Elle s’adosse au mur extérieur, prise d’un vertige. « Fuck your business. » Combien de fois a-t-elle entendu cette phrase venant de sa mère ? Et combien de fois ce manque de tact lui a donné envie de tout envoyer en l’air ? « Yeah, sure, keep talking. » Il laisse filer pour ce soir parce que c’était presque divertissant mais il n’y aura pas de prochaine fois. Il passerait pour un guignol. Et personne ne veut placer des paris avec un guignol. Sa crédibilité en prendrait un coup et il ne lui resterait plus qu’à utiliser Maura comme fusible – dommage, vraiment, car son capital sympathie couplé à sa tendance à s’incruster dans n’importe quelle conversation a augmenté significativement le pool des parieurs. A moins que ce ne soit ses nibards. (Il voudrait la garder sous le coude au moins jusqu’à l’automne avant de la dégager, l’été étant sa meilleure saison et les lycans se complaisant dans cette ambiance moite, électrique. Ils deviennent détraqués, veulent tous participer, même ceux qui n’y connaissent rien, juste pour le plaisir de se défouler entre deux pleines lunes. Et qui passerait à côté d’une opportunité pareille ?)
Il n’aurait aucun scrupule à l’abandonner sur le bord du trottoir désert mais elle gesticule en direction du tas de ferraille garé à quelques mètres alors, maugréant dans sa barbe, Vi traîne son poids mort jusqu’à la banquette arrière. « Alright, good night now. » Il s’apprête à tourner les talons lorsqu’un marmonnement incompréhensible s’élève dans son dos. Vi croit entendre les mots shower et Trish et, pour une raison qu’il n’explique pas, il se surprend à tendre l’oreille. « What now?I said– I’ll have to stop by my mother’s in the morning. If her… dumbass… boytoy lets me in. D’ya know Trish? Of course you know Trish, everyone knows Trish. » Un soupir. « Yeah and she also used to sleep in her car, so…Bullshit. » Elle replie tant bien que mal ses jambes sur la banquette, attrape une couverture qui traîne, le fusille de ses yeux globuleux et injectés de sang. Répète, comme un disque rayé : « Bullshit » en tirant vers le bas sa vitre récalcitrante. Plus tard, le bruit familier d’une portière la tire de ses rêveries comateuses – elle reconnaît le tacot de Vi qui s’éloigne en crachotant, un trousseau de clés et enfin, le silence presque complet. (Dans dix minutes il rejoindra une couette moelleuse, probablement déjà chauffée par sa femme, se réveillera le lendemain avec l’odeur du café chaud et sans casse-tête pour trouver où se doucher… et elle devra se faufiler à l’autre bout de West Savannah avant que le ducon de sa mère soit debout, se garer loin de la maison, ne pas jeter un œil à la baraque d’en face, ne pas réfléchir, ne pas réfléchir…) La Terre tournant à toute vitesse derrière ses paupières fermées, Maura se recroqueville sous son plaid miteux. Retour à la case départ.

22 août 2020 – #710, chatham crescent
Ses doigts dévissent déjà le couvercle du bocal lorsque l’hésitation la percute.
C’est une première. Jusque-là Maura n’avait jamais hésité. Elle repose l'opercule sans bruit dans le fond du tiroir de la table de nuit et contemple un instant le récipient plein à craquer – une réserve comme elle en a déjà vue des dizaines, sous le lit de Trish dans une vieille boite à chaussures, sous le matelas d’Allen dans un sac en plastique troué, rangée avec soin dans des enveloppes numérotées sous les chemises de bûcheron de Gray. Personne ne tient un inventaire rigoureux. Personne ne compte méticuleusement ses liasses avant d’aller se coucher. Une dizaine de billets disparaissent ? Plus ? Tim n’y verra que du feu.
Elle ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil nerveux dans son dos comme s’il allait débarquer en trombe – pourtant impossible puisqu’il est parti dix minutes plus tôt, à la bourre, récupérer ses deux morveuses chez leur mère à l’autre bout de la ville. Elle n’a aucune envie d’être là quand elles envahiront l’espace avec leurs voix aiguës, leurs mains tâchées de glace à la fraise et la liste de questions qu’elles ne manqueront pas de lui mitrailler en pleine figure. Quatre jours déjà qu’elle s’est pointée sur le porche de Tim Montoya dans ce quartier tiré à quatre épingles, accompagnée de son vieux sac polochon, deux valises débordant de bric-à-brac dans le coffre de la Buick et un sourire timide. Mais le parasitage impromptu n’a rien à voir avec les sauts occasionnels des sept derniers mois dans son lit : la routine de Tim est ordonnée, chaque ustensile de cuisine à sa place, les plans de travail sont luisants de propreté et l’emploi du temps de ses gamines placardé sur le frigo lui rappelle sournoisement son rang à chaque fois qu’elle boit à même la brique de jus d’orange – underdog. Et cette question qui revient sans cesse, en boucle dans sa tête et désormais sur les lèvres de Tim comme un écho du petit diable qui piaffe sur son épaule : « What are you gonna do next full moon? » I don’t know. I don’t know. I don’t know, I’ll figure it out, damnit.
Elle glisse une vingtaine de billets dans la poche de son jean avant de refermer le tiroir.

28 août 2020 – west end station, west savannah
Mordillant l’ongle de son pouce tout en maintenant une bière logée entre ses doigts, un début de cigarette à peine consommée dans l’autre main, Maura regarde d’un air vaguement ennuyé le combat perdu d’avance qui anime la station de métro désaffectée. Le repère est quasiment devenu son appartement personnel, au même titre que le bar non loin où les trois quarts des loups se retrouvent avant, après, voire toute la semaine pour des raisons variées, et qui lui offre une excuse en or pour fuir l’atmosphère étouffante qu’instaurent sans le vouloir Tim et sa baraque scintillant de réussite. Maura est douloureusement sobre, fait assez rare après vingt heures pour être relevé, et la nervosité en train de la gagner n’a rien à voir avec les enjeux du match ni les coups d’œil irrités que lui balance Vi toutes les demi secondes, à quelques mètres de là – il l’accuse de ne pas lui avoir donné la totalité de l’argent récolté sur les paris du samedi précédent (il n’a pas tort) et elle le soupçonne d’avoir raclé les fonds de tiroir pour dégotter cette ignominie qu’il a décapsulée. Blue Moon. Difficile de déterminer si c’est le nom prémonitoire ou le goût qui parviendra à la fera gerber en premier.

Le 2 septembre approche et avec elle, l’impasse. Le calendrier des pleines lunes est tatoué dans sa mémoire, le décompte résonne comme une horloge de grand-mère jusque dans ses entrailles – cinq jours, tic, tac – et malgré ce qu’elle affirme la journée, quand les promesses d’avenir lui donnent des ailes, elle est incapable de se projeter plus loin que le lendemain matin. Le piège est double : il faut trouver se transformer et comment ne pas laisser l’angoisse de l’isolement prendre le dessus après tout ce temps. Sa crainte de perdre le contrôle se nourrit de toutes les fois où elle a réellement perdu le contrôle, alimente la bête, et le chien se mord la queue. Hors de question de passer la nuit dans le cabanon de jardinage de Tim (sa nervosité la fera sans doute tout saccager, sans compter le voisinage, les plaintes à la BCC, les ragots qui suivraient…), elle n’a pas assez confiance en Vi pour le suivre sur ce terrain-là, graviter dans l’orbite de son ancienne meute, autour du Wildlife Refuge, lui donne déjà des cauchemars – est-ce qu’ils seraient capables d’engager des représailles foireuses pendant la pleine Lune ? Et est-ce qu’elle a vraiment envie de connaître la réponse ? – et les conséquences des bijoux de lune la terrorisent davantage que la solution à court terme qu’ils sont censés apporter. Reste Javier, mais là encore la raison balance et elle aurait la désagréable impression de mélanger les torchons et les serviettes.
C’est l’idée de Tim, mais plutôt crever que de l’avouer. Elle a tranquillement fait son chemin, s’immisçant dans les brèches de l’inconscient entre deux fonds de bouteille, deux tabourets de bar, un froncement de sourcils et quelques sourires, combattant tant bien que mal la première impression négative collée depuis janvier. (Un spectateur impartial pourrait argumenter que Vi l’a grandement encouragée dans ce sens en lui répétant que le Silver Tooth « c’était mieux avant », au temps où il pouvait boire gratuitement et où le bouge était en passe de faire faillite ; mais aussi que si elle croit flairer la désapprobation durant leurs rares entrevues de par son utilisation, pardonnez le terme, de son cousin Tim, c’est probablement qu’elle n’a pas la conscience tranquille.) Et plus le temps passe, plus cette solution lui paraît faisable. Son observation quasi obsessionnelle des membres de la meute Morales ces derniers jours le traduit sans grande finesse : elle est prête à mettre le peu de dignité qui lui reste de côté pour venir traîner les pieds du côté de l’alpha et… sacrilège… demander un service.

Elle l’aborde de la seule façon qu’elle connaisse : au culot.
« Quick question. » Sa gorge se bloque sans signal d’avertissement, la laissant une seconde supplémentaire avec son assurance pendouillant dans le vide. Elle agrippe sa bouteille comme une bouée, retrouvant la compagnie rassurante du liquide tiède et des bulles fadasses tandis qu’elle fait mine de s’intéresser au combat. A l’intérieur de la cage abritant le ring improvisé, le plus jeune loup se fait rouer de coups. « Where do you go these days during the full moon? » Un coup d’œil furtif pour guetter sa réaction, mais le mouvement de recul tant attendu n’a pas lieu. Du moins pas visiblement. « And how odd would it be if I, let’s say, lingered in the same area? (Elle dessine littéralement des guillemets dans les airs, aussi bien que peuvent lui permettre ses deux totems binouze-clope.) Could that be a… possibility? » Une nouvelle gorgée pour la route, plus amère qu’elle ne devrait l’être. « Or not. That’s fine if it’s not. Tim said… » Elle déglutit. Tim est un chaînon qu’elle refusait d’invoquer jusqu’à présent, un futur dommage collatéral… mais aussi un témoin de moralité potentiellement utile pour la pleine lune à venir. Voire pour les autres, qu’il faut déjà anticiper. Après celle de septembre viendra la double peine d’octobre, et avec ça la descente des températures, de la luminosité, son sens de l’orientation qui se fera une nouvelle fois la malle comme chaque hiver dès que les températures bondissent sous les 10°C… et retrouver sa voiture, à poil, au petit matin, tous les membres endoloris et la gueule en vrac… non, elle n’a pas envie de se refaire cette misère toute seule. Sans compter les chasseurs qui guettent sagement de l’autre côté des frontières et dont la seule pensée lui envoie des sueurs froides. Soudain, ce besoin viscéral de se sortir des sables mouvants avant qu’ils ne l’engloutissent lui fait enclencher la marche arrière. Sa main vient balayer l’air avec d’atterrir nerveusement dans ses cheveux, grattant une démangeaison imaginaire (la même masse blonde qui a servi de serpillère sur les tables bien imbibées du Silver Tooth ce mois-ci). « You know what? Nevermind. You have bigger things to think about – like stitching that guy back together, it’s not his best day. He’s with you, right? » Elle jette la cigarette éteinte à ses pieds, se gardant bien de scruter son visage dans ce clapier mal éclairé.
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