freshmen generation of degenerate beauty queens — eugenia

Eugenia Bellecourt
< sorry i'm late, i didn't want to come >

< Nom complet > pierre angulaire de l'histoire de savannah, on pourrait croire que la famille bellecourt aurait préféré s'épargner cette notoriété, ou du moins en modifier les circonstances... que nenni, elles trouvent leur compte dans cette position de martyr : bellecourt, comme anita, agneau sacrificiel dans le combat pour une société plus égalitaire. le matronyme semble imposer un respect intrinsèque (poudre au yeux) et elles en sont fières, d'être ainsi liées à l'histoire de la ville, à celle de la création du conseil de crowley. l'égo l'emporte sur le deuil, l'appât du gain sur la rancoeur. en apparence, du moins. en dépit d'un nom reconnu et révéré, ce n'est pas comme ça qu'on se souvient réellement de la jeune femme. il faut dire que c'est pénible (et un peu traumatique sans doute) d'être une enfant et d'avoir le son 'ew' dans son prénom. elle en sait quelque chose, la rousse et elle a longtemps détesté les moqueries à ce sujet, piquant des colères qui ne faisaient qu'encourager les morveux autour d'elle. eugenia : dérivé du mot grec désignant la noblesse — de [eu ; bien] et [genes ; né] ; accessoirement une sainte du 3ème siècle ayant sauvé sa propre vie en se déguisant en homme pour fuir une situation de captivité. il y a sans doute une augure, là-dedans, derrière la pédanterie de ce prénom un peu trop difficile à prononcer mais qu'elle s'est efforcée d'apprivoiser. après tout, ce n'est pas son genre de laisser au monde de quoi l'attaquer, de quoi la faire tiquer. < Âge, date et lieu de naissance > elle vient de fêter ses vingt-cinq ans, un quart de siècle assumé qu'elle aborde avec le sourire, malgré la gueule de bois monstrueuse qu'elle s'est payée au lendemain de son anniversaire. bélier du premier décan, elle est née le 23 mars 1995 et a poussé ses premiers cris sous les soins d'une accoucheuse Zapien, comme le font beaucoup de sorcières originaires de savannah. < Race et pouvoirs > petite sorcière aux talents convoités, juste pas par sa famille, pas par son coven. vilain petit canard de la lignée bellecourt, eugenia a beau avoir essayé, l'orfèvrerie n'a jamais su l'écouter. ses dons sont autres, mademoiselle provoque des illusions psychiques plus vraies que nature. tantôt idylliques, tantôt cauchemardesques, ses créations lui permettent de vivre dans une bulle qu'elle pense entièrement contrôler. elle est aussi douée de transmogrification et si elle a temporairement cru pouvoir s'en servir pour réparer des bijoux ensorcelés, elle a bien vite compris que ses aptitudes se limitaient à son propre corps, à son propre visage. changement fugace qu'elle opère dans son miroir, cherchant toujours à s'enjoliver sans noter les dégâts qu'elle peut faire à son self-esteem. enfin, la rousse peut avoir du sang sur les mains. presque. son don d'atteinte reste encore bringuebalant mais elle peut contrôler l'hémoglobine de ceux qui l'agace, forçant le liquide vital à s'épaissir, bouillir ou même s'arrêter avant de rejoindre une artère crucial. elle prend même un plaisir sadique à titiller les veines des gros lourds qui ne comprennent pas qu'elle est là pour être regardée plus que touchée. < Nationalité et Origines > le nom est trompeur, on s'imagine des liens encore fort avec la france mais aussi sûr que les américains ont laissé tomber lafayette pendant la révolution, les bellecourt sont loin de leurs origines. elle est américaine, fièrement géorgienne même, belle du sud élevée au sweet tea et bercée par un thick southern drawl qui ne semble qu'empirer quand reviennent les vicieuses chaleurs estivales. officiellement, les bellecourt descendent des acadiens mais elle serait bien fichue d'en expliquer plus à ce sujet, tant elle ne s'est jamais montrée attentive aux leçons d'Histoire prodiguée pendant qu'on tentait de lui apprendre l'art de l'orfèvrerie < Situation familiale > dire qu'il y a des tensions est un euphémisme mais chez les bellecourt, on fait front commun et on fait semblant que tout va bien. on affiche un sourire aimable, on est là les unes pour les autres et surtout, surtout on ne parle pas des querelles, de la rancoeur, du jugement qui peut persister. sans déroger à la règle, eugenia assure haut et fort que tout va bien entre sa mère, ses soeurs, ses cousines, ses tantes et elle-même et ce même si elle sait très bien qu'elle n'est rien de plus qu'un vilain petit canard malgré tous ses efforts. < Statut civil et orientation sexuelle > si elle aime l'idée de l'amour, elle se lasse beaucoup trop vite, à des attentes beaucoup trop hautes. fleur bleue des temps modernes, elle fantasme et se retrouve constamment déçue par la gente masculine. est-ce que ça l'empêche d'être boy crazy et de tomber sous le charme de quelqu'un toutes les dix minutes ? non. mais entre son boulot et ses standards trop hauts, ça fait un moment qu'elle a revu son comportement. quand elle ne retourne pas dans les bras de son ex, eugenia papillonne, abonnée aux histoires courtes, voire sans lendemain, elle a beaucoup d'amis et profite de sa liberté. elle fait semblant d'y croire pour une nuit, tombe amoureuse pour de faux, altère son visage pour mieux séduire la cible du moment et puis au petit matin elle passe à autre chose. est-ce qu'elle se fait briser le coeur à chaque fois ? un peu, mais c'est de sa faute alors elle ne chouine pas. < Occupation(s) > après des études de criminologie (certified forensic analyst, ça étonne toujours tout le monde de savoir ça à son sujet) elle a réalisé que si elle était encore fascinée par le sujet, elle ne voulait pas s'épuiser à la tâche. dolly parton avait raison en disant que 'working nine to five, what a way to make a living, it's enough to drive you crazy if you let it' et eugenia a décidé d'exploiter sa magie. du genre à se faire entretenir et à aimer l'attention depuis son adolescence, elle a rejoint la maison frevel et bosse dans le bordel depuis quatre ans maintenant. fille de la nuit, elle reçoit des clients dans une chambre qu'elle a décoré à son goût et leur fait tourner la tête avec ses charmes mais surtout avec ses dons. à côté de ça elle enregistre sur son temps libre un podcast de local true crime qui commence à avoir un petit following dont elle n'est pas peu fière. < Situation financière > elle n'est pas à plaindre, loin de là. entre l'argent accumulé par les bellecourt pendant des années de bons et loyaux services et ce qu'elle récolte avec ses talents dans la maison frevel, eugenia ne manque de rien. elle pourrait même envisager d'acheter un appartement si elle n'avait pas tendance à dilapider tout ce qu'elle amasse, pathologiquement dépensière. < À Savannah depuis > toujours, elle y est née, elle y restera sans doute toute sa vie. certes, à l'adolescence elle a manqué de se sauver, assise à l'arrière de la moto d'un mauvais garçon qui lui promettait le monde mais elle s'est dégonflée et elle est restée. elle est un peu gênée de dire qu'elle n'a jamais quitté la georgie. < Quartier de résidence > landmark district, dans un appartement qu'elle partage parce qu'elle n'est pas capable de vivre seule. < Caractère > bubbly, loud, flirty, intense, obsessive, coeur d'artichaut, bavarde, je-sais-tout, susceptible, rancunière, matérialiste, constamment en retard, tête en l'air, a touch of adhd, humour en carton, finger guns & dad jokes, go getter, the bitch that gets shit done, fake cynic, ceo of being right and i told you so, night owl, franchise selective, lowkey stalker, insecure cachée, superstitieuse, superficielle, grand-gueule, impulsive, protectrice, impatiente, quick tempered, ambitieuse - kinda, self-absorb, tech-savvy.

we appreciate power

< La commère du quartier, elle aurait quoi à raconter à ton sujet ? > on la trouve mignonne, pleine de vie et puis on s'attarde un peu et on commence à la trouver bizarre, en y réfléchissant bien. déjà, pourquoi est-ce qu'elle ne reste pas avec les siennes, pourquoi cette semi-fuite loin du coven Bellecourt ? et puis il y a les études qu'elle a pu faire et cette histoire de podcast, c'est chelou quand même... sans parler de sa présence bien trop régulière à la Maison Frevel. on la trouve mignonne au premier abord et puis on gratte le vernis et l'illusion s'écaille. elle est jolie, oui et sympathique mais qui sait vraiment où elle a trainé et ce qui cloche chez elle ? vaut mieux pas trop s'attarder, si vous voulez l'avis de la vieille.

< Tu penses que Savannah mérite quelle note sur TripAdvisor ? > elle n'a connu que ça et n'imagine pas vivre ailleurs, amoureuse de l'hospitalité sudiste, de l'architecture de la ville, des mystères dont Savannah regorge, elle adore chaque recoin chargé d'histoire de cet endroit. Oh évidemment, rien n'est parfait et vous l'entendrez souvent se plaindre de la chaleur - ou de la présence toujours plus lourde des vampires mais ce n'est pas comme si elle avait le pouvoir de changer ça, alors elle accepte et se comporte comme si la ville était son terrain de jeu.

< Niveau intégration des races, t’es plutôt peace and love ou chacun pour soi ? > Personne n'est dénué de préjugé, ceux qui se prétendent être woke se voilent la face et s'enferment dans une pseudo-supériorité qui empêche toute éducation... Ceci dit, Eugenia est très nuancée à ce sujet. Elevée dans la tradition Bellecourt, elle a une méfiance et un dédain évident pour les vampires, qu'elle méprise et considère comme des monstres qu'il faudrait contrôler quand elle est pourtant la première à militer pour les droits des sorcières et pour qu'on donne réparation aux lycans si longtemps maltraités. Woke, mais qu'un peu, juste assez pour s'enfermer dans ses préjugés et sa bien-pensance.

< Selon toi, le conseil c'est plus nations unies ou gestapo ? > Elle a une relation particulière avec le Conseil de Crowley car s'il maintient une chape de plomb implacable sur le coven dans lequel elle a grandi, ayant besoin de bagues de jour et donc de leurs services, elle est exempte de cette pression car incapable de produire les précieuses pièces d'orfèvrerie. Elle est mitigée quant au Conseil et quant à la BCC, critique d'un système qui commence à dater et devrait peut-être un peu évoluer. Le nez toujours fourré dans les affaires criminelles les plus sordides de Savannah, elle sait très bien qu'ils cachent des choses aux habitants pour maintenir la paix et éviter que les choses dégénèrent. Tout est une question d'apparence, de perception et les campagnes politiques sont plus importantes que la qualité de vie des résidents de la ville. S'ils en font beaucoup, difficile de savoir si c'est assez ou si ce n'est qu'un nuage de fumée, une mise en scène pour distraire les gens.

Imminent annihilation sounds so dope

01. un peu morbide depuis l'enfance — et ce malgré sa personnalité faîte sugar, spice and everything nice, elle a toujours été obsédée par les histoires de fantômes et la plantation mclair est un de ses endroits préférés dans la ville. depuis quelques temps, elle est aussi fascinée par le true crime, surtout les affaires locales, assez pour commencer son propre podcast. le problème ? elle est un peu trop curieuse pour ne pas s'attirer des ennuis en fourrant son nez dans des affaires non-résolues de Savannah, surtout si ça tourne autour des Enfants de Crowley. 02. 'why are your hands always sticky?' rien ne la saoule plus que de devoir garder les plus jeunes de la famille ou du coven. eugenia déteste les enfants, elle trouve qu'ils sentent toujours bizarre, ne comprend pas pourquoi ils semblent toujours s'être renversés un pot de confiture dessus et ne trouve pas que les babillages de la marmaille soient attachants, mignons ou drôles. ils lui font serrer les dents et elle passe souvent pour une fille odieuse parce qu'elle rigole quand elle voit un gosse tomber. 'so you feed them to congratulate them because they keep shitting in a box that you then have to clean ? you do realize it doesn't make any sense, right ?' dans la même lignée, elle n'est pas particulièrement fan des animaux de compagnie, n'en comprenant pas l'appeal. ce n'est pas qu'elle a peur des chiens, juste qu'elle les trouve sales, qu'ils ont tendance à ruiner ses affaires et à laisser des poils partout et qu'elle ne trouve pas très agréable de se faire baver dessus. 03. son talent pour la transmogrification est prononcé, même s'il ne s'agit pas de son don principal. le souci, c'est qu'à pouvoir temporairement changer son apparence, elle s'est habituée à améliorer ses traits et s'est créée des insécurités assez intenses. arranger la courbe de ses lèvres, rehausser ses pommettes, se donner un regard de biche effarouchée, faire disparaître quelques imperfections ça semble anodin jusqu'à ce qu'on se retrouve à passer une heure et demi tous les matins, miroir à la main, assise au bord de la fenêtre pour avoir la meilleure lumière possible, à effectuer retouche sur retouche comme si la magie c'était facetune avant de daigner sortir dans la rue. 04. eugenia n'a absolument pas l'oreille musicale, n'a aucun sens du rythme et surtout, surtout, elle ne sait pas chanter. elle adore ça, le fait constamment, la plupart du temps à tue-tête mais c'est une vraie torture pour les gens autour parce qu'elle chante réellement comme une casserole, assez pour faire fuir en couinant un chien, assez pour faire pleurer un enfant, assez pour qu'on lui dise souvent de la fermer. 05. pro-choice, pro-sluts et lgbtqa ally, elle vit avec son temps et ses valeurs clashent un peu avec la bienséance qu'on a tenté de lui apprendre dans son coven natal. faut dire qu'avec son boulot, difficile de ne pas soutenir ces causes, de ne pas affirmer haut et fort que sex work is real work. féministe, elle s'emporte régulièrement quand on tente de la rabaisser pour ses choix et se retrouve fièrement en tête de cortège quand il s'agit de protéger les droits reproductifs des femmes. elle a d'ailleurs été arrêtée pour avoir renvoyé une bombe de gaz lacrymogène vers les autorités pendant une manifestation quand, début 2019, le gouverneur de georgie a fait passer une heartbeat law rendant compliqué l'accès à l'avortement dans l'état. elle est encore outrée qu'une telle legislation existe et continue de faire campagne pour annuler la décision. 06. haineuse vis-à-vis des vampires, elle est fascinée par les chasseurs même si elle a conscience du décalage que ça représente. en tant de sorcière, elle n'est pas spécialement à l'abris et n'ose pas tenter de s'intégrer dans ces cercles, qui sont de toute façon illégaux à savannah mais... ça ne l'empêche pas de capter les radios cb de la brigade de contrôle des créatures et d'écouter ce qu'il se trame aux abords de la ville. 07. ayant toujours été entourée, elle est co-dépendante et a peur d'être seule. elle a besoin d'avoir quelqu'un pas loin, ne peut pas dormir si son appartement est vide. c'est peut-être aussi pour ça qu'elle trouve son compte à la maison frevel, aimant l'attention et la valse constante d'activité. sociable à en crever, eugenia aime rencontrer plein de gens, autant qu'elle aime retrouver ses réguliers. 08. elle traine souvent dans les friperies mais ce n'est ni par besoin ni par radinerie. elle aime trouver des pièces originales et les modifier pour qu'elles lui aillent parfaitement. c'est l'avantage de grandir dans un coven de sorcières manuelles, on apprend à faire plein de chose, coudre par exemple. alors elle chine mais ça l'empêche pas de dépenser beaucoup trop quand même. accroc au skincare, elle collectionne les parfums, les lipsticks et adore accumulez autant de lingerie mignonne que possible. 09. elle fait semblant d'être idiote parce que c'est plus facile d'obtenir ce qu'elle veut si on ne la voit pas comme une menace, comme un danger potentiel. elle est pourtant loin d'être conne, la petite rousse mais elle a un vrai talent pour se faire passer pour une gourdasse, adorant qu'on la sous-estime. 10. elle est constamment en retard, soit parce qu'elle n'a pas de notion du temps, soit parce qu'elle s'est perdue. incapable de se repérer dans l'espace, elle peine à ne pas s'égarer dans son propre quartier. elle en rigole mais ça exaspère tout le monde. si vous voulez la voir quelque part à 20h, dites lui qu'elle doit absolument être sur place pour 18h et vous aurez une chance (minime) de l'attendre seulement un petit quart d'heure. en vrac — pie voleuse qui garde des souvenirs des garçons dont elle s'entiche très temporairement, addict au café glacé même en hiver, queen de l'écran total parce qu'elle brûle même la nuit tant sa peau est claire, oiseau de nuit, pas squeemish pour deux sous elle ne craint pas la vue du sang, lowkey passionnée d'urbex, meilleure raconteuse d'histoires flippantes autour d'un feu de camp, sait siffler comme un coach sportif, conduit depuis ses quinze ans mais n'a jamais ressenti le besoin de passer son permis pourtant, ancienne cheerleader, will cuddle you if you share her bed.

< Pseudo/Prénom > tjs whrcrx, tjs mary. < Âge > we don't do that here (forever 29, anniversaire confinement oblige) < Région > paca, petite enfant des montagnes. < briefing > in my defense, the moon was full and i was left unsupervised. < Autre compte > layla, brett et rowan. < Comment as-tu découvert le forum ? > c'est une longue histoire < Avatar > madelaine petsch. < type de personnage > la môme est inventée < Crédits > tumblr & cosmic light.

too much to dream
< i want my cake and eat it too >

b e l l e c o u r t : A l'origine, le coven appartient à la communauté acadienne — des colons français en Acadie, actuellement nouvelle écosse canadienne — déportée pendant un nettoyage ethnique au milieu du XVIIIème siècle. Sur décision officielle, quatre-cents acadiens sont envoyés en Georgie mais la colonie leur interdit la liberté religieuse, aussi plus de la moitié quitte la region et retournent vers le nord, où se situe la Nouvelle France. Les bellecourt conscientes que peu importe où elles iront, elles seront toujours persécutées à cause de leur magie, décident de rester et s'établissent aux alentours de Savannah. Rapidement la présence de vampires dans la ville se fait sentir et pour assurer leur sécurité, elles prennent l'initiative de se rendre utiles à ceux qui, inévitablement, deviennent une race influente et puissante, capable de les défendre. Les premières orfèvres développent leurs talents et s'offrent le luxe d'être utiles, nécessaires, indispensables même. Pendant des décennies, les Bellecourt travaillent de concert avec les immortels, que ce soit pour leur fabriquer des bagues de jour ou pour fournir des outils qui brimeront longtemps les lycans. Il faut qu'un drame se produise pour que le coven ouvre les yeux sur la façon dont elles sont traitées par les vampires, la situation s'étant dégradée au fil du temps, alors qu'ils prenaient leurs aises. Le 4 Avril 1971, on retrouve le corps décapité et mutilé d'Anita Bellecourt. Alors âgée de 17 ans, la sorcière avait refusé de fabriquer un bijou de lune qui aurait été utilisé par la suite sur son petit-ami, un jeune lycan, entrainant la colère d'un vampire qui l'a brutalement tué. Suite à ce drame, les Bellecourt se voient soutenues par les autres covens de Savannah, qui exigent que la terreur connue sous le nom de Régence Rouge prenne fin. Deux mois plus tard, les vampires lâchent le plein pouvoir jusque là si farouchement gardé et le Conseil de Crowley voit le jour. Depuis, les Bellecourt sont sur la défensive et ne travaillent avec les vampires que par intérêt financier. Elles continuent de jouer les orfèvres mais la branche principale du coven refuse catégoriquement de produire des bijoux de lune.

5 years old ; rainbow glitter, pigtails with ribbons and constellations of freckles — Eugenia n'admettra jamais qu'elle a peur de sa mère mais lorsque cette dernière rentre dans la pièce, la gamine se redresse. Elle étire ses épaules menues jusqu'à avoir l'impression que ses omoplates se touchent, relève la tête, regarde droit devant elle. Elle déteste les leçons, trop petite pour en apprécier la valeur, trop peu douée pour en tirer le moindre bénéfice. Il parait que dans les autres covens, on attend que les pouvoirs se manifestent avant d'entamer quelconque formation mais pas chez les Bellecourt, non. Ici, c'est la vieille école, les traditions, un savoir faire qui ne s'invente pas. Ici, on dirige la magie pour en faire ce qu'on veut. Comme on bande les pieds des petites bourgeoises de Chine, on forge les dons des futures orfèvres le plus tôt possible. Le problème, c'est qu'Eugenia ne sait pas faire. Qu'elle va jamais savoir apprendre, parce que ça non plus, ça ne s'invente pas. Sa mère s'énerve, régulièrement mais rien n'y fait. La première fois que ses pouvoirs pointent le bout de leur nez, la petite rousse est presque soulagée. Elle a l'impression d'y arriver, elle voit sa mère sourire puis applaudir d'un air très satisfait. Il faut plusieurs minutes pour qu'elle réalise la supercherie. Eugenia ne sait pas manipuler les métaux et les pierres, Eugenia n'est pas orfèvre, juste une illusionniste, juste une manipulatrice de réalité. Ce jour là, sa mère se contente d'une grimace mais par la suite, elle lui sert des gifles. Petit à petit, elle commence à la traiter comme une menteuse compulsive. Une affabulatrice, qui peut fausser tout ce qui est vrai mais ne sait rien faire de concret. Une déception, une honte même, un vilain petit canard qu'on ne peut pas assez effrayer pour obtenir ce qu'on en veut. 10 years old ; polka dots, strawberry milkshake and unicorn stickers — Elle détale à vive-allure, court si vite qu'elle a l'impression que ses poumons vont exploser. Dans sa main gauche, elle tient fermement un petit paquet, deux piques en metal entaillant sa paume. Eugenia vient de fuir la boutique Claire's du Skidaway Mall avec en sa possession quelque chose qu'elle n'a pas payé, une paire de boucles d'oreilles ornées de faux diamants qu'elle a volé après seulement quelques secondes d'hésitation. Rebellion idiote, pied-de-nez à des pouvoirs qu'elle ne développe toujours pas, volonté de se faire remarquer ? Qu'importe, elle court, court et puis se planque dans un recoin. La culpabilité arrive quelques heures plus tard, pourtant elle ne se débarrasse pas de son butin. Non, elle a l'intention de les porter au bal du Conseil, peut-être qu'elle croisera à nouveau le blond aux yeux bleus qui s'est fait réprimandé d'avoir dansé avec elle, il y a deux ans. Un humain, à l'évidence, issu d'une famille d'anti-crawler, qui ne saura pas qu'elle a volé ses faux diamants parce qu'elle rage de ne pas savoir produire les bijoux que les vampires s'arrachent et ce peu importe à quel point elle s'acharne 15 years old ; heart-shaped glasses, teen vogue magazine and whisky mixed with cherry cola — Le garçon aux cheveux blonds qu'elle a rencontré il y a des années au bal du conseil s'appelle Delaney, lui et sa soeur passent leurs vacances ici chez leur grand-père, un vieux con qui déteste les enfants de Crowley. Ça donne un petit côté star-crossed lovers à son béguin mais au fond est-ce vraiment important puisque ça fait déjà deux étés qu'il ne vient plus. A défaut de l'avoir lui, elle enchaîne les histoires foireuses, jamais seule très longtemps. Elle aime qu'on la regarde, elle aime qu'on s'occupe d'elle, est-ce si mal ? Elle tombe amoureuse trop vite, sans doute et elle se retrouve toujours déçue, c'est le prix à payer quand on gravite toujours vers des mauvais garçons. Ça fait un peu superficiel de dire qu'elle les préfère avec une moto et les cheveux longs, que s'ils viennent des mauvais quartiers elle est de suite plus intéressée... Elle a le malheur de sortir avec un lycan, qui ne la traite pas spécialement bien mais ça fait tellement hurler sa mère qu'elle s'y accroche, même s'ils se font du mal, trop de mal. Il conduit une Ducati qu'il s'est payé en dealant de l'emma et elle se tient fermement à sa taille à chaque accélération. Cette histoire s'arrête, recommence, relation on and off sur plusieurs années, le genre toxique, où on se fait du mal just for the fun of it. 20 years old ; iced coffee overdose, all nighter study session and red lights — Eugenia aime aller à l'encontre des attentes, faire l'inverse de ce qu'on lui demande, de ce qu'on peut attendre d'elle. Quand on la voit à l'université, difficile d'imaginer où elle passe ses soirées. Quand elle est à la Maison Frevel, personne ne songe un instant aux études qu'elle peut faire. La petite rousse, wannabe forensic criminologist le jour est escort la nuit. Elle court un peu dans tous les sens, manque de temps libre, mais sa vie lui plait, autant fascinée par le macabre que par le burlesque, elle ne cherche pas à concilier les deux. Elle est tombée dans ce monde nocturne un peu par hasard et réfute avec véhémence les stéréotypes sur les travailleurs tout en militant autant que possible pour des droits qu'on refuse de leur donner. Combien de fois s'est-elle emportée en lisant un cold case où personne n'a tiqué face à de nombreuses victimes sous prétexte que c'était des prostituées ? Combien de fois, aussi, s'est-elle retrouvée à faire semblant de n'être qu'une serveuse au coeur de ce bordel où les passes sont plus tolérées que légales ? Eugenia ne fait pas ça pour l'argent, et contrairement à ce que son ex-pas-ex avance à chaque fois qu'ils s'engueulent, elle ne fait pas non plus ça parce qu'elle est nymphomane (si elle pouvait lui péter la mâchoire sans qu'il cicatrise immédiatement à chaque fois qu'il dit ça...), Eugenia elle traine à la Maison Frevel parce qu'elle veut qu'on la regarde et parce que ses dons bâtards n'ont d'utilité qu'ici. Un peu par hasard, le bordel est devenu sa maison, un refuge, un endroit où se planquer, loin des attentes des Bellecourt, loin des commérages sur son inaptitude à jouer les orfèvres. Tombée-là par hasard pour fêter les 21 ans d'une copine, elle n'a pas pu se sortir ce lieu si singulier du crâne, commençant danseuse, finissant favorite. Tant pis pour les ragots, tant pis pour les jugements. Qu'ils pensent, tous, qu'elle couche avec tout ce qui bouge, avide de sexe, avide de dollars, dénuée de la moindre fibre morale, elle s'en moque complètement. Le fait qu'elle se contente de donner à ses clients des illusions plus vraies que nature ne la place pas au-dessus de celles qui tapinent réellement, alors à quoi bon corriger les gens ? Elle n'a pas honte, pas même quand sa mère crache que c'est encore et toujours un caprice d'enfant pour se faire remarquer et entacher la réputation familiale. Fuck her, truly. 25 years old ; pop-culture galore, police radio spy and 80's pop — Il parait qu'il y a d'anciens chasseurs qui se retrouvent régulièrement dans le cimetière Bonaventure et même si elle trouve que ça fait très Buffy : the musical episode, Eugenia crève d'envie d'y aller. Le souci c'est qu'ils foutent tout le monde à la même enseigne, elle a l'impression. Au lieu de faire une différence nette entre les créatures avec encore un peu d'humanité et les immortels, foutus suceurs de sang, ils foutent tout le monde dans le même panier. Une honte, vraiment, parce qu'elle aurait pu signer pour aider, autrement. Elle stalke tout ça en bidouillant un accès plus ou moins illégale aux radios de la BCC, toujours partante pour un scoop, une nouveauté, un truc à raconter. On lui a toujours dit qu'elle était bizarre, à être aussi fascinée par les affaires sordides pouvant se dérouler à Savannah mais depuis qu'elle a son podcast, elle réalise qu'elle est loin d'être la seule. Certes, elle grimace un peu quand elle pense à tous les anti-crawlers qui écoutent et se font conforter dans leur haine contre les Enfants de Crowley parce qu'elle a décidé, un jour, de parler pendant des heures des affaires criminelles surnaturelles de la ville mais c'est un détail, pas vrai ? Ses bavardages incessants ne peuvent pas réellement influencer la race-war dont certains parlent. De toute façon, elle se concentre surtout sur les crimes commis par les vampires et eux peuvent bien crever, les chasseurs finiront par faire la différence et voir qui sont les vrais monstres ici-bas.