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 drive fast, fall hard (bretney)

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Sidney Farrow
Sidney Farrow
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MessageSujet: drive fast, fall hard (bretney)   drive fast, fall hard (bretney) EmptySam 9 Mai - 17:52

drive fast, fall hard, bretney#1 - - - at nineteen, I was the king of the dirt down at the Remington draw, I liked the pedal and I didn't mind the wall, 'Midst the roar of the metal I never heard a sound, I was looking for anything, any kind of drug to lift me up off this ground

L’horizon de Sid ne va jamais plus loin que le bout de sa clope.
Une main couvre la cigarette, le pouce de l’autre s’échine sur la molette du briquet qui roule, roule, roule pour tousser une pauvre étincelle faiblarde. Une pogne impatiente secoue le bidule dans un geste saccadé, à deux doigts sans doute de perdre les rares fragments de patience ayant miraculeusement survécu à une trop longue journée. Finalement, une flamme timide embrase le bout de la cibiche et son attirail termine au fond de sa poche où se perdent ses clés, tickets de caisse (vieux), pochon de cocaïne (presque vide), grilles de loto chiffonnées (perdantes). De loin, il observe un troupeau de bagnoles rutilantes se rassembler sur le terrain vague, pareilles à des reptiles mécanisés, fendant la moiteur des lieux pour s’agglutiner autour d’un petit groupe de bestiaux usant de leurs rires gras comme seule manière de communiquer. Les phares rouges se répercutent sur des flaques qui ne sèchent jamais vraiment, inondent son champ de vision et deviennent aussitôt l’unique constante de son existence.
Sa clope – et les caisses vrombissantes alors, voilà l’état de son horizon.
La conscience anesthésiée et une énième idée à la con troublant son dernier neurone, il arrache le porte-clés fuchsia des mains de sa sœur pour démarrer son vieux tacot, retapé le matin même, devant le garage délabré de leur masure. Il entend Nickie râler, « the fuck you doing » et s’en carre comme de l’an quarante. Ils traînaient depuis une heure ou deux, à aligner les bouteilles de bière sur le capot de la vieille voiture et à refaire le monde sans y jeter énormément de sens – l’un de leurs potes avaient attiré l’attention de la troupe vers la piste, à quelques mètres de là, et s’était mis à ricaner, « remember when we used to do that », ouais, il s’en souvenait comme si c’était hier, lorsque demain n’importait pas plus qu’aujourd’hui, et que seule la mélodie dissonante des moteurs ronronnant dans l’obscurité le faisait vibrer. Le pied au plancher, ils zigzaguaient sur cette parcelle de terrain sans se préoccuper des piétons et des règles de circulation. Jeunesse se meurt, et le défi lancé sous ce ciel noir ravive un élan de vivacité au creux du bide.

Sid a un instinct de mort qui, à défaut de s’être dilué dans les secondes chances, se fortifie avec le temps : on le somme de ne plus boire, il entasse les cadavres de bouteille au pied de son lit, on lui demande de se tenir à carreaux, il persiste dans la connerie, et cette nuit-là n’est pas une exception. Lorsqu’il approche le véhicule de l’attroupement, il dégaine quelques billets confirmant une participation surprise et, à dire vrai, il n’attend absolument rien de cette course – peut-être se foutre en l’air connement, pourquoi pas, il n’a pas réfléchi à la question. La foule n’est pas très dense, une poignée d’amateurs et de jolis culs ondulant à côté des vitres baissées. Il fixe un point, au-delà de la ligne de départ improvisée, ne se préoccupe pas tellement des conducteurs voisins : il veut rouler, quitte à déglinguer la caisse de Nickie – de toute façon, ce tas de ferraille agonise depuis plusieurs mois et s’il devait l’encastrer dans un poteau, ce sera une belle mort et un trou économique de moins dans leur allée. Une bimbo et sa poitrine comprimée dans un top taille enfant se balancent sur ses échasses pour donner le coup d’envoi. Il démarre au quart de tour, ne fera sans doute pas le poids face aux bolides concurrents mais s’amuse, les mains crispées sur le volant, s’enivre de l’air nocturne s’engouffrant dans l’habitacle, et ce sera son seul tour de piste, le temps de respirer plus fort que d’habitude – il pariera sur la prochaine, repartira à la maison, avec la vague impression d’avoir accompli quelque chose.
Il ne s’en tire pas si mal, du reste. Deuxième, dépassé à la dernière minute par une vieille américaine déjà défoncée. Celle-ci a accusé un sacré coup au pare-chocs. Combien a-t-il sorti de son portefeuille pour cinq minutes d’adrénaline, il ne se souvient pas, et ça ne valait probablement pas le coup de claquer une partie de son pécule ainsi, mais un demi-sourire carnassier reflète la satisfaction qui luit dans ses prunelles – il a une gueule de cinglé, quand il sourit, Sid. Il a perdu, mais en s’extirpant de sa Ford, il ne peut s’empêcher de jeter un œil avisé à la voisine gagnante. « Looks bad. That was a nice car, » il lâche alors, en vissant une cigarette entre ses dents. Sa paume effleure la carrosserie, « I fixed one like that, a long time ago. » Ses orbes cerclés de rouge se braquent sur le conducteur « Shit, il capte les traits du quidam, et une franche surprise le rappelle à la réalité, you look like that singer, » il claque des doigts, « from that band. They’re kinda has-been now but– » il a toujours les albums dans la boîte à gants et sur son téléphone. « Hell Bright. They were great though. » Un peu ouais – les disques de ce groupe ont jalonné chaque instant de son adolescence, et il rattache une dizaine de morceaux à ses déboires de petit con boutonneux. « Yeah, you look like his son, il reprend, les neurones gangrénés de cocaïne. Like, are you his son or something? »


Dernière édition par Sidney Farrow le Lun 1 Juin - 10:47, édité 1 fois
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Brett Danton
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Âge : membre du twenty seven club pour l'éternité, tu serais en train filer vers tes soixante balais si la mort ne t'avait pas figé dans une jeunesse immuable.
Pouvoir : la compulsion ouvre quand même pas mal de portes, tu ne vas le nier. t'as une bague de jour mais tu ne la portes pas, alors tu peux bien abuser de ton pouvoir de suggestion, pas vrai ?
Allégeance : tu n'es fidèle qu'à toi-même mais uniquement les jours où tu arrives à te supporter. ça demande déjà pas mal d'effort.
Métier : rockstar fauchée au sommet de sa gloire dans les 80's, désœuvré professionnel, heureusement qu'il y a ton groupe, BRAND NEW SAINTS, pour te tenir occupé et t'éviter de devenir fou.
Adresse : #017, victorian district, l'énorme baraque où il y a toujours des fêtes folles.
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deathless
MessageSujet: Re: drive fast, fall hard (bretney)   drive fast, fall hard (bretney) EmptyMer 13 Mai - 23:04


Young blood, run like a river. Young blood, never get chained. Young blood, heaven need a sinner. You can't raise hell with a saint. Young blood, came to start a riot, don't care what your old man say. Young blood, heaven hate a sinner but we gonna raise hell anyway / ft. @sidney farrow


Les courses s’enchaînent, se ressemblent, allégorie à la con d’une vie dénuée déchéance finale. Il jète un coup d’oeil las dans le rétro central, entre ses réflexes d’immortel et la thune qu’il balance dans la mécanique, le passe-temps n’en est même plus un. Comme le white-spirit ronge la peinture, l’habitude et la facilité ont attaqué le semblant d’amusement que pouvait apporter cette lubie, cet amour de la vitesse et des belles bagnoles. Brett a envie d’envoyer la vieille El Camino qu’il a sorti du garage dans le décor, just for the hell of it. A la place, il se gare en vrac une fois la victoire arrachée à un mec qu’il n’a jamais vu sur le circuit mais qui a le mérite de l’interpeller.  C’est pas souvent qu’il doit réellement forcer pour gagner. Alors quand il coupe le contact et s’extirpe de sa caisse, venant s’appuyer contre le flanc du véhicule avec une nonchalance très calculée, il observe l’inconnu, de quoi jauger la concurrence, malgré l’affrontement déjà réglé. « Looks bad. That was a nice car, » qu’il avance, le type, posant une main sur l’El Camino. Brett fronce le nez, un instant, comme un gars trop possessif avec sa blonde, ce qu’il n’a jamais vraiment été pourtant. Il ronge son frein, garde la pose, pourtant. C’est le tarif, chez les amateurs de voiture et puis il ne peut pas vraiment râler qu’on laisse des traces de doigts sur la peinture quand il a envoyé l’aile de la bagnole dans une rambarde de sécurité — même s’il pourrait, c’est pas pareil, c’est sa caisse, il fait ce qu’il veut, qu’il rumine à moitié, pire qu’un gosse. « I fixed one like that, a long time ago. »  Brett tique, hoche la tête d’un air appréciateur même si ‘il y a longtemps’, ça ne veut pas dire la même chose pour tout le monde, pas quand lui il en a conduit une à la grande époque, celle du grand-père, récupérée et utilisée pour quitter l’Ohio, direction Los Angeles, le coffre plein de rêves et d’ambition. Niaiseries surannées puis détournées, les voitures c’est sa nostalgie et il crache régulièrement dessus en les plantant violemment.

« Shit, you look like that singer » lance le type et Brett doit se retenir de sourire, un rictus un peu acide menaçant de lui étirer le visage. « From that band. They’re kinda has-been now but– » son regard se fait plus sombre et le sourire lui échappe tandis qu’il le toise. Go on, but what ? Il a envie de chercher la petite bête, l’égo soudain titillé d’être qualifié de has been. Comme si le best of collector spécial trente ans de sa mort, sortie il y a deux ans, n’avait pas été assez. Quitte à l’insulter, autant le faire avec panache, lui n’attend que ça, qu’on l’intronise au Rock’n’Roll Hall Of Fame. « Hell Bright. They were great though. » Il se rattrape, un peu, assez pour que Brett relâche la tension dans ses épaules. Les mains enfoncées dans les poches de son jean ne sont plus des poings. « Yeah, you look like his son. Like, are you his son or something ? » demande-t-il, et le vampire laisse un sursaut de rire dégringoler de ses lèvres encore placardées d’un sourire vaguement carnassier. « Or something, yeah » qu’il rétorque, évasif. Le gars en face n’a pas l’air au courant des derniers développement du line-up de Hell Bright. Il n’a pas non plus l’air d’avoir dormi récemment et sans le bordel de la ville comme distraction sonore l’empêchant de vérifier sa théorie, Brett pourrait parier à une arythmie quelconque, bordel complet d’une santé négligée dans les excès en tout genre. Il le porte sur lui, ce gars. « But like you said, has been, long gone and shit » siffle-t-il, contournant sa caisse, tâtant ses poches à la recherche d’un briquet qui s’est fait la malle.

« D’you still fix cars ? Cause I got a tendency to — » commence-t-il, phrase qui s’égare. Il ne va pas immédiatement dire qu’il a un concours avec lui-même, un record à battre quant au nombre de tonneaux qu’il peut faire avant d’être arrêté par un lampadaire. Au mieux, le mec est un puriste et lui crachera à la gueule de bousiller des caisses histoires aussi connement, au pire c’est un réac et ici-bas, dans les entrailles de Thunderbolt, Brett tout paumé dans son spleen qu’il puisse être n’est pourtant pas assez con pour les provoquer gratuitement. « Well let’s just say I’m kind of a reckless driver, but I pay cash if you’re ever in the market to make up what you just lost right here » lance-t-il, parce que c’est plus fort que lui, faut qu’il se la joue, un peu trop. Déjà qu’il a gagné, est-il nécessaire de jouer les coqs avec sa thune. Trop tard. Trop tard aussi pour retenir une envie de jouer au con. Malgré la prudence qu’il sait de mise dans un quartier pareil, que craint-il, au fond ? Un pieu dans le coeur ? La plupart des anti-crawlers ont trop peur pour tenter quoi que ce soit, préférant les panneaux cinglants aux actions directes. Et puis merde, déconnecté de la réalité, planté dans son insolence, Brett y croit à cette histoire de chasse bannie dans la ville. C’est pour ça qu’on vient à Savannah, non ? Pour avoir la paix. Pour faire ce qu’on veut. Et lui, il a envie de taquiner un peu ce type qui a osé le traiter d’Has-Been. « Damn, now that you’ve mentionned them it’s gonna bother me, » qu’il commence, claquant des doigts pour faire mine de chercher un truc perdu loin dans les méandres de sa mémoire. « What was the name of that song they had all over the radio ? Hell Bright, I mean — » Il joue bien celui qui a le titre sur le bout de la langue, s’éloigne un peu en direction de sa portière, toujours à la recherche d’un briquet. Karma immédiat de faire chier l’humain, sans doute, ce manque de feu pour cette cigarette dont il ne sentira de toute façon pas les effets mais sur laquelle il veut tirer pour le geste, pour l’habitude. Par la fenêtre ouverte, il plonge partiellement dans l’habitacle, plante une main vers le vide-poche et profite de l’acoustique douteuse pour fredonner la putain de chanson qu’il fait semblant de chercher, sourire de merdeux caché par la plage avant de l’El Camino.


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Sidney Farrow
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flesh and bones
MessageSujet: Re: drive fast, fall hard (bretney)   drive fast, fall hard (bretney) EmptyLun 1 Juin - 10:58

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Ce type le ramène à une autre époque, lorsqu’il s’évadait plusieurs heures dans son pick-up retapé au duct tape, fuyant un instant l’enfer du foyer familial ou le lycée, dépendant de l’humeur ou du jour. Seize piges, pas la moindre ambition à l’horizon et des boutons sur le menton, à rêvasser d’une ère manquée et de tournées auxquelles il n’assisterait jamais. Il comptait les concerts sur les doigts d’une main, éclatait ses esgourdes au point d’entendre ses groupes jouer au milieu de la nuit, bien après que les écouteurs aient glissé de ses oreilles.
Temps révolu, insouciance vitriolée par les ravages de la guerre et de contrées sableuses. Fasciné par la voiture, il est trop à l’ouest pour se préoccuper de la foule grouillante, et peut-être certains l’ont-ils reconnu, l’anticrawler de West Savannah, peut-être ne prêtent-ils pas attention à sa tronche décharnée, plongée dans l’obscurité. Il a disparu trop longtemps, Sid. Les barreaux ne l’avaient certes pas changé, ni opéré quelconque miracle, mais le système qui venait de le recracher avait tempéré ses ardeurs d’antan – à moins que les années passées à l’ombre aient cuirassé son profond désenchantement, à tel point qu’il n’est plus vraiment certain de ressentir quoique ce soit. Presque subjugué par l’allure du blond, la glabelle se creuse imperceptiblement, dans un ridicule effort de concentration. « But like you said, has been, long gone and shit. » Wayne n’accrochait pas à Hell Bright – why are you listening to this shit, il marmonnait. Pas assez grunge à son goût, des vendus dénués de talent, une belle gueule sur les pochettes afin de s’assurer la ferveur de groupies à peine majeures, rien de plus. Sid haussait les épaules et augmentait le volume jusqu’à ce que l’autre vire le disque. Difficile de dire s’il défendait leur musique ou plutôt le bellâtre ornant les affiches – il en avait raflé une dans un rayon de magazines, au supermarché, et l’avait glissée dans son sac pour la placarder contre sa porte de chambre. Aujourd’hui, le papier avait jauni et les punaises peinaient à retenir les bords écornés. Il chasse l’image de ses songes hallucinés, troublé par la voix du vainqueur. « D’you still fix cars ? Cause I got a tendency to — » Loin de s’improviser grand inquisiteur, une grimace tiraille toutefois la figure ravinée – les gosses de riches avec trop d’argent à jeter par les fenêtres, ça flingue des bagnoles pour un soupçon d’adrénaline quand il comptait minutieusement les dollars, dans l’espoir que son pote mécano lui accorde une ristourne.   « Well let’s just say I’m kind of a reckless driver, but I pay cash if you’re ever in the market to make up what you just lost right here. » Et ça vient lui rappeler son échec. Sid dissimule un rictus goguenard derrière sa cigarette, ravale sa fierté avec une bouffée de nicotine bon marché. « Doesn’t matter, qu’il lâche. Le réveil et la barre au crâne du lendemain se chargeront de lui rappeler sa propension à vider inutilement ses poches trouées. Wish I did but I’m kinda out of practice. » Le regard torve tombe sur le mégot qu’il triture entre ses doigts. Il se refait la main sur les véhicules des frangins mais la taule a considérablement amoindri ses réflexes d’autrefois. « Damn, now that you’ve mentionned them it’s gonna bother me. What was the name of that song they had all over the radio ? Hell Bright, I mean — » Le gringottement lui dégrise presque sa paire de neurones défaillants, et il ose un pas en avant afin de tendre l’oreille, même s’il a rayé le disque à force de l’écouter dans sa bagnole. « Kickstart My Heart, » il répond, sans l’ombre d’une hésitation. Quelques notes à peine, le voilà catapulté derrière le volant de son premier tas de ferraille. « Brings me back to high school. » Plus causant qu’à l’ordinaire, le Farrow. Ainsi la nostalgie semble lui délier la langue. C’est ce qu’il lui reste, à Sid. Des souvenirs à la con, planqués dans un coin poussiéreux de l’encéphale, et y a pas grand-chose derrière ses pupilles dilatées. Son visage se rembrunit et, alors que ses phalanges cognent à nouveau la peinture abimée du capot, il poursuit distraitement la conversation, les yeux rivés sur les rayures éparses parcourant l’aile et le flanc de la berline. « A friend of mine told me he didn’t really die and was just fed up with celebrity and stuff and faked his death. They also say a bandmate killed him. » Il gamberge à voix haute, et ses élucubrations se perdent dans les mugissements alentours – c’est bien le type qui écoute des podcasts pour s’endormir, en se demandant s’il s’y retrouvera un jour avec les casseroles qu’il traîne. De la causette impromptue, pas franchement intéressante en soi – Sid est défoncé, il a rallumé une tige et il a du mal à ne pas reluquer le sosie honni de Danton, ou Danton en personne, il n’en sait foutrement rien. « Or maybe— » fermerait-il sa gueule un jour, « maybe he’s a crawler now, and that’d be a shame. Ain’t like it’d be a surprise in this godforsaken town. » Sid a la haine qui remonte, nécrose le palpitant. Vice originel ancré dans la caboche, secouant la carcasse d’un dégoût mal maîtrisé, comme si son seul rappel lui conférait une raison d’être. Il aurait dû être prudent, l’imbécile, il aurait dû jauger la populace qui rôdait entre les caisses – peut-être prendre ses cliques et ses claques plutôt que ruminer des idées dépassées. Sa remarque d’abruti flotte entre sur ses lèvres et luit dans les œillades méprisantes qui se braquent tour à tour sur des visages lointains, indiscernables à la tombée de la nuit, brièvement éclairés lorsqu’ils s’ébrouent devant les phares des bagnoles. Une autre course a démarré dans une canonnade de moteurs, et les pneus impriment sur l’asphalte une série de veinures d’un noir d’encre. Il lui faudrait rentrer sa carcasse avant de provoquer inutilement la mauvaise personne, aussi pointe-t-il le bout de sa cibiche sur la Chevrolet, « you should be careful with that kind of car. » Moins un conseil qu’un reproche sec, de connaisseur (dépouillé de permis et de véhicule tout court), et ce sentiment au creux des tripes qui refuse de disparaître, tandis que ses iris s’attardent avec une insistance mal dissimulée sur la moue rogue de son vis-à-vis.
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Pouvoir : la compulsion ouvre quand même pas mal de portes, tu ne vas le nier. t'as une bague de jour mais tu ne la portes pas, alors tu peux bien abuser de ton pouvoir de suggestion, pas vrai ?
Allégeance : tu n'es fidèle qu'à toi-même mais uniquement les jours où tu arrives à te supporter. ça demande déjà pas mal d'effort.
Métier : rockstar fauchée au sommet de sa gloire dans les 80's, désœuvré professionnel, heureusement qu'il y a ton groupe, BRAND NEW SAINTS, pour te tenir occupé et t'éviter de devenir fou.
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deathless
MessageSujet: Re: drive fast, fall hard (bretney)   drive fast, fall hard (bretney) EmptyMer 8 Juil - 13:25


Young blood, run like a river. Young blood, never get chained. Young blood, heaven need a sinner. You can't raise hell with a saint. Young blood, came to start a riot, don't care what your old man say. Young blood, heaven hate a sinner but we gonna raise hell anyway / ft. @sidney farrow


La réponse vient presque trop vite. « Kickstart My Heart, » lance l’humain et Brett esquisse un sourire, amusé de tomber sur un fan. Ça flatte son égo et il est trop arrogant pour réaliser le potentiel danger de la situation. Entre sa notoriété et les réflexes que lui confère son immortalité, ce n’est pas comme s’il risquait réellement quoi que ce soit, pas vrai ? Thunderbolt n’est pourtant pas le quartier le mieux famé de la ville, le genre d’endroit où les chasseurs frustrés de ne plus pouvoir tuer pullulent, le genre d’endroit où coups de feu et hurlements n’alertent plus personne. Pourtant ça, il n’y pense pas. Brett vit dans un état d’insouciance permanente, une indolence à comprendre le quotidien du commun des mortels qui finira sans doute par lui attirer des ennuis. Tout ce qu’il voit, c’est une distraction, quelqu’un à qui il faudra peut-être signer un autographe quand les pièces du puzzle auront enfin décidé de s’aligner sous les yeux fatigués par la dope de l’inconnu. « Brings me back to high school, » ajoute-t-il et ça, en revanche, ça fait tiquer Brett. Le temps qui passe n’a pas d’effet sur lui, pourtant inspirer de la nostalgie lui rappelle qu’il approche officiellement de la soixantaine. Un boomer, super, merci. Bordel, qu’est-ce qu’il est content, dans sa superficialité, de s’accrocher à sa vingtaine comme il le fait depuis plus de quarante ans maintenant. Avec ce qu’il s’est foutu dans le cornet de son vivant, avec la multiplication toujours exponentielle des abus et des écarts, ce n’est pas comme s’il aurait pu vieillir avec élégance. Tout le monde n’a pas la chance de laisser les substances en tout genre vous ravager avec charme.

Extirpé de sa caisse sans avoir trouvé un briquet, il toise le mec, lui trouve quelque chose. Une énergie un peu folle, sans doute. Ça devrait tirer une sonnette d’alarme, Brett devrait reconnaître que c’est le genre de type capable d’exploser et de faire du dégât mais il hausse les épaules face à la prudence. « A friend of mine told me he didn’t really die and was just fed up with celebrity and stuff and faked his death. They also say a bandmate killed him. » lance l’inconnu et Danton laisse filer un sursaut de rire un peu amer. Si la première partie l’amuse, la seconde lui fait serrer les dents. Il ne sait pas ce qui aurait été le plus glorieux mais au fond, est-il réellement satisfait par cette histoire d’overdose ? Evidemment, si c’était assez bien pour Hendrix, ça devrait lui convenir mais voilà, l’idée qu’on l’imagine noyé dans sa propre gerbe le fait tiquer. Il est pour les bons côtés de sa vie d’excès, sex drug roll and roll and all those clichés mais la chute ? Vraiment ? « Or maybe— maybe he’s a crawler now, and that’d be a shame. Ain’t like it’d be a surprise in this godforsaken town. » Et juste comme ça, le ton change. Brett arque un sourcil, laisse son sourire arrogant se muer en rictus, les quelques scrupules qu’il pouvait avoir en faisant marcher l’inconnu s’évaporent instantanément. Plutôt que de battre en retrait, plutôt que de faire preuve d’un peu de bon sens, il a juste envie de double down. « You should be careful with that kind of car. » ajoute l’autre et le ton laisse Danton dubitatif, à se demander si la remarque tient plus de la menace finement déguisée que du conseil. Alors il se braque, l’immortel, se redresse et délaisse la pose nonchalante jusqu’alors adoptée contre la carrosserie amochée de l’El Camino. « They said the same about Elvis and Mickael Jackson, didn’t they ? Commence-t-il, l’ironie de la liste ne lui échappant pas. Non content d’être loin du statut de légende des deux artistes, il est aussi à quelques kilomètres éthiques des accusations contre eux et compte tenu des circonstances de sa mort, à Brett, ça vaudrait le coup d’être noté.  ‘They’re not dead, they’re just hiding’ I think that’s bullshit » siffle-t-il, soudain très exaspéré par le manque de briquet, quand ça ne faisait que vaguement l’irriter jusqu’à présent. « And the bandmate thing ? Really ? They were like brothers, do you think it makes sense ? » Il est amer en ajoutant ça. Il a beau éviter d’y penser, il est possible qu’il garde un tout petit peu de PTSD de sa mort. La chute dans les escaliers, le visage colérique d’un meilleur pote devenu pervers tueur gravé à jamais dans sa mémoire, ces mêmes traits déformés par la peur le lendemain, lors d’une vengeance sanglante qui le hante encore. Il secoue la tête, imperceptiblement, repoussant d’un revers de main métaphorique ce bordel. C’est pas plus mal que le monde pense qu’il est mort d’une overdose, ça évite de sortir le linge sale. Ça ne lui échappe pas non plus que le seul moment de supériorité morale, de noblesse d’âme, d’intégrité de sa vie soit passé sous silence et ignoré du grand public. Serves him right, au moins il peut s’accrocher à cette réputation qui l’a rendu notoire.

« I was going to offer you to enter the next race but if you can’t deal with the crawlers, better not put you in that situation, I wouldn’t want my friends to make un uncomfortable » annonce-t-il, haussant les épaules, peinant à cacher sa transparence. La provocation n’est pas discrète, pas plus que le clin d’oeil insolent qu’il sert au mec en s’approchant. Promiscuité invasive, même si fugace, Brett referme sa main autour du poignet de l’inconnu après avoir planté sa clope entre ses lèvres. D’un geste ferme, il guide la fraise incandescente jusqu’à sa cigarette et tire une première latte bien méritée, son regard impunément ancré dans les yeux verts de l’humain. A défaut d’avoir du feu, autant mettre un bigot mal à l’aise. Faire chier, ça illumine toujours sa soirée alors il ne lâche pas, soufflant juste sa fumée dans la gueule de l'autre, un sourire d'enfant gâté sur la face.


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