you get the best of both worlds (yasel#2)

Il y a de la caffeine dans les veines ; le démon qui s'est glissé en lui et qui a éveillé la bête. Yasmin ne le remarque pas réellement ; c'est les autres, toujours, qui lui ont dit de faire attention avec la caffeine, tandis qu'il en prenait. L'humain a écouté, avec les années, et s'est souvent efforcé de ne pas en consommer lorsque la chose n'était pas nécessaire. Il a confiance en le jugement des gens, les écoute pour le nombre de fois où ils lui ont dit qu'il devrait se calmer ou alors, cesser le café. De toute manière, au bout de quelques heures, il ne supporte pas la sensation. Il a cette impression de faire une mini crise cardiaque en même temps de profiter de sa vie dans un manège à sensations fortes. Le mix n'est pas très agréable. Mais Yasmin a du café dans les veines, la nuit est sombre, et le coeur est empli de joie, et léger. Il a fini sa thèse, enfin, quelques minutes avant la date limite. Il n'aime pas finir à la dernière seconde, remettre ses projets au dernier moment, mais sa thèse lui tient à coeur, beaucoup trop, et il s'est efforcé d'y mettre toutes les choses se trouvant dans ses recherches et ses trouvailles, et de créer quelque chose de concret, de professionnel et complet. Il n'avait pas envie que la chose soit un simple projet d'école, après tout. Il n'y a rien de simple, pas pour une pareille thèse, mais Yasmin a fait de son mieux, vraiment, comme si le document en lui-même pouvait changer quelque chose au monde. Juste une petite chose, minuscule, et il serait comblé. Certes, le coeur est déçu face aux constats qu'il a pu faire sur plusieurs angles, mais l'esprit est ouvert à plusieurs idées sur lesquelles il s'est prononcé et il lui tarde, vraiment, de pouvoir apporter quelque chose aux mondes. À certaines personnes, du moins. Le projet a été remis, envoyé à son professeur désigné, et la bibliothèque est encore ouverte pour le reste de la nuit vu le temps de l'année. Yasmin aurait pu s'y perdre quelques heures, encore. Il y a tant de sujets sur lesquels il a envie de s'interroger. Tant de possibilités d'études, aussi. Il a reçu ses lettres d'acceptation, dernièrement. L'université de la ville a accepté sa candidature, mais celle dans laquelle il a fait ses précédentes études également. Déjà, il a parlé de longues heures à ses parents et à ses proches à ce sujet au téléphone. Il est resté muet, pour l'heure, pour les gens de Savannah. Le départ devait être au milieu de l'été, quelque part en août, au départ. Maintenant, Yasmin ne sait plus, pas. Il prend le temps de réfléchir, le coeur tanguant entre deux choix. Les deux programmes sont bien. Quatre ans, par contre, c'est long. Il s'ennuie de ses proches et de ses parents mais sait, aussi, qu'il s'ennuiera des gens ici.
Mais le coeur n'y pense pas, pour l'heure, tandis que la thèse est finie et que les veines sont emplies de caféine. Les doigts tapotent sur le volant de son camion ; par les fenêtres ouvertes, la musique hurle sans la moindre discrétion. Les rues sont calmes, pourtant. La nuit est tombée depuis un moment. Yasmin n'a pas besoin de regarder l'heure pour savoir que vingt-trois heures est passée depuis un moment, déjà. Il ne baisse pourtant pas le volume de la musique, la chantonne parfois bas et parfois, de vive voix à s'en écorcher la gorge. Le corps se dandine presque sur le banc, le café n'aidant en rien sa situation. Il n'a pas dormi réellement depuis de nombreuses heures, le sommeil s'ayant fait rare tandis qu'il tentait de créer la perfection avec sa thèse. Encore, il possède des doutes et aimerait chercher certaines phrases, apporter de nouvelles idées, mais il est en soi comblé par son projet. Le sourire est là, alors, sur les lippes, et le volume de la musique augmente encore un brin tandis qu'une nouvelle chanson commence.
Voix mélodieuse, ton fort ; Yasmin se donne à coeur joie. Who would of thought that a girl like me would double as a superstar? qu'il hurle au ciel et à la nuit, aux étoiles mais aussi à l'homme - un sans abri - qui marche sur le trottoir tandis qu'il fait lui-même un arrêt. La musique hurle encore dans la voiture tandis que le regard revient sur l'homme après une seconde. Oh ! Hey, Mister Duglan ! La voix n'est pas discrète, presque étouffée par la voix d'Hannah Montana, pourtant. Il s'avance et s'approche du trottoir où se trouve l'homme tandis que la jeune parle du meilleur des deux mondes. Yasmin se met sur parking et se penche vers la fenêtre côté passager. Il ne pense pas à baisser le volume et continuer de parler fort. How are you ? It's late ! Do you need a lift maybe ? L'homme a l'air mal en point, un peu. Saoul ? Tabassé ? Yasmin ne sait pas vraiment. Il n'oublie pas, non plus, son presque vol de voiture. Mais il est de bonne humeur, et le café l'affecte toujours autant comme stimulant.

C'est la fatigue qui le plonge dans une sorte d'euphorie où il est trop las pour se plaindre, trop perché sur son nuage pour avoir la force d'être bougon. Ils ont bien fêté les victoires au Silver Tooth, il n'a pas bu mais s'est peut-être accroché avec les perdants. S'est peut-être laissé entraîné par son trop plein d'énergie qui l'a conduit loin de son quartier de prédilection. Il aime revenir ici, toujours, comme un oiseau migrateur, ce quartier est beau et le fait parfois rêver. Rêver d'une vie rangée, celle qui lui donne la nausée quand il possède toute sa tête. Une bonne chose qu'il ne l'ait pas sur ses épaules aujourd'hui. Raquel ne sait pas ce qu'il lui arrive ces derniers temps, il est animé par des sensations nouvelles qui rendent son coeur plus léger et transforment radicalement son quotidien. Il voit les choses d'un autre oeil, son seuil de tolérance relevé. C'est une période propice pour lui demander des faveurs où faire des bêtises sans risquer une colère noire. Elle n'est que rouge. Même quand ils e défoule sur  Aya et Caleb, il se fait moins féroce. Et ce soir plus que n'importe quel soir, il déambule comme un ivre dans les rues de Savannah, noyant ses pensées dans divers sujets sans vraiment prêter attention à la cohérence. Il est heureux, simplement, et cette joie n'est pas commune, il n'est pas habitué à la voir s'inviter ainsi. Rien ne pourrait gâcher tout ce qu'il a accompli dans la journée, ses petites et grandes victoires.

Ce n'est pas l'arrivée du camion du serveur dont il ne connait toujours pas le nom, mais reconnait le visage, qui y changera quelque chose. La musique lui vrille les tympans. Il ne reconnait pas l'artiste et doute d'avoir déjà entendu ce morceau dissonant qui doit appartenir à la génération du gosse, n'importe quelle personne ayant plus de dix ans de moins que lui étant un enfant à ses yeux. Les vampires, eux, sont des fossiles qui devraient retourner dans la terre à son humble avis. Le loup lève la tête vers l'objet de sa convoitise qu'il n'aura jamais l'occasion de conduire. Il ressent un bref pincement au coeur, puis fronce les sourcils, incertain. Est-ce qu'il a bien entendu ? Si il lui demande répéter, il passera pour un sourd. En même temps, il a du mal à faire attention à ce qui se passe autour de lui.
Il voudrait pouvoir lever les yeux jusqu'au firmament. Monsieur Dugland. Ça va le suivre cette histoire maintenant. Si le ridicule ne tue pas, il agresser son ego. « for FUCK sake, call me wes PLEASE. Annonce t-il sans réfléchir. Et même si on devine la supercherie de la dernière fois, il a payé. Plus d'importance maintenant, il ne va jamais revenir dans ce restaurant, il ne va plus jamais manger de sushi de toute sa vie, et ça ne lui manquera pas. Il soupire à s'en cracher les poumons, fatigué d'avoir crié. Il continue sur quelques pas sa route avant de se stopper net. Il est possible... qu'il ait bu, pour une fois. Un ou deux verre. Ah shit. Ah fuck. « boy...thisnot a lift... 'tis a truck. you kidding ? » Il plisse les yeux et contourne le véhicule ouvrir la portière coté passager. « aaaaaaaaah fuck I get it ! lift like, alriiight yeah. sure. so nice of you sushi boy. » Wes s'écrase sur le siège et se pince le nez. Il voit les étoiles danser devant ses yeux maintenant. Il a sous estimé son état d'intoxication. Le bon coté des choses, c'est qu'il n'est pas violent pour l'instant. « why all you words means da same thing ??? I fucking hate stupid english »

L'ancien client est un peu chancelant sur ses pieds. Yasmin se demande, brièvement, s'il doit quitter son siège pour aller l'aider, mais les pensées sont précipitées et confuses, trop rapides même pour lui, et déjà il pense à autre chose. Quelque part, il a faim. Il peut sentir son ventre qui gronde mais encore, peut-être est-ce le ronronnement que fait la musique, trop forte, sur l'habitacle de la voiture. Il ne se pose pas la question. Il n'arrive pas à la capturer, dans ses pensées, pour s'y attarder. Le regard n'a pas quitté l'homme. Quel étrange nom, Monsieur Duglan. Il se demande s'il possède des origines françaises, quelque part. Peut-être avec la colonisation il y a quelques siècles ou quelque chose comme ça. Mais encore, quelle famille pouvait bien avoir un nom de famille comme celui-ci ? Yasmin n'est pas du genre à juger, il essaie souvent de ne pas le faire, de ne pas comparer ou quoique ce soit, mais tout de même, parfois, il y a des questions à se poser. for FUCK sake, call me wes PLEASE. Yasmin n'entend pas, sur le coup. Miley - non, Hanna - hurle beaucoup trop fort. Il ouvre les yeux grands, tend le cou vers le monsieur et puis, enfin, comme s'il avait parlé de nouveau, il comprend. Ah ! Alright. Wes ? You don't look like a Wes ! Duglan tho --- Il ne continue pas, se contente de ricaner et de sourire, large, comme un grand enfant, tandis que l'homme s'approche de quelques pas brisés. Yasmin en observe les mouvements et gigote presque sur son siège, comme un enfant, impatient de faire le moindre mouvement. Il n'aime pas être là, sur place, et de ne pas pouvoir bouger. Quelque part, il pourrait presque quitter sa voiture et danser dans la rue, en montant le son de la musique, mais il a proposé quelque chose à l'homme et ne peut s'en détourner. boy...thisnot a lift... 'tis a truck. you kidding ? Il ne bouge pas, Yasmin, quelques secondes. Puis, la tête se penche un peu brusquement sur le côté et, les yeux grands ouverts, il bat des paupières plusieurs fois. Il a compris les mots, cette fois, mais pas la logique. Elle lui échappe. Peut-être qu'il devrait baisser le volume de la musique. Peut-être que le café lui a vrillé quelques neurones. Il suit des yeux l'homme et ne comprend toujours pas lorsqu'il continue. aaaaaaaaah fuck I get it ! lift like, alriiight yeah. sure. so nice of you sushi boy. La voiture s'agite un peu tandis que l'homme - Wes - prend place sur le siège passager et Yasmin l'observe, souriant, bien qu'un brin confus. Ce n'est pas grand, de toute manière, de ne pas comprendre. Sa mère lui a dit souvent, petit, quand il lui fallait un moment pour comprendre une nouvelle matière scolaire. Ne pas comprendre ne veut pas forcément dire être idiot. Il y a une différence à voir et à comprendre. Et même aujourd'hui, Yasmin essaie de ne pas juger les gens trop rapidement, de ne pas les voir idiot simplement parce qu'il ne les comprend pas. Alors, Wes n'est pas idiot. why all you words means da same thing ??? I fucking hate stupid english Les sourcils se froncent un peu. La chanson finit, aide le cerveau à se concentrer un peu mieux. Yasmin a toujours la tête un peu penchée, comme si le monde était à l'envers. Peut-être que son cerveau l'est, à courir dans sa tête, à cause de tout ce café. You can speak spanish you know. I mean, i'm not really good but i can understand some words i guess. More than chinese anyway. Une autre chanson se met en route. Les premières notes sont familières, et éveillent de lourds souvenirs en lui, mais Yasmin prend la peine - et la misère - de baisser le volume pour Wes. Vu la position de l'homme, quelque chose lui dit qu'il a pu boire quelques verres. Le corps reste agité, plus contenu face à l'état de l'homme pour être discret, presque, mais Yasmin a du mal à se contenir et être silencieux, souvent. Le café n'aide en rien la situation. Are you okay ? Drunk ? Hungry ? Thirsty? 'cause i'm hungry and thirsty. I mean. I just feel like food, you know ? Of course you know. Do you like Mcdo ? Oh, do werewolves like mcdo ? What your point of view about it ? You like it or not ? Les lèvres se scellent, brusquement. Yasmin se braque un peu, et observe l'homme. Wes n'a toujours pas bougé. Est-il en train de dormir ? De mourir ? Are you dying ? Qu'il demande avec l'innocence d'un enfant, mais une vraie inquiétude. Yasmin tend une main et lui touche le bras. L'homme bouge enfin. Do you want water ? Il n'a pas d'eau, bien évidemment. Il est poli de demander, par contre.

Bien sur qu'il ne ressemble pas à un Wes, il n'est pas un Wes. Il est un Raquel, mais même dans cet état, il a la présence d'esprit de le garder pour lui, jalousement. Il se demande parfois, ce que cela changerait de le dévoiler et se libérer de poids sur sa poitrine. Rien, sans doute, il est le seul à y mettre autant d'importance et vouloir rendre fière une maman. Les parents vous font cet effet, il sait qu'il les a déjà déçu, il a quitté son foyer sur de l’amertume. Affalé dans le siège du véhicule qu'il a essayé de voler il y a quelques semaines, il se surprend à réfléchir à ce genre de choses. « And to what do I look like ? If I was not a Duglan ? » Sushi boy parle beaucoup, il sature l'atmosphère de ses mots, de sa présence, qui pourrait presque être réconfortante si il était encore capable de faire la différence entre ce qui l'ennui et ce qui lui procure une sensation de bien-être. Il part du principe que tout ceux qui s'approchent de lui sont des nuisances ou des ennemis. Habitué à la solitude, les gens ne sont que bruits, distractions qui le dérangent. Il grogne pour toute réponse. Il préfère parler ce langage des sons, comme un animal. Au moins, il ne se trompe pas de mot, il n'en confond pas. Ce qui est ridicule, à son âge, de confondre certains termes qui sont évidents. Il se sent chez lui quand il laisse l'espagnol rouler sur sa langue, il le laisser s'exprimer quand il est en colère ou touché. Sushi boy ne lui a pas encore mit la larme à l'oeil et il a déjà goûté à l’acidité de sa répartie. « Thank you, it's a lot of noise. » Dit-il en se désignant l'autoradio qui se fait plus calme. La musique n'est pas horrible, il préfère cette chanson là, mais le sang bat à ses tempes et le mal de crâne gagne du terrain à cause d'une quantité d'alcool à laquelle il n'est pas habituée. Il croise ses bras, cherchant à garder ses mains près de son corps, les surveiller au cas où elles obéiraient à un ordre inconscient de son cerveau. Il transpire à cause du stress, le sueur perle à son front et son ventre grogne.
Il frissonne, cherchant à garder le contrôle de son corps. Pendant une seconde, il panique en réalisant qu'il est monté dans la voiture et qu'il pourrait perdre les pédales, attaquer sushi boy si il est en colère. C'est pour cette raison qu'il ne traîne pas avec les humains, effrayé  à l'idée de leur faire du mal. De blesser un innocent à nouveau. Ses maison tremblent, veulent frapper quelque chose, lui faire fermer la bouche. Il pose trop de questions en même temps, qui demandent trop de réponses et il n'aime pas parler. Il veut lui dire "shut up" mais ses lèvres demeurent scellées par un sortilège. Il les mordille, cherchant à aligner ses pensées. « Thirsty means something else than thirsty thirsty ? » Il arque un sourcil, surpris. Are you dying ?Physiquement ou à l'intérieur ? il veut rétorquer, sauf que ça risque de jeter un froid et il n'est pas dans l'état de débattre sur le sujet. La question le touche. C'est la boisson qui le rend ainsi, il ne voit aucune autre raison possible, pourquoi il se sent émotionnel, l'espace de quelques secondes, il le regarde autrement. Il voit cette innocence, cette bonté en lui, l'âme brillante de quelqu'un de bien. Already dead kiddo. Il se braque cependant quand sushi boy s'approche. Trop près. Le touche. Trop près. Instinctivement, il se redresse sur le siège, frappé par la foudre, il cherche à l'étrangler, le plaquer contre son siège, il s'arrête avant de pouvoir effleurer la peau de son cou. Contrôle. Il ramène ses mains contre lui. « Do. not. Touch me. » Il n'y a aucune colère. C'est un constat presque triste. Pas comme ça. Pas sans le prévenir. « Tis' dangerous. » Parce qu'il est dangereux. Il vient de mettre le grand méchant loup dans sa voiture, sans le réaliser, il n'a même pas l'air d'avoir conscience de ce qu'il fait. Ou alors, c'est dans son habitude. « Let's see this.. macdonald... »

Il pourrait être dans n'importe quel état, le coeur brisé et le corps en sang, que Yasmin ne pourrait s'empêcher de s'inquièter pour autrui. Le café dans les veines, le corps alerte et vif, comme le coeur, il a le cerveau qui fonctionne trop rapidement et les paroles qui déboulent de ses lèvres à pleine vitesse, encore plus qu'avant, malgré lui. Et les gestes, aussi, sont impulsifs. Il perd un peu de cette retenue qu'il cultive par respect pour les autres. Une retenue qui vient avec le respect et qui s’effrite lorsque sa conscience est bouleversée par le café ou encore, l'alcool. Mais l'alcool n'est pas si pire, au fond ; c'est le café, activant, qui le rend impossible. Yasmin avoue ne pas se supporter, souvent, quand il repense à son état après avoir un tel liquide. L'alcool est plus tolérable. Le café le rend complètement insupportable. Et le sentiment, aussi, est loin d'être apprécié. Il n'aime pas être agité, loin du focus. Thirsty means something else than thirsty thirsty ? Yasmin n'écoute pas vraiment, n'entend pas vraiment, et touche déjà l'homme pour lui poser une énième fois la question. Il est dérangeant, acharné dans ses interrogations, mais ne se pose pas les bonnes. Il suffit d'une seconde pour que l'homme ne bouge brusquement et que dans ses gestes, l'humain puisse y lier une agressivité, mais pas que. Il y a une crainte, aussi, profondément enfouie. Une crainte qu'il ressent tandis que  Wes cesse son geste et que le souffle reste entre les lippes de Yasmin, et que ses yeux restent grands ouverts. Il l'observe, le coeur folie dans sa poitrine, plus à cause de la caféine que de l'homme. Ce n'est pas la première fois qu'il crée une telle réaction. Yasmin n'est pas toujours prudent. Do. not. Touch me. La voix est décousue par l'alcool et la fatigue, et un émoi plus triste. Yasmin dévisage l'homme, le loup. La tête se penche doucement sur le côté, tandis que le coeur reste agité. Ce n'est que le café. L'esprit est focus, presque, bien qu'il va dans plusieurs directions malgré tout. Il est difficile de se défaire de l'effet de la caféine, en plus de la fatigue. Il est tout à la fois. I'm sorry. qu'il offre, moins agité de la voix, honnête. Il observe encore l'homme qui semble épuisé, fatigué. Il semble lourd ; lourd d'un poids différent qu'est celui de son corps.   Tis' dangerous. Yasmin fronce des sourcils, un peu ;  il y a une tristesse dans son iris qui nait. Un sourire triste sur les lèvres, qui accompagne. no it's not. L'homme ne semble pas dangereux, mais Yasmin est peut-être idiot. Certains gens ont raisons, à l'occasion ; il est trop bon, trop con. Il n'associe pas le danger à l'espèce des gens, mais à la personne qu'ils sont, plutôt. Et il ne connait pas l'homme. Il n'en connait qu'une personne ayant tentée de voler sa voiture, et ayant manger des sushis horribles par sa faute, au restaurant. Mais être dangereux n'est pas cela, à ses yeux. Let's see this.. macdonald... Quelqu'un de dangereux ne voudrait pas du macdonald ainsi, comme ça, avec une mine si triste. Mais encore, Yasmin possède peut-être un jugement flouté. Il essaie, souvent, d'être réaliste. Mais parfois, il est bon de croire un peu plus qu'il ne le faut, pour forcer le monde à être meilleur, bon.
Yasmin sourit, faiblement. Il ne se remet pas en route. You're not dangerous. qu'il fait, à observer toujours l'homme. La voix est agitée, un peu, mais uniquement à cause du café. En vérité, elle porte un ton calme. Les iris cherchent ceux de l'homme. You heard me ? You're not. But it's your right. And your body. So i will not touch you. And i'm sorry. But you're not dangerous. Il lui offre un sourire, essaie de lui offrir en l'observant dans les yeux, mais l'homme est saoul, ailleurs, et affaissé sur lui-même, presque. Yasmin n'a pas la patience d'attendre un échange, alors le corps bouge déjà et la voiture se remet en marche avant qu'il ne s'engage sur la route. Il connait le chemin pour aller au macdo par coeur et ce depuis longtemps. Il est autant gravé à sa mémoire que celui du restaurant ou encore, de la bibliothèque. I think you look like ... something soft. Maybe Camil. Camil Sanchez 'cause it's a cliche. I am right ? Il lui offre un regard en coin, un sourire, avant d'observer la route. I guess not. Maybe Saul. Or Paulo. Or maybe Raul. Oh look ! Macdonald. Déjà, le restaurant est en vue, au loin.

Yasmin est brillant comme l'étoile du berger dans cette nuit qui le dévore, il brille tant qu'il plisse les yeux et cherche à fuir toutes les émotions qui traversent son regard. Cette inquiétude le dérange et il se hait de donner un tel spectacle de lui même, particulièrement attaché à son image. Elle est déjà assez crasseuse comme ça. Il prie pour avoir oublié au lendemain, ne garder aucun souvenir de cette soirée. Qu'importe qu'il perde un bon moment, est-ce que c'en est un ?  Il ressent trop de choses en même temps pour identifier chacune de ses sensations qui réchauffe sa poitrine. le chauffeur les transpire avec une telle évidence qu'il en est jaloux, il souhaite que les choses soient aussi simple. Quand il n'est pas en colère, c'est la confusion la plus totale, la colère est simple. la colère est entière et ne laisse pas de place au doute. La colère est tout ce qu'il sait par coeur, ce qu'il maîtrise, une chanson qu'il connait par coeur. Il ne sait pas ce qu'il est sensé ressentir. Ni bon, ni mauvais dans son coeur. Il est...étrangement calme.
Il y a la paix dans cette guerre qu'il mène contre lui même, il y a, derrière les regards noirs, les lèvres pincés et l'ennui constant sur ses traits, un calme olympien. Un simple désir d'écouter le chant des oiseaux et celui du silence. Malgré tout, il est dangereux.

L'alcool aide, lui fait hocher la tête alors que sushi boy lui affirme que ce n'est pas le cas, fait baisser ses barrières au lieu de lui faire montrer les crocs pour prouver ses torts. Il n'a pas la force de le faire taire par la force et refuse de lever une main sur un innocent. Il ne fait rien de mal et Wes a accepté de monter avec lui. Se plaindre n'est plus dans ses possibilités, si il doit mordre quelque chose ce soir, ce sont ses doigts. Mais, l'entendre si sûr de lui. Sans savoir. Sans savoir le sang sur ses mains, sans savoir qu'il s'en est déjà prit à un humain comme lui qui n'avait rien demandé, pour moins que ça. Et même si la seconde fois c'était pour se défendre, c'est quelque chose qu'il ne se pardonnera jamais. Il est de sa responsabilité de faire attention, de cacher au monde ce qu'il est et de ne pas laisser l'animal prendre le dessus sur ce qu'il y a d'homme. Qu'importe qu'il ne se sente pas à sa place dans cette humanité, qu'il ne s'identifie pas aux autres. Il doit se fondre dans la jungle et camoufler ses intentions.
Il souhaite voir ce que l'autre ne voit, posséder encore cette naïveté qui ne le ferait pas douter des intentions de chaque personne qu'il rencontre, jusqu'à douter de lui même. Il voudrait que cela cesse, que la méfiance ne soit plus un automatisme finement rodé Ici, il ne se sent pas chez lui et se retourne à chaque coin de rue. Tant de choses qu'il désire.
Il se sent mélancolique, regrettant quelque chose qu'il n'a que brièvement connu. Cela n'aide pas sa peine, on lui a arraché si tôt sa famille, il ne connaît plus cette sensation d'être à sa place et d'être aimé, peu importe ses actions. Sushi boy lui donne l'impression de nager comme un poisson dans l'eau dans cette foule de gens. Il admire sa confiance et rit de lui même. Cet amour inconditionnel qui relie les gens par le sang, si important aux yeux de mama et si facilement sectionné. « What if I told you... I killed someone once ? » Sa tête pend mollement sur son épaule, trop lordre pour qu'il la prote seul. Et cette fois, il se dit qu'il va se faire jeter dans un coin de rue. Il n'aura pas se macdonald, qui a l'air de prendre de l'importance, le ventre creux. « crushed is head. he hurted me... very bad.   » Il tend un bras pour augmenter le volume de la musique et reste silencieux. Il ne s'extasie pas de voir le macdonald, ses pensées se dirigent vers la cicatrice qu'il porte sur sa poitrine. « take what you want, 'm not difficult. » La file du drive-in est longue. Ils ne sont pas les seuls à avoir eu cette idée à cette heure du soir. Il brise finalement le silence quand la musique devient insupportable. Il ne comprend même pas les paroles. « I'm no Camil, no Sanchez, Me llamo Raquel. Raquel Baeza.  ¿ Y tu, como te llamas ? » Il ne pense pas avant de parler, se laisse porter par son instinct qui lui dit de changer de sujet. « am calling you Sushi Boy  in my head, sorry, tis cliché too. Who are you tho ? Are you japanese, chinese, korean ? I can't tell. »

Joie juvénile à la vue d'un macdo ; le coeur s'emplit d'une excitation qui ne peut être terni par la longueur accablante de la fille d'attente, même pour l'heure. Est-ce dont la fermeture des bars ? Yasmin ne saurait dire et, si la question l'effleure, il ne regarde pas l'heure. Le regard reste grand ouvert et posé sur l'enseigne mondiale, plein d'émerveillement. Il est heureux, soudain, beaucoup trop pour si peu de choses, mais la chose n'est pas nouvelle. Yasmin a ce talent d'être heureux pour peu et triste pour des bonnes raisons. Ses émois sont bien mesurés bien que parfois un peu hasardeux. Le café n'aide peut-être pas, cette fois-ci, tandis qu'il est frappé par une faim qui se creuse encore et encore, dans ses tripes, et que l'impatience se glisse en lui de manière sournoise. Le véhicule est à l'arrêt, certes, mais l'un des pieds claque contre le sol de manière agressive et vive, répétitive, tandis que l'esprit est agité et qu'il ne peut que penser et réfléchir, essayer de définir ce qu'il prendra à manger quand ça sera leur tour. Il en sait tout simplement pas, encore, ce qu'il désire. L'hésitation, mêlée au café, le rend presque radioactif.
Depuis combien de temps attendent-ils ? Si peu. C'est une éternité pourtant, pour Yaya. Et pourtant, il a cessé de parler quelques secondes plus tôt, à peine. Le temps lui échappe. What if I told you... I killed someone once ? Le regard quitte enfin l'enseigne pour filer vers l'occupant du siège passager. Yasmin le fixe les yeux grands ouverts, non sans surprise, plus captivé. Il lui offre tout son attention, soudain, de la même manière qu'il fixait l'enseigne quelques secondes plus tôt. Le coeur ne porte aucun jugement. Il ne s'agit que d'une phrase. D'une révélation. Il y a toujours un millier de choses se cachant derrière un geste. crushed is head. he hurted me... very bad.   Un poids au coeur. Une ombre sur les traits. Non pas pour l'acte posé, mais pour le timbre de la voix, l'allure de l'homme ainsi que l'aveu d'une certaine douleur. Yasmin est triste, un brin, pour ces choses qu'il ignore. L'ancien client lui semble être un homme fort, dur. Il n'imagine pas qui a bu le blesser et laisser encore, depuis le temps, des effets certains sur lui. Les échos des gestes, événements, laissent encore des traces à vif sur lui. L'humain les imagine, à l'observer. I'm sorry qu'il offre dans toute la bonté qu'il possède, mais l'homme n'y prête que peu attention. Peut-être qu'il n'en veut pas, de ses paroles. La musique joue déjà plus fort et, au travers des paroles enthousiasmes venant de la mélodie, il marmonne. take what you want, 'm not difficult. Yasmin continue de l'observer avant de jeter un coup d'oeil à la file. Ils peuvent avancer, un peu. Il hoche de la tête pour lui donner une réponse et remet le véhicule en route pour parcourir le maigre mètre qu'ils ont gagnés. I'm no Camil, no Sanchez, Me llamo Raquel. Raquel Baeza.  ¿ Y tu, como te llamas ? Quelques secondes d'écart pour le cerveau incapable de fonctionner normalement ; Yasmin cligne des yeux et tourne la tête vers l'homme, encore, toujours. Eh ? qu'il fait, et la simple intonation l'aide à comprendre. Ah ! Raquel's nice. Il y a une douceur dans le prénom, quelque chose qui fait tâche avec l'homme et pourtant, qui s'accorde bien à lui. am calling you Sushi Boy  in my head, sorry, tis cliché too. Who are you tho ? Are you japanese, chinese, korean ? I can't tell. Ce n'est pas la première fois. Pas la première fois qu'on lui pose la question. Elle est indiscrete, mais Yasmin ne s'en fait pas avec ces choses là. Après tout, il est souvent porté à poser ces questions. Il manque de tact, souvent, et doit s'excuser car il n'a pas été délicat. Et l'homme est saoul ; il possède une excuse que Yasmin n'a pas. Le café n'est pas un alcool même si, dans son cas, l'alcool est plus favorable que la caféine, dans son sang. It's Yasmin. Like Jasmin in french but with a Y. And i'm American. Dunno my origin. I mean i'm adopted. But my mom think i'm chinese or at least asian. Maybe i should order an ADN test online ?? Don't you think ? I dunno. I really don't care. Mom is my mom. And dad my dad. I don't have issues with all that. But oh ! My biological parents are from there, tho. From Savannah. Ah ! Mouvement rapide de bras ; il remet la voiture en marche, avance de deux mètres. D'ici, il commence à voir le panneau annonçant les produits disponibles. Les yeux se plissent et il s'approche du parebrise pour essayer de voir, mais sa vision est catastrophique. can you see something ? I can't see. Ugh. I'm so hungry. I wanna know the specials. You know what ? Wait there. La voiture de nouveau sur parking, il défait sa ceinture et ouvre la porte, quitte le véhicule et s'approche du panneau d'affichage à grand pas. Yasmin s'y arrête, pose ses mains sur ses hanches et, voyant enfin, il observe attentivement les choix pour faire le sien. How do you feel about a mcflurry ?? qu'il hurle pour Raquel, dans la voiture. Il y a un spécial, après tout.

L'odeur de la viande grillée et des pommes de terres qu'on fait frire le tire lentement de sa torpeur. Il ne cesse de se laisser partir, les affres de l'alcool le rendant plus mou que violent. pour ce soir en tout cas, Raquel a conscience que dans d'autres circonstances, il pourrait être franchement désagréable, mais Yasmin n'attise pas suffisamment sa colère, se contente simplement de parler, parler et encore parler. Alors il lui répond et parle en une soirée l'équivalent de ce qu'il parle pendant un moins avec ses louveteaux. Il entrouvre un œil qu'il avait fermé pour fuir le mal de crâne de tous les diables qui l'assomme. Il est persuadé d'avoir entendu Aya se plaindre qu'ils n'allaient jamais à MacDonald et il a du grogner quelque chose comme quoi ce n'était pas quelque chose de très intéressant. Il a vu des reportages là dessus, sur comment son préparés les fameuses nuggets.  Avec tout l'alcool dans son sang et la faim, sans nulle doute liée à la fatigue, il se dit qu'un bon burger va l'aider à éponger ce qu'il reste de whisky dans son foie. De plus, il a franchement la dalle, il sait très bien qu'il n'aura pas la force de se faire à manger quand il va rentrer, si il ne se cogne pas contre chaque porte. Il va passer pour un ivrogne devant Caleb et perdre toute crédibilité. Ce qui l'enrage, surtout qu'il est le premier à réprimander le gamin.
Il se sent stupide de ne pas connaître la carte, il ne sait même pas ce qu'il est sensé commander. Sans doute doivent t-ils proposer de multiples combinaisons d'ingrédients, moins qu'au restaurant de sushi. Il a bien vu un panneau publicitaire en marchant tout à l'heure, si seulement il pouvait se souvenir de ce que qui était marqué dessus. Il refuse d'être ridicule devant Sushi Boy.
I'm sorry dit-il et Raquel hausse un sourcil, pas certain d'avoir comprit exactement ce qu'il veut dire par là. Ce n'est pas vraiment lui que l'on devrait plaindre... Mais soit. Il ne veut pas revenir sur le sujet, le souvenir lui fait encore froid dans le dos et il n'en a jamais vraiment parlé, sauf à Paz. Mais Paz, c'est Paz. Et Yasmin, c'est juste un gamin particulièrement ennuyeux qui se retrouve à chaque fois dans ses pattes. Si la vie essaye de lui donner une leçon, sans doute qu'elle le confronte à la véritable innocence pour lui montrer ce qu'il rate. Rustre qu'il est. Nuggets et frites. Ça il est certain qu'ils en vendent.

Yasmin l'abandonne dans la voiture pour s'approcher du menu. Et après on dira qu'il est celui qui a besoin de lunettes. Raquel grogne. Pendant un moment, Raquel contemple les clefs sur le contact, Yasmin qui s'est approché du panneau et le moteur qui continue de tourner. Il suffirait qu'il se glisse sur le siège du conducteur et qu'il appuie sur la pédale... Et il pourrait enfin se barrer avec son camion. Sauf que maintenant il connait son prénom - et son vrai prénom puta mierda - de plus il risque de se planter dans le premier poteau qu'il va rencontrer. Il résiste à la tentation et se penche plutôt pour lui crier - hurler - sa réponse, sans penser au spectacle qu'il est en train de donner « What the fuck is a mcfluffy  Yasmin ? Why happy meal ? Is there a sad meal or angry meal ? Horny meal ? Come on, kids are not that stupid aren't they ? » Les américains et leurs idées... Et après ils essayent de lui faire croire qu'ils ont aussi inventé l'eau chaude. « Whatever ! You're paying »

Dans la vie, il est important de s'écouter. Il est important d'être attentif à ses besoins, de savoir les comprendre et d'y répondre de manière appropriée. Il est important d'être égoïste, à certaines occasions. De ne penser qu'à soi, qu'à ses caprices, et de s'y concentrer et de les accomplir, entièrement. Yasmin ne pense qu'à lui, à certains moments.
Faux.
Il ne pense qu'à son ventre. Qu'à sa faim, son envie de manger, tout, n'importe quoi.
On se lasse, parfois, de Yasmin et de son envie de tout manger. Il a faim, constamment. Nate lui faisait des remarques, à l'occasion. Yasmin avait pris l'habitude de s'apporter des petites collations alors, quand il allait chez lui, pour ne pas le déranger, pour ne pas se prendre la tête. Un plaisir dont il se privait pour les beaux yeux - et les abdos, avouons le - de son ancien petit ami. Les jours qui ont suivis leur rupture, Yasmin s'est arrêté dans chaque restaurant, café ou fastfood qu'il croisait quand il avait un creux au ventre. Il ne s'est pas gêné, dès qu'il avait envie de manger quelque chose, de prendre son camion et de se rendre sur les lieux pour aller en chercher.
Yasmin se permet d'être égoïste, d'abuser de la nourriture à chaque fois qu'il peut, quand il veut, parce qu'il le mérite, surtout.
Alors, devant le panneau du macdo, les yeux plissés malgré la distance moindre, il est tenté de tout prendre. Il a envie de nuggets, et de mcchicken , et de plein d'autres choses, aussi. Son ventre est creux. Le café y a fait un trou, certainement. Non pas que Yasmin soit un puits sans fonds. Loin de là, évidemment. What the fuck is a mcfluffy  Yasmin ? Why happy meal ? Is there a sad meal or angry meal ? Horny meal ? Come on, kids are not that stupid aren't they ? Le regard quitte le panneau et se pose sur son passager, dans la voiture. De là où il se trouve, il ne voit pas réellement son visage. Mais ses répliques le font rire, terriblement. Et il rit, un peu, comme un gamin. Whatever ! You're paying Le rire traverse encore ses lèvres, plus fort, et Yasmin s'éloigne du panneau pour retourner de la voiture. Of course they have them all ! See. A happy meal is one that makes you happy. The sad one is without the toys. SO SAD. The angry on is hm... oh ! the one with the toys AND the sauce. AND COLD NUGGETS. UGH. Horrible. Il secoue la tête, scandalisé. Yasmin en tolère que la nourriture froide quand il est endormi, à moitié, les yeux encore collés et un fond d'alcool dans les veines. and for the horny meal... it's the one you took with ubereats when you're still in bed with the person you love OH ! THE CARS ! Il s'exclame trop peut-être, de peu, mais qu'importe. Yasmin avance de deux voitures. Ils ont avancés. Il n'avait pas remarqué. gosh i'm so hungry. are you ?? macdonald is soooo good. you're lucky. you're drunk. macdonald is even better when you're drunk. macdonald and karaoke. Les yeux s'ouvrent, grands, soudain. Il fixe Raquel, instant. Raquel ! We should go to the karaoke with the macdonald ! PLEASE.

Le rire de Yasmin est chantant, il lui rappelle celui de son petit frère quand il venait de faire une bêtise, l'attrapant par la manche pour lui montrer son oeuvre avec la fierté d'un gosse. Il aime sa famille, suffisamment pour faire vivre les souvenirs au travers des autres et transposer certaines attitudes des neveux. Remplacer leurs trognes par des étrangers. Si Caleb et Aya sont les enfants qu'il aurait aimé avoir et qu'il n'aura jamais ; des jeunes à la dérive pour qui il s'invente père maladroit et incapable, à des lieux d'être une modèle exemplaire ; Yasmin est un cousin lointain. Celui qu'il est bon de voir une fois dans l'année. Difficile de dire si il est insupportable ou si c'est son entrain et son énergie qui l'épuisent. Parce qu'il a vieilli et qu'il n'est plus capable de s'extasier devant certaines choses, le sérieux de l'adulte fronce ses sourcils rend chacun de ses regard concerné. Il l'observe jaugeant chacun de ses gestes. Il peine à trouver ce qu'il y a de drôle dans cette situation sinon le ridicule de sa question. Rit-il parce qu'il se moque ou parce qu'il est vraiment heureux de se retrouver dans cette situation ? On dirait que ça ne le dérange pas ou qu'il est trop high pour en avoir quelque chose à foutre, tout comme Raquel. Raquel lui même ne sait pas ce qu'il ressent, le malaise n'est pas assez présent pour le faire déguerpir. Dans cet état il n'ira pas loin, alors il passe le reste du temps à se convaincre qu'il est bien là, pour l'instant, et qu'il pensera plus tard aux conséquences de cette virée au royaume de l'alcool. Il hausse un sourcil à sa remarque. « Better than sushi ? » Il ne savait pas qu'il y a des plats meilleurs quand on a bu. Il ne mélange pas assez pour le savoir et se sent soudain très idiot, la quarantaine passée, de n'avoir aucune idée de ce qu'il doit prendre pour éponger le whisky dans son foie. Il doute que cela fonctionne vraiment sur un loup, son métabolisme ne doit pas fonctionner de la même manère. « Happy meal then. Two. » Le nom est vendeur. Il se redresse sur son siège et fouille dans ses poches à la recherche d'un ou deux dollars qui contribuent à peine à la cagnotte.  Il grogne tout en se massant les tempes pour faire fuir la vilaine migraine que la musique forte n'aide pas à chasser. « I don't sing. Don't Raquel me like that. We're not friends. » Rétorque t-il mécaniquement. C'est hors de question, vivant, on ne le verra pas faire des vocalises sur le genre de chansons dans les charts actuelles. Il ne connait même pas les artistes, coincé dans les années 90, l'auto-radio qui grésille et Paz qui marmonne sur le siège passager. Il est un meilleur chanteur que lui, la seule chose que Wes sait faire, c'est siffler un air. Il est certain que certaines paroles vont lui échapper si il ne connaît pas le titre, trop préoccupé à essayer de comprendre le sens des mots. Même après toutes ces années, la maîtrise de la langue est hésitante. Il comprend et parle, mais lit avec difficulté, il échange certaines termes avec d'autres et n'a aucun désir de se faire ridiculiser devant une foule en délire. Il se fiche de décevoir Yasmin. Qu'il le jette de la voiture si c'est comme ça, tant qu'il peut partir avec son whatever meal, Raquel est satisfait. Il ne démords pas, croise les bras sur sa poitrine et prend une mine renfrognée, celle d'un grincheux qui n'est pas prêt de changer d'avis, souffle de l'air à travers ses narines tel un buffle. Les yeux rivés devant lui sur le véhicule qui quitte le drive-in pour leur laisser la place, cherchant à fuir les étoiles qui brillent dans ceux de Yasmin. Surtout ne pas y penser. Ne pas penser que son rire est le son le plus doux qu'il ait entendu depuis des années, que tout en lui porte cette douceur qui lui est totalement étrangère, qui le dérange et le force à gratter son armure.