AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM EN HIATUS
plus d'infos ici
anipassion.com

Partagez
 

 like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Ruby Polk
Ruby Polk
Date d'inscription : 22/05/2020
Messages : 85
Pseudo : fern/mel
Avatar : lucas lynggaard tonnesen
Crédit : (av) hedgekey
Multicompte : yaya dumbass & freddie keke & ollie drama
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) E06d4d2e660f5798c54e0ea3d34c9076
Âge : vingt ans depuis peu ; il n'a pas remarqué encore.
Pouvoir : umbrakinésie et phytopathie ; il ignore les regards de travers de ceux qui savent et qui méprisent, qui murmurent à son sujet. heureusement, ses soeurs n'ont pas ce problème.
Allégeance : le coven n'est plus. le coven est détruit. les soeurs ont trouvés coven, depuis. ruby est laissé à lui-même.
Métier : fermier maraîcher et potier, étudiant à l'occasion quand il suit une formation quelconque. on le croise à l'occasion au marché fermier des environs pour y vendre ses oeuvres artistiques comme culinaires.
Adresse : chattam crescent : au délà de la ville, loin des gens et dans les champs, la ferme des Polk contient secrets et calme, mais aussi tempêtes.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
witching hour
MessageSujet: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyJeu 25 Juin - 22:45

Les silences sont lourds ; ils portent des secrets outre que ceux qui blessent. Ruby les garde pour lui, certes possessif, mais surtout privé face à tout ce qu'il représente. Il n'aime pas le regard des gens, qu'importe s'il le cherche souvent, malgré lui. Il tangue sur un pied et sur l'autre, incapable de savoir s'il désire s'ouvrir et être atteint par autrui ou s'il préfère être laissé à l'abandon, seul, loin des autres. L'abandon est bien, pour l'heure. L'abandon lui colle à la peau, comme la solitude, et il y trouve un confort qui est loin de la peur et qui, en même temps, ne peut que l'accentue dans certaines situations. Mais Ruby ne pense pas à hier, ni à demain. Il ne porte pas de regard sur les prochaines heures ou encores, sur les minutes à venir. Il suffit de peu, souvent, pour que le coeur s'emballe, pour que les mains soient moites, pour que la tête soit lourde. Ruben est inondé, noyé ; il flotte dans les sanglots qui n'ont pas coulés. Les sanglots qui deviennent marées et tempêtes lorsque le coeur bat trop vite, dans sa poitrine, et que le corps tremble. Il en sait plus poser pieds ; il ne sait plus ce qu'est l'équilibre. S'il y a un phare, en lui, il n'en voit pas la lumière. C'est d'une triste ironie ; peut-être devrait-il travailler un peu plus fort, alors, ses pouvoirs. Peut-être qu'il devrait se concentrer sur ces choses qui lui font peur, en lui, et qui font peur aux autres, douce ironie. Mais il le fait.
Dans le silence, dans le noir, tandis que la vie est absence dans la demeure, tous endormis, et qu'elle est vive en dehors, par les animaux peu endormis, Ruby fait briller l'un de ses secrets.
Il y a quelques granges sur le terrain des Polk. Une dont le père se sent pour les traceurs, une autre qui abrite quelques animaux à l'occasion et une derrière, plus loin sur la terre, près des arbres, qui a vécue de nombreuses décennies. Leur père désirait s'en défaire, il y a quelques mois. La démolir et faire quelque chose d'autre, sur ce bout de terrain. Ruby s'y est opposé, s'est surpris à quémander les lieux pour sa poterie. Son père lui a demandé ; la cave ne convient pas ? Ruby a haussé des épaules. Il n'a pas dit la vérité. Il a gardé pour lui le fait que le noir, dans la cave, lui apporte des frissons. Il n'aime pas les lieux, il n'aime pas la noirceur.
Et pourtant, il la crée.
Mais il ne s'aime pas, aussi.
Il n'a rien dit.
Et il ne dit rien, aussi, de ça.
De la lueur qui danse, dans la grange. Les doigts sont salies par l'argile qu'il use pour ses créations et, de l'intérieur, on peut entendre le bruit de la génératrice qui fonctionne pour apporter un peu d'électricité dans la grange. Pourtant, aucune lumière n'est allumée. Il n'y a que ses outils pour ses créations qui sont branchées, qui demandent le courant. Et pourtant, des lueurs dansent, dans la grange. Des lueurs tremblantes, minuscules sphères dont la forme est loin du parfait. Elles s'étirent et rétrécissent, valsent et se déforment, deviennent presque un cube et ensuite un cylindre. Elles tremblent, les sphères, incapables d'être réellement entières, incapable d'exister avec consistance, entièrement.
Mais elles existent, les sphères. Boules de lumières créées par le sorcier, elles lui demandent plus de concentration que ses pots et ses assiettes. Ruby s'applique autant pour l'un que pour l'autre. Il est incertain, encore, pour la lumière qu'il crée. Il n'a pas l'habitude ; on ne lui a pas montré, il n'en a pas parlé. Le don est connu par la famille, oublié depuis quelques années. Ruby n'y a jamais touché ; ce sont les ombres, toujours, qui ont répondu à ses émois. Les lumières restent silencieuses.
Silencieuses dans la grange, à valser tranquillement sous le bruit de la génératrice et de la poterie qui se crée, forme, et sous le bruit des animaux.
Ils sont silencieux.
Le corps se tend et quelque chose se brise, dans la danse. Les sphères se déforment et disparaissent presque pendant une seconde, mais Ruby souffle et elles tremblotent un instant avant de se stabiliser, un peu.
Les animaux sont silencieux. Il observe la porte de la grange, fermée, et cherche à entendre les grenouilles, les chouettes. Aucun bruit ne vient à lui. Les animaux ne se taisent que lorsqu'il traverse le sentier, presque caché et boisé, menant à la grange. Le pied lâche tranquillement la pédale et la machine à poterie cesse de tourner lentement jusqu'à l'arrêt. Les mains quittent le valse en préparation. Suzy ? Il demande, la voix haute dans la nuit, surprenante. Ruben se lève, lentement. Les mains s'essuient sur son jeans ; il y laisse des traces d'argile par dessus celles déjà existantes. Personne ne répond. Ruby fronce un peu plus des sourcils, les lumières valsent encore, et il s'approche de la porte. P'pa ? qu'il demande, encore, cette fois-ci beaucoup plus incertain. Il ne nomme pas Charlie ; elle ne vient plus le voir depuis des années. Elle ne l'observe même pas, quand il est face à elle. Une paume se pose sur la porte. Les sphères s'agitent, la lumière diminue et revient, un peu plus faible toujours. Les ombres grandissent-elles ? Ruby garde son souffle entre ses lèvres et pousse la porte, enfin. Le geste n'a rien de brusque. Il est terriblement lent. La nuit l'accueille. Il n'y voit rien. Agitée, une sphère quitte la grange et éclaire les environs.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t411-some-deep-shit-written-on-paper-ruby https://violent-ends.forumactif.com/t428-he-liked-to-listen-to-jazz-in-the-afternoon-ruby
Ezra Specter
Ezra Specter
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 402
Pseudo : angeleyes (laura).
Avatar : reece king.
Crédit : ethereal.
Multicompte : none.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) CxdOfsc5_o
Âge : nearly 195, doesn't look a day older than 24.
Métier : antique dealer, and likely the best art and antique valuer in savannah.
Adresse : #61, victorian district. he's become one with the old walls.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
deathless
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyVen 26 Juin - 22:49


Une nostalgie tenace, un sentiment persistant de manque, de vide, qui le suivent partout. La sensation de ne plus savoir qui il est, familière, qui revient souvent l’agacer, comme un enfant qui oublie. L’unique éclat de rire, ironie, qui résonne dans les pièces vides d’une demeure trop grande, la dérision qui se pointe, tourne le couteau qui reste fiché dans la chair délicate du centre de l’abdomen, toujours. Ezra rit peu; il ne rit que pour couvrir une douleur, un malaise si profond qu’il sait que sont regard froid n’y cachera rien. Rien à faire, impossible de se débattre quand le mal-être l’empoigne à ce point. L’âme qui démange, il faut faire quelque chose, il faut qu’il sorte, voie le monde, voie quelqu’un. Il en a, une ou l’autre personne de confiance, de ces relations si précieuses auxquelles il peut se raccrocher dans ses pires moments, mais ce soir il veut autre chose. Autre chose que cette déprime partagée entre vampire, quelque chose de vrai, d’humain peut-être, presque, mais ça il ne se l’avouera pas. Quelque chose qu’il peut ressentir, enfin.

C’est dans les souvenirs qu’il se plonge quand il cherche, désespéré, à trouver un fragment que sa personne; à trouver qui il est, le temps de cette nuit. Les souvenirs enfouis, ceux qu’il n’a pas revisités depuis longtemps. Les pieds, cette fois encore, réagissent plus vite que le reste, les pensées doivent courir pour rattraper. Une autre époque, une autre vie, une Savannah bien différente, plus petite, surtout. Loin des rues passantes, à l’écart de la ville, il espère qu’elle y sera toujours. À l’époque, on attelait les chevaux pour s’y rendre, mais Ezra court, court plus vite qu’il n’y pense, la vélocité dans ses veines, le souffle intact.

Les terres sont là. Empiétées de ci de là par de nouvelles constructions, des séparations qui n’existaient pas, et nulle trace de la maison qui y trônait, alors, petite et l’air fragile. Mais l’herbe y pousse toujours, les arbres y ont grandi, fiers. Et Ezra se rappelle. Aux environs de Savannah, tout jeune encore, sans le poids de dizaines d’années sur les épaules. Ezra avait beau être vampire, déjà, il n’en souffrait pas encore du trouble existentiel, des doutes qui pourtant le surveillaient sûrement déjà. Vampire, oui, mais il tenait toujours son humanité, fermement; mais aussi une liberté, toute nouvelle, enivrante, incomparable. Sa transformation lui avait donné ce qu’il n’aurait jamais pu avoir, né esclave, mort esclave, enchaîné à un destin de servitude qui ne lui aurait jamais donné même le plus petit aperçu de tout ce à quoi il avait pu goûter. Et miss Thomas, exécrable au possible, avait pourtant eu la bonté, quelques années après l’avoir transformé, de le laisser découvrir sa liberté par lui-même, loin d’elle et de son monde de riches familles blanches, loin de ses demandes outrageuses et de ses goûts de luxe.

Il s’en était donné à cœur joie, avec une naïveté propre à ceux qui découvrent le monde pour la première fois. Il pouvait enfin punir ceux qui le prenaient de haut, enfin connaître l’amitié, la vraie, et l’amour, furtif. Et ça s’était passé ici, parfois. Des amis aux origines embrouillés, qu’il pouvait croire, auxquels il pouvait accorder sa confiance—et s’ils s’en jouaient, il n’était plus sans défense. Une petite maison, juste pour un petit groupe de jeunes pleins d’espoir, sur un infime morceau de terre collé contre les terres du voisin, un riche fermier qui s’était lassé de les repousser. Qui ne savait pas que, la nuit, ils se glissaient dans le noir jusqu’à sa nouvelle grange, fierté du bourgeois, pour y vivre leur jeunesse.

Elle est là, Ezra le sent, plus que quelques pas et il y sera, entre deux arbres. La maison n’y était pas, sans grande surprise, mais la grange tient toujours, le compte de ses jours évident. La tête pleine de souvenirs se vide, d’un coup. La grange n’est pas vide. Il entend des machines qui ronronnent, un doux grondement presque régulier, et les battements d’un cœur. Un seul. Il avance toujours, lentement, à pas silencieux comme les vampires savent si bien le faire. Il hésite. Doit-il faire demi-tour? Il voulait un souvenir tangible, c’est chose faite, mais il n’est pas encore satisfait. Il voudrait plus, mais il préfère d’ordinaire éviter les contacts, les conversations. Mais cette lumière qui s’échappe par les interstices, émane de l’intérieur… Elle danse, un mouvement paisible, comme organique. Comme une respiration.

Il est assez proche pour entendre le souffle de l’occupant lorsque celui-ci sursaute. La lumière clignote, et Ezra sent la curiosité qui l’empoigne, discrète et sournoise. Le vrombissement ralentit puis se tait. Puis une voix s’élève, deux syllabes, une troisième. Dernière chance, fuir maintenant ou confronter l’inconnu qui, à l’intérieur, fait quelques pas.

La porte s’ouvre, révèle une silhouette. Ezra est toujours là, à la limite du couvert des arbres. Drapé dans la noirceur, il assiste au curieux spectacle; une sphère lumineuse s’échappe de la grange, flotte vers le chemin. Son regard la suit, étonné, discrètement, puis réalise qu’il est visible, maintenant, la boule flottant près de lui. Le regard retourne sur la grange, glisse sur le jeune homme qui le considère, visiblement peu rassuré. Derrière lui, Ezra parvient à distinguer d’autres sphères, mais le sujet attendra. “Pardon.” Il ne sait plus comment être rassurant. Pas sûr qu’il ait vraiment jamais voulu l’être. La voix est basse, à peine plus forte qu'un murmure, il met un peu de mal à articuler. “Je savais pas qu’il y aurait quelqu’un ici.” Justification brève, peut convaincante, peut-être, c’est que la curiosité l’emporte sur l’excuse. Pas vraiment certain de quoi il s’excuse, de toute manière, il n’a pas été bruyant; désolé d’effrayer l’autre, il imagine, sans trop le ressentir. Comme toutes émotions, trop profondément enfouies.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t448-la-stravaganza https://violent-ends.forumactif.com/t497-there-will-be-blood https://violent-ends.forumactif.com/t499-zpecter-ezra-specter
Ruby Polk
Ruby Polk
Date d'inscription : 22/05/2020
Messages : 85
Pseudo : fern/mel
Avatar : lucas lynggaard tonnesen
Crédit : (av) hedgekey
Multicompte : yaya dumbass & freddie keke & ollie drama
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) E06d4d2e660f5798c54e0ea3d34c9076
Âge : vingt ans depuis peu ; il n'a pas remarqué encore.
Pouvoir : umbrakinésie et phytopathie ; il ignore les regards de travers de ceux qui savent et qui méprisent, qui murmurent à son sujet. heureusement, ses soeurs n'ont pas ce problème.
Allégeance : le coven n'est plus. le coven est détruit. les soeurs ont trouvés coven, depuis. ruby est laissé à lui-même.
Métier : fermier maraîcher et potier, étudiant à l'occasion quand il suit une formation quelconque. on le croise à l'occasion au marché fermier des environs pour y vendre ses oeuvres artistiques comme culinaires.
Adresse : chattam crescent : au délà de la ville, loin des gens et dans les champs, la ferme des Polk contient secrets et calme, mais aussi tempêtes.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
witching hour
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptySam 27 Juin - 15:21

Il y a de la turbulence dans l'air. Dans le souffle. Un visage apparaît, un corps aussi. Les sphères l'éclairent brièvement, vacillent et clignotent quelques secondes. Il perd pied ; elles pourraient disparaître si aisément. Ruben lutte, malgré lui, pour les maintenir. Il n'aime pas l'idée qu'une personne les voit - personne ne les a vu, encore - mais s'y accroche, fort, car il désire accomplir quelque chose, être quelque chose. Il n'est rien. Il n'est qu'ombre. Et elles planent, autour d'eux. Il peut les sentir plus lourdes, plus voraces. Elles ne font qu'accentuer l'éclat venant des sphères, mais il suffit de peu, d'un moindre élan fragile, pour qu'elles éclatent et s'évanouissent dans la nuit. Il est fragile ; fragile et abîmé par ses propres intentions, ses propres invasions. La nuit est sombre, autour d'eux. Elle porte un voile qu'il n'est pas certain de pouvoir fuir. L'homme ne bouge pas. Que fait-il sur leurs terres ? La propriété des Polk est grande, si grande que Ruby est le seul à en connaître les limites, tant il les a parcouru. Il s'agit de son royaume. Il ne pourrait citer le nom des rues qu'il parcourt, lorsqu'il va en ville, mais il saurait dire le chemin précis pour se rendre qu'une grange à une autre, sur le terrain, comme pour aller d'un potager à la demeure. C'est son royaume ; un lieu hors du monde, loin des gens. Alors que fait-il là ? L'inconnu le fait brièvement trembler ; non pas pour son apparence, ni même pour son visage, ou tout ce qu'il peut voir de lui. Il ne suffit que de sa présence. Sa présence moindre mais là, celle qui brise les barrières protectrices qui se trouvaient dans son esprit et sur les lieux. Il n'est plus hors du monde. Le monde peut l'atteindre, ici. Ruby perd de ce confort qu'il affectionne de manière dangereuse. Il ne peut se cacher. Il ne peut fuir le monde. Celui-ci trouvera toujours un moyen de s'emparer de lui, et de l'enlacer.
Ruby a tant besoin de cette enlacement.
Pourtant, il le refuse entièrement.
Unique guerrière, seule sphère égarée vers l'homme ; elle semble plus vive que les autres, plus courageuse. Ruby pourrait douter ; douter qu'elle est sienne, qu'elle lui appartient. Y a-t-il un autre sorcier dans les parages ? Une autre personne pouvant contrôler sa création ? Il est curieux, et dérangé, de savoir qu'elle vit encore. Elle ne devrait être. Lui-même se sent mourir, devenir terne, par la simple présence d'une personne. Est-il là pour le tuer ? C'est une chose qu'il se demande, parfois. Veulent-ils sa mort ? Il n'est pas rare qu'un sorcier ou qu'une sorcière soit tué par le feu pour une raison ou pour une autre. C'est une coutume qui existe encore. Pardon. La voix surprend et la sphère, si près de lui, vacille et tangue lourdement. Elle chute presque vers le sol et s’effrite, comme des cendres, avant de se rattraper et de rester, d'exister encore, plus petite qu'autrefois. Ruben y pose ses iris à défaut d'observer l'homme. Le fait qu'il ait parlé le rend encore plus tangible, réel. Le souffle est court, entre les lèvres. Il craque et se saccade de lui-même et le corps se tend, brièvement. Je savais pas qu’il y aurait quelqu’un ici. Le coeur agité, les sourcils froncés. Ruby dévisage et ne comprend pas. Il hésite, un fin instant, et s'avance d'un pas. La lumière reste derrière lui, dans le confort de la grange. Il s'aventure légèrement dans l'ombre, dans la nuit. Elle est connue, confortable ; meurtrière. Elle prend tout de lui et il ne reste rien. Il ne se connait plus, ne se voit plus. Dans une danse délicate, la sphère remonte lentement du sol et valse près de l'homme, de l'inconnu, le contournant un court instant, délicatement, avant de revenir vers son propriétaire. Il n'y a rien de doux, dans ses gestes. Elle est cassée dans le moindre de ses mouvements. Comment ça ? Il demande, s'interroge. Plusieurs connaissent la demeure des Polk. Ils en restent à l'écart, souvent. Il n'y a que ceux qui n'en ont rien à faire qui viennent  ; pour les boissons de son père, pour les études de groupe avec ses soeurs. Ruby se demande, inquiet. Qui est-il ? Il ne peut qu'envisager le pire. L'iris le quitte, une seconde, pour observer autour d'eux. Il n'y a que le noir, que l'obscurité. Il n'y voit pas grand chose. Vous êtes combien ? Une peur, une inquiétude, dans la voix. Les lèvres se pincent et le regard revient vers l'homme, rapidement. Il est beau. Ruby n'est pas idiot. Il reconnait la beauté. Elle l'appelle fortement, souvent, car il est assoifé de toute douceur. Le regard se détourne déjà tandis que, derrière eux, quelques sphères quittent la grange brusquement et se posent autour de lui. Elles pourraient presque former un cercle, large, sous les arbres. Il n'y a personne d'autres.
Le souffle se calme un peu. Il reste agité, pourtant. Ruby avale lentement, les dents s'enfonçant brièvement dans l'une de ses joues, et il hésite d'un pas. Un pas qui n'avance pas réellement ; il reste en place. Tu fais quoi ici ? Il questionne enfin. Pour lui, impossible de voir une autre raison que la cruauté. Pour le coeur agonisant, impossible d'associer la douleur au visage qu'il observe, encore, du coin de l'oeil. Ruby est curieux, malgré lui.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t411-some-deep-shit-written-on-paper-ruby https://violent-ends.forumactif.com/t428-he-liked-to-listen-to-jazz-in-the-afternoon-ruby
Ezra Specter
Ezra Specter
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 402
Pseudo : angeleyes (laura).
Avatar : reece king.
Crédit : ethereal.
Multicompte : none.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) CxdOfsc5_o
Âge : nearly 195, doesn't look a day older than 24.
Métier : antique dealer, and likely the best art and antique valuer in savannah.
Adresse : #61, victorian district. he's become one with the old walls.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
deathless
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyLun 29 Juin - 0:15


La noirceur pèse, lourde et insistante. Familière, pourtant, parce que d’aussi loin qu’il se rappelle, elle était là, fidèle amie, toujours au rendez-vous. De son vivant, déjà, longtemps avant l’électricité, Ezra se fascinait des flammes des chandelles, de la force qui en transparaissait simplement parce qu’elles étaient, mais aussi des ombres. Celles qui s’étiraient comme pour engloutir le monde entier, celles qui se nuançaient avec une grâce inespérée au plus creux de la nuit. Le mystère du regard humain qui, s’adaptant enfin à ce monde sombre, détaillait les zones d’ombres et les zones d’un noir impénétrable, les distinguait soudain comme deux entités distinctes mais si souvent confondues l’une pour l’autre. Puis la morte vie, sans fin, régie par la nuit, toujours. Depuis bien trop d’années. Ezra connaît bien la noirceur, mais il y a quelque chose qui ressemble à l’inconnu dans celle-ci, dans la façon dont les éclats de lumière surnaturelle luttent pour leur survie.

L’inconnu—sorcier, il suppose ?—s’approche, fait quelques pas hésitant dans la nuit. Ezra entend son souffle, arythmique, perturbé, et les battements rapides de son cœur. Pourtant, il avance. Vers lui. La sphère de lumière la plus proche, vacillante, expression explicite de l’hésitation de son propriétaire, se meut; tourne, le détaille, révèle le vampire sous la douce lumière qui en émane. Il ne prend pas la peine d’en guetter les mouvements, se contente d’observer l’autre, qui l’observe aussi, à la dérobée. Mais ces quelques pas provoquent autre chose, un instinct basique qui prend de l’ampleur, soudain; la proximité, pourtant limitée, projette un effluve. Un parfum qui devrait lui être familier, liquide de vie, comme l’un comme pour l’autre. Seulement, celui-ci est singulier, différent—terriblement alléchant. Ezra a appris à contrôler ses instincts barbares il y a bien longtemps, exception faite, peut-être, de certaines situations malheureuses qui ne s’appliquent pas ce soir. Heureusement pour le sorcier, dont le sang à l’odeur exquise, promesse d’extase, met à mal le contrôle qu’il sait exercer sur sa soif. Pas qu’il ait réellement besoin de boire, encore suffisamment rassasié par son dernier repas. Reste que certains mortels fleurent si bon, du plus profond de leurs veines, qu’il est difficile de leur résister. De plus en plus curieux.

Déconcentré par les questions qui se forment dans sa tête, il se rappelle à l’ordre d’un clignement des yeux. La voix a résonné, de nouveau, cette fois-ci directement pour lui. “Comment ça ?” Ezra peine à y trouver une réponse. Les granges ne sont pas souvent habitées à cette heure avancée; la réponse n’est pas si simple, pourtant. Il hausse les épaules, esquisse une moue infime. “Ça fait longtemps que j’étais pas venu. Pas certain que la grange existait encore.” Il appuie la parole d'un regard vers le bâtiment qui se dresse, là, silencieux. Un peu vague, moins direct, peut-être insuffisant comme réponse, mais il préfère expliciter sa venue, peut-être sous un effort maladroit de rassurer. Il n’a aucune idée comment s’y prendre. On lui a fait souvent savoir que son mutisme mettait mal à l’aise, laissait l’imagination courir pour s’imaginer le pire, alors il fait un effort, même si c’est peu visible pour un étranger.

Les gestes du sorcier sont nerveux, son regard, jeté aux alentours, trahit une fois de plus le malaise, la voix aussi. “Vous êtes combien ?” Son regard est difficile à croiser, furtif, timide, et Ezra comprend que c’est la peur qui l’habite, la crainte d’une fin inattendue. Un étranger surgi au beau milieu du noir, vampire, pour ne rien arranger. Il comprend, avec une distance émotionnelle qu’il n’arrive plus à rétrécir. Parmi les sphères restantes, celles qui attendaient patiemment à l’intérieur, quelques-unes se déploient autour de leur maître, répondent aux demandes silencieuses. Ezra en admire le mouvement, malgré leur timidité. Il a toujours su apprécier les prouesses des sorcières. Puis il secoue la tête, brièvement. “Juste moi.” Seul, le plus clair de son temps. Seul, depuis longtemps maintenant, quelques années à s’emmurer dans une solitude étudiée, qui lui fait du mal comme elle le rassure. Juste lui.

Tu fais quoi ici ?” Sous la lueur des sphères, qui flottent autour de lui, le visage du sorcier se révèle. Les traits sont doux, le regard fuyant. Malgré le bref soulagement, son visage reste perturbé, incertain. Quelque chose, dans les reflets de son œil, murmure les détails d’un conflit intérieur, peut-être, ou d’une lutte sans issue, comme peine perdue. Il a quelque chose de trop lourd sur le sourcil, qui ne demande qu’à être levé. Ezra se surprend, ce soir, coup après coup, à vouloir en savoir plus. L’intrigue qui frémit sous le diaphragme. La voix s’est élevée une nouvelle fois, un peu moins fragile, peut-être. Heureusement pour Ezra, qui n’aurait plus su quoi dire. Une pause, puis : “Nostalgie. J’ai habité dans les parages, il y a… longtemps.” Il n’entre pas dans les détails, parce que l’histoire risquerait d’être trop longue. Les mortels semblent toujours surpris d’apprendre ce qu’il veut dire par ‘longtemps’. Sur une échelle humaine, c’est dix ans, peut-être vingt, mais il a été figé trop jeune pour même cette possibilité. Personne ne s’attend à la vérité. “Don’t worry. Je suis pas venu pour te faire du mal.” L’inconnu hésite encore, le cœur peu rassuré, alors Ezra essaie. Trop curieux pour le laisser filer.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t448-la-stravaganza https://violent-ends.forumactif.com/t497-there-will-be-blood https://violent-ends.forumactif.com/t499-zpecter-ezra-specter
Ruby Polk
Ruby Polk
Date d'inscription : 22/05/2020
Messages : 85
Pseudo : fern/mel
Avatar : lucas lynggaard tonnesen
Crédit : (av) hedgekey
Multicompte : yaya dumbass & freddie keke & ollie drama
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) E06d4d2e660f5798c54e0ea3d34c9076
Âge : vingt ans depuis peu ; il n'a pas remarqué encore.
Pouvoir : umbrakinésie et phytopathie ; il ignore les regards de travers de ceux qui savent et qui méprisent, qui murmurent à son sujet. heureusement, ses soeurs n'ont pas ce problème.
Allégeance : le coven n'est plus. le coven est détruit. les soeurs ont trouvés coven, depuis. ruby est laissé à lui-même.
Métier : fermier maraîcher et potier, étudiant à l'occasion quand il suit une formation quelconque. on le croise à l'occasion au marché fermier des environs pour y vendre ses oeuvres artistiques comme culinaires.
Adresse : chattam crescent : au délà de la ville, loin des gens et dans les champs, la ferme des Polk contient secrets et calme, mais aussi tempêtes.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
witching hour
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyMer 1 Juil - 2:41

Le regard effleure, fuit et revient ; reste longtemps, trop, sur tout ce que peut être l'autre. Au travers des ombres et des lumières, le sorcier s'abreuve de la vision qui lui est offerte. Il y a une tension, dans ses muscles. Une curiosité, dans l'esprit, de laquelle il ne peut se détacher entièrement. Ruby ne peut se défaire du sentiment, jamais ; il a ce besoin des autres qui n'est jamais comblé, cette curiosité qui se crée et qui grandit,  à chaque fois, sans être nourri. Il y a un creux, en lui. Un creux dont il ne peut deviner la profondeur et dont il oublie la présence, parfois. Loin des gens, loin de la ville, il garde les paroles pour lui et son regard loin d'autrui. Il ne se mêle pas à la foule persuadé qu'elle ne veut pas de lui. Il reste loin, à l'égard, dans un monde qu'il crée et qu'il déteste, en même. Un monde fait de ses ombres. Les sphères n'y sont pas. Elles risquent de mourir, toutes, bientôt. Le sorcier ne réalise pas ; ne réalise pas l'exploit qu'il crée pour une première fois. Depuis combien d'années n'a-t-il pas maintenu une lueur devant une autre personne ? C'est un talent, un don, qui est tombé dans l'oubli. Dans les murmurs, on ne parle pas de la lumière que Ruby Polk peut créer. On ignore, souvent, qu'il possède les ténèbres et la lumière. Les deux sont en lui ; on nourrit les ombres, pourtant. On parle d'elles sans cesse, toujours, et elles grandissent au fil des jours et des mois. Elles grandissent et on s'étouffe de le savoir si sombre, si étrange, et on murmure encore plus à son sujet. Ruby sait, se doute ; sait que ses soeurs ont eu droit à des refus de covens, par sa faute. Charlie ne s'est jamais gênée de le lui dire. Suzy s'est toujours comportée comme si son coven actuel était son premier choix. Peut-être est-ce le cas. Il en saurait dire ; il n'y pense pas, n'y réfléchit pas, et ne pose certainement pas de questions sur la chose. Le blond est loin de tout cela. Il ne s'agit pas de son monde. Ce monde n'a pas voulu de lui. Il peut comprendre. Sur ses mains reposent le sang des siens. Il a tué assassiné son propre coven. C'est le bûcher qui l'attend, si on l'apprend.
Les sphères tressaillent. Elles dansent. Elles dansent sans connaître le moindre pas, le moindre mouvement. Elles volent et vivent mais ne savent faire ni l'un ni l'autre. Ruby ne les regarde pas. Il n'ose pas. Un regard et elles pourraient s'éteindre. Il n'aime pas le noir. Il n'a pas envie de se retrouver dans le noir. C'est la solitude qu'il demande, et son calme. La nuit lui appartient, comme la grange. C'est un jardin secret ; un bout de terre qui est à lui, dans sa tête. Avec sa poterie, il ne fait rien de malsain. Dans les bois, plus loin, il y a ses plants qui attendent ses soins. Ses plants malsains qui ne demandent qu'à pousser et être fumé. Certains jours, il est tenté de les abandonner, d'avancer. Il devrait le faire, il sait. Mais Ruby entend ; il les entend, leurs appels, dans son esprit et dans ses veines, aussi. Il est dépendant.
Dans l'air, il ne reste que les échos de la question et sa curiosité, trop grande. Les sphères portent cet air chargé de multiples choses, comme le corps de Ruby. Les épaules sont tendues, encore, et la mâchoire se braque lentement. Il est tenté de mordre ses joues, encore, toujours. Les dernières plaies ont refermées depuis. Il serait désolant de se blesser de nouveau l'intérieur de la bouche. Nostalgie. J’ai habité dans les parages, il y a… longtemps. Clairs sourcils sur le visage pale ; ils se froncent et on voit le mouvement, par les traits de son visage. Ruby s'interroge, se demande, cherche des explications qu'on ne lui offre pas et qu'il voudrait, pourtant. Les mots sont hasardeux, à demi complet, et il n'apprécie pas la chose. Tout lui semble faux. La maison était vide, quand ils l'ont acheté. Le dernier propriétaire y était mort de vieillesse, et ses enfants n'avaient pas mis la maison en vente aussitôt. Quelques meubles s'y trouvaient encore. Ils y sont encore. Le regard effleure l'inconnu, encore. Il s'y accroche presque, si c'est une chose dont Ruby est capable. Les pupilles ne s'accrochent pas aux siennes, toutefois. Don’t worry. Je suis pas venu pour te faire du mal. L'expression se fait plus sévère, soudain ; pourtant, il y a une fragilité. Elle se lit dans ses iris et dans le pas, léger mais visible, que le sorcier fait vers l'arrière. Les lèvres se pincent et, enfin, l'intérieur d'une joue est massacré par les dents. Ruby est anxieux ; il l'est depuis quelques minutes mais le ressent pour la première fois.
Deux sphères perdent la vie. La lumière diminue, autour d'eux. Ruby peut presque sentir le sang sur le bout de sa langue. Il inspire lentement, tremblant et se force à cesser le massacre. La joue est épargnée, pour l'instant. Drôle de chose à dire La voix est forte, plus que les autres fois. Les mots sont crachés, presque, par la peur qu'il ressent. Ruby se tait brusquement. Il n'aime pas hausser le ton. Il n'aime pas parler, encore moins fort. Les lèvres se pincent, encore, et le regard, incertain, effleure l'une de ses sphères. Elle chambranle. Ruby éloigne ses iris, déjà. Il ne veut pas la perdre. Quand ? La curiosité reste là. Regard bref, rapide, vers l'arrière. Il dévisage la grange, sa grange, comme si elle avait les réponses. Pas là j'espère. Elle ne ressemble à rien. Elle lui appartient. J'peux appeler la police. Ou la brigade. La menace est dite et fausse. Ruby n'appellera jamais la brigade. Ils seraient tentés de l'arrêter lui plutôt qu'un autre. Quant aux flics... disons qu'il possède quelques contraventions.
Autour d'eux, trois sphères. Elles sont fragiles, comme lui.
Elles sont curieuses, comme lui.
Douces et saccadées, elles se sont rapprochées de l'intrus. Le visage est bien éclairé, cette fois.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t411-some-deep-shit-written-on-paper-ruby https://violent-ends.forumactif.com/t428-he-liked-to-listen-to-jazz-in-the-afternoon-ruby
Ezra Specter
Ezra Specter
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 402
Pseudo : angeleyes (laura).
Avatar : reece king.
Crédit : ethereal.
Multicompte : none.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) CxdOfsc5_o
Âge : nearly 195, doesn't look a day older than 24.
Métier : antique dealer, and likely the best art and antique valuer in savannah.
Adresse : #61, victorian district. he's become one with the old walls.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
deathless
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyJeu 2 Juil - 1:28


Il a depuis longtemps arrêté de compter les jours qu’il passe sans un contact. Une solitude profonde, qui le relègue au même niveau que toutes les vieilleries dont il emplit sa boutique : un vieux meuble en décrépitude, qu’on regarde, parfois, mais qu’on laisse là. Qu’on ne touche pas. La différence, c’est que c’est lui qui se l’impose. Il a des amis, des vampires qui le comprennent, prêts à le soutenir au détour d’une déprime. Des infants, enfants sauvages à la rébellion propre aux jeunes vampires, avant les désillusions, mais ils sont loin maintenant. De la famille, des sorcières, qu’il protégerait si elles le lui demandaient, mais elles sont fortes et fières, n’on pas besoin de lui. Même certains loups qu’il tente, depuis des années, d’amadouer, même si leur amitié n’est pas facilement acquise. Savannah, dans toute sa diversité, est probablement l’endroit où un vampire peut le plus aisément éviter sa solitude, et pourtant, c’est ici qu’Ezra est venue s’y emmurer. Il se trouve des excuses; il se dit vieux, se dit déprimé, écrasé sous le poids de ses années. La vérité, c’est qu’il n’en sent que rarement la pesanteur. La vérité, c’est qu’il a pris peur. Habité par une crainte, celle de se blesser, celle de devoir vivre avec le même regret, la même douleur pour l’éternité.

Il en a, des regrets. Il sait ce que ça fait. Il n’en veut plus. Alors il s’emmure, même s’il n’expliquera pas pourquoi. On le dirait lâche. Très peu sont ceux qui comprennent réellement les enjeux d’une vie si longue qu’elle s’étire vers un néant. Ça fait douze ans qu’il est à Savannah, douze ans que sa vie stagne, douze ans qu’il se terre chez lui à éviter tout contact avec les autres dès le moment où il devient quelque chose de vrai. Avec les années, il a su s’entraîner à faire arrêter la machine des émotions, à se passer du regard des autres. Maintenant, avec une pratique soignée, l’organe au creux de sa cage thoracique ne bat plus, de cette façon métaphorique dont parle les romantiques. Le figuré a rattrapé le physique, cent quatre vingt quinze ans plus tard.

C’est dans des moments comme maintenant, si rares, que la pratique est mise à mal. Parce que cette curiosité qui l’habite lui triture le cœur comme s’il était encore sensible. Flammette courageuse qui effleure la sculpture de glace. L’émotion des plus innocentes, des plus pures, le ramène plus loin qu’il n’a le courage de se souvenir. La curiosité, comme l’espoir, n’a pas sa place dans la vie d’un vampire. Et pourtant, il s’y accroche, l’espace d’un moment, d’une nuit, se rassure avec la certitude—fausse, il le sait pourtant d’expérience—qu’au jour levant il mettra l’épisode derrière lui et n’y repensera plus.

L’étranger se braque, ses sourcils se fronce, et Ezra regrette. Il a perdu l’habitude des mots, a même toujours été plutôt maladroit, mais il espère ne pas trop l’effrayer. Se raccroche à la sensation, à ses questions, un peu plus à chaque moment. Les sphères qui s’éteignent lui manquent tout de suite, réaction étrange qui le surprend; il aime pourtant la noirceur. Mais c’est la perte de l’innocence de l’échange, le rappel d’un danger intrinsèque qu’il pose ici. Comme un intrus armé. Sa voix s’élève, cette fois, mais Ezra comprend à l’angle de ses sourcils, à la vitesse de son souffle qu’il est plus anxieux que fâché. Mais il poursuit, malgré tout : “Quand ? Pas là j’espère.” Le regard du vampire suit celui du sorcier, vers la grange, et y reste, un moment, puis deux. Il l’a reconnue tout de suite, en s’approchant, mais maintenant il a l’impression de n’y voir que ce qui a changé. L’occupant, surtout, et son attachement visible pour le vieux bâtiment.

Ezra hésite à répondre, parce qu’il sait que ça voudra dire se révéler. Il garde le silence, un long moment, incertain. Il n’a pas honte de son vampirisme, qu’il a au contraire vécu comme une libération. Il craint la réaction. Si la révélation entraînait la fin de ce moment… il s’en voudrait. Il le sait, sans trop chercher à s’expliquer pourquoi. L’inconnu reprend la parole avant qu’il ne se décide. “J’peux appeler la police. Ou la brigade.” Il s’étonne de la menace, hausse des sourcils dubitatifs. Il n’y croit pas trop, peut-être parce que le sorcier manque de conviction, de venin dans ses paroles, dans son regard trop curieux. Enfin il se décide, hausse les épaules avec un soupir—lent, qui s’étire dans l’air de la nuit. Les sphères lui paraissent plus proches, plus courageuses. Leur intérêt timide lui rappelle celle de leur propriétaire. Et la sienne. Il désigne la grange, à quelques pas de distance. “Elle venait d’être construite la dernière fois que je suis venu.” Une autre brève hésitation, puis, plus bas, plus doucement : “En 1860.” Les mots, aussitôt prononcés, flottent dans l’espace entre eux, lourds de sens. Ezra réalise soudain, par le simple fait d’y mettre des mots, à quel point le temps s’est étiré depuis. Combien de vies il a vécu depuis. Ses dents happent une lèvre, brièvement, mais le reste du corps n’ose plus bouger, presque figé dans l’attente d’une réaction. Il ne répond pas à la menace. De toute façon, si la brigade était alertée, il serait loin d’ici bien avant qu’elle ne débarque.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t448-la-stravaganza https://violent-ends.forumactif.com/t497-there-will-be-blood https://violent-ends.forumactif.com/t499-zpecter-ezra-specter
Ruby Polk
Ruby Polk
Date d'inscription : 22/05/2020
Messages : 85
Pseudo : fern/mel
Avatar : lucas lynggaard tonnesen
Crédit : (av) hedgekey
Multicompte : yaya dumbass & freddie keke & ollie drama
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) E06d4d2e660f5798c54e0ea3d34c9076
Âge : vingt ans depuis peu ; il n'a pas remarqué encore.
Pouvoir : umbrakinésie et phytopathie ; il ignore les regards de travers de ceux qui savent et qui méprisent, qui murmurent à son sujet. heureusement, ses soeurs n'ont pas ce problème.
Allégeance : le coven n'est plus. le coven est détruit. les soeurs ont trouvés coven, depuis. ruby est laissé à lui-même.
Métier : fermier maraîcher et potier, étudiant à l'occasion quand il suit une formation quelconque. on le croise à l'occasion au marché fermier des environs pour y vendre ses oeuvres artistiques comme culinaires.
Adresse : chattam crescent : au délà de la ville, loin des gens et dans les champs, la ferme des Polk contient secrets et calme, mais aussi tempêtes.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
witching hour
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyVen 3 Juil - 18:39

Étranges sentiments ; la soif de savoir et la curiosité qui le dévore lentement. Le besoin d'être en sécurité et l'envie de faire un pas, d'aller vers les flammes. Il y a quelque chose, chez l'inconnu. Il y a quelque chose, simple et malsain, dans le fait d'être en présence d'une autre personne. Ruby cherche le contact autant qu'il le fuit, après tout. Il méprise les regards qui lui sont offerts autant qu'il désire en avoir un, un seul, poser sur sa personne. Il est seul. La solitude le dévore, à l'occasion. Ellle fait de lui un être étrange, tanguant entre de multiples besoins, incapable de savoir entièrement ce qu'il désire. Il y a un espoir, une peur aussi. Il y a des choses, multiples, trop, en lui. Ruby ne saurait les départir, les comprendre. Il ne prend jamais la peine de s'arrêter, de s'observer, et de comprendre ses propres émois. Ce sont des choses loin de lui. Il n'en veut pas. Trop sensible, déjà ; il est atteint par chaque détail, chaque souffle et chaque geste. Il n'ose pas regarder ses sphères ; elles sont misérables. Pourtant, elles tiennent encore. Elles existent encore, malgré l'agitation qui le traverse. C'est un exploit, une première. Jamais il ne s'est servi de ce don face à un autre, encore moins un inconnu. Et elles dansent, les survivantes, encore là, toujours fortes malgré leur fragilité, mais le sorcier ne voit que cela. Il ne voit que la fragilité qui les habite comme si c'était l'entièreté de leur être.
Il voit sa propre fragilité comme la totalité de sa personne ; comme une faiblesse dont il ne peut se défaire, qui le blesse et qui l'atteint, qui le limite continuellement. Le regard des autres est comme une lame, une arme qui le blesse sans cesse. Qu'importe si l'iris ne porte pas de haine ; Ruby peut la dessiner sans l'apercevoir, la créer sans qu'elle n'existe réellement. Et il le fait, à cet instant, tandis que l'homme en fasse de lui ne démontre rien d'hostile. Il y a une part de lui, au fond, qui est en guerre contre le monde entier. Le sorcier juge encore qu'il doit payer pour ses erreurs du passé. Le sorcier juge encore qu'il est meurtrier ; il doit payer pour le meurtre des siens, pour l'éternité. C'est un secret qui fait lourd fardeau, sur la conscience. Une chaine à son pied qui l'entraine dans les profondeurs et qui l'étouffe, lentement. Et dans l'obscurité, on ne peut que voir des monstres.
Il n'y a que la lueur des sphères, timide mais forte, qui laisse voir quelque chose. Un visage, une silhouette. Ruby ne saurait dire combien de fois, déjà, il a détaillé les traits de la personne qui lui fait face. Il ne cesse de le faire, pourtant. Il cherche des réponses sans connaître les questions, et se refuse à affronter son regard. Ses pupilles lui semblent sombres. Le blond n'a pas la force, l'envie, de plonger dans une nouvelle noirceur. Pourtant, elle ne cesse de l'appeler. Il finira par céder. Il le sait. Ruby n'est pas bien fort. Elle venait d’être construite la dernière fois que je suis venu. Le regard est attentif ; ailleurs, loin de son visage, qu'importe l'envie de s'y accrocher, d'y retourner. Ruby dévisage le chemin de terre, sourcils froncés. Il essaie de chercher, de savoir quand la grange a été construite. Son père lui a dit, une fois. Il lui a dit quand il a dit qu'il fallait la détruire car elle était dangereuse, maintenant. En 1860. L'autre lui offre la réponse et Ruby fronce des sourcils, un peu plus. Il semble agacé. Comme s'il l'attendait, la voulait, mais qu'il était mécontent, souvent, de l'avoir entre ses mains. Les sphères tanguent encore, autour d'eux. Un pied caresse la terre, au sol, dans un coup qui n'a pas grand puissance. Il expire des narines, fort, comme une bête furieuse. Le geste est adorable, pour sa part, venant de lui. La tête de Ruby ne peut être menaçante. Jamais entièrement. Oui bah. j'avais compris que t'étais pas l'ancien proprio. T'as pas l'air d'un vieux d'quatre-vingt dix ans, non plus Les sourcils, froncés, encore. Une moue furtive sur les lippes. Ou de son petit fils. Les sphères dansent, encore. Elles s'accrochent de l'inconnu, plus qu'elles ne l'ont jamais été, avant de s'éloigner brusquement. Le mouvement laisse une trainée de lumière ; illusion à l'iris, simplement. Autour de Ruby, elles ferment un cercle un peu plus vif, un peu plus lumineux. Mon père voulait la détruire. J'ai dit non. T'es chanceux. Il hausse des épaules. Une fierté quelque part, dans le coeur. Quelque chose qu'il n'a pas détruit, pour une fois. Les joues un peu rouges ; embarras. Ruby a la tête basse, sous ses boucles. Il plisse du nez, un peu, avant de lui jeter un regard et se détourner. T'as besoin d'un - - invitation pour rentrer ? Ou j'sais pas. Question embarrassante. Il n'y connait rien, à ce sujet. Ruby ne s'est jamais intéressé aux autres. Il n'y a rien de méchant à la chose. Il ne s'intéresse pas à sa propre personne, non plus.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t411-some-deep-shit-written-on-paper-ruby https://violent-ends.forumactif.com/t428-he-liked-to-listen-to-jazz-in-the-afternoon-ruby
Ezra Specter
Ezra Specter
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 402
Pseudo : angeleyes (laura).
Avatar : reece king.
Crédit : ethereal.
Multicompte : none.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) CxdOfsc5_o
Âge : nearly 195, doesn't look a day older than 24.
Métier : antique dealer, and likely the best art and antique valuer in savannah.
Adresse : #61, victorian district. he's become one with the old walls.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
deathless
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptySam 11 Juil - 3:54


C’est une drôle de chose que la curiosité. Cet intérêt voilé, incertain, qui miroite sur les traits de l’inconnu. Qui se reflète sûrement aussi sur les siens. Celui d’Ezra est avide, ouvert, une évidence dans son regard direct, une émotion qu’il n’a pas réellement apprise à dissimuler au fond de ses yeux. Celui de l’autre est timide, caché comme une tare. Ça se voit dans sa façon de fuir le regard, d’observer à la dérobée. Si Ezra détournait le visage, examinait les arbres alentours un moment, il surprendrait son coup d’œil furtif d’un mouvement de retour. Retour sur cette contemplation sans pudeur, à la confiance calme digne de ses nombreuses années d’expérience. À force de vivre et de s’enfoncer dans l’ennui, il a développé des habitudes qui dérangent. Un manque de tact, une froideur palpable, des gestes brusques. Pas ce soir, il essaie de laisser les manières maladroites loin derrière, d’éviter d’effrayer celui qui lui rappelle brusquement un sentiment qu’il n’a plus ressenti depuis longtemps.
Vulnérable.
Il ne se l’explique pas trop. Comment une présence si inoffensive le plonge dans un état qu’il ne connaît plus bien. Aux aguets. Le moindre faux pas, et il regrettera. Sa peur de blesser se mue en peur d’être déçu, déplace la cible sur lui. Il n’a pas été en danger depuis des décennies. La vulnérabilité physique, il ne la connaît plus. L’autre, mentale, émotionnelle, qu’en sait-il… Elle le rattrape. Un frisson métaphorique qui lui parcoure l’âme, qui l’intrigue encore plus, alors même qu’il l’effraie. Il n’a rien de naturel chez un vampire.
Il s’en demanderait presque si son intérêt, piqué au plus vif, porte plus sur l’inconnu lui-même, ou plutôt sur ce qu’il provoque en lui, dans cette situation étrange, face à face fortuit. Il en conclurait que ça a peu d’importance.

La jeunesse du sorcier est évidente, sur son visage, mais ses sourcils qui s’abaissent sous les boucles, ses traits contrariés désignent plus clairement la noirceur qui hante le fond de ses yeux comme une barrière qu’on s’est efforcé d’y construire. Des yeux clairs, une teinte douce sous la lueur de ses sphères, mais à la fois si sombres. Comme éteints. Comme sous le poids d’années trop longues, d’années trop difficiles, déjà si jeune. Ezra sait que c’est une chance, alors, qu’il ne soit pas immortel.
Ses gestes sont courts, trahissent une irritation, mais n’ont rien de méchant. Il lui fait plutôt penser à quelque chose de délicat, incapable de se laisser réellement atteindre par ses propres ténèbres. “Oui bah. j'avais compris que t'étais pas l'ancien proprio. T'as pas l'air d'un vieux d'quatre-vingt dix ans, non plus.” L’ironie est délicieuse. “Ou de son petit fils.” Ezra laisse échapper un éclat de rire, court, bas, mais vrai. L’un des rares qui n’est pas barbouillé d’un sarcasme grinçant. “C’est vrai, mais j’en ai facilement le double.

Ses quatre vingt dix ans… Ezra s’en rappelle vaguement. Une autre vie, loin derrière lui. Aux talons de miss Thomas, toujours, dès qu’elle se lassait d’une ville, ou d’une villa réquisitionnée par la force. Johnny, fidèle, laconique, à ses côtés contre son gré. Un frère presque oublié, mais pourtant il y a déjà longtemps qu’il arrêté de se demander ce qu’il est devenu. Longtemps qu’il a arrêté de s’en sentir coupable. Quatre vingt dix ans, et une bague de jour toute nouvelle, une liberté inespérée, triomphante sous un jour éclatant de lumière. Sa plus grande faiblesse, vaincue, et pourtant. La même bague est toujours à son doigt. Il s’y accroche du bout des doigts, le regard y tombe alors qu’il la fait lentement tourner sur la phalange, réflexe oublié. Elle a perdu son éclat, perdu sa gloire, perdu presque même son usage, mais il la porte toujours. Ezra s’attache toujours aux vieux objets.

La lueur des sphères, grandissante alors qu’elles continuent leur mouvement vers lui, ramène son regard sur son interlocuteur. Elles se retirent, se resserrent, baignent cette fois leur propriétaire d’une lumière presque théâtrale. La même fascination dans son regard, qui les accompagnent. “ Mon père voulait la détruire. J'ai dit non. T'es chanceux.” Sur la peau pâle, il croit voir une rougeur, presque dissimulée, qui l’amuse un peu, elle aussi. “Merci, alors.” Il sait très bien que ce n’était pas pour lui, c’est explicite dans tous les sens du terme. Mais il ne saurait pas quoi dire d’autre, et il ne ment pas. Il est reconnaissant de la voir, cette grange, toujours debout. Il l’admire, de nouveau. “T'as besoin d'un - - invitation pour rentrer ? Ou j'sais pas.” Un sourire, qui monte d’un coin, sans qu’il se donne le mal de le contrôler. “C’est plus poli, normalement. Si tu comptes me laisser voir dedans.” La vérité, c’est que d'ordinaire la politesse est le dernier de ses soucis. Il n’est pas du genre à demander. Habituellement, il serait parti bredouille, ce soir. Il serait revenu, peut-être, une fois, plusieurs fois, jusqu’à ce que la grange soit vide, une nuit, et il y serait entré sans rien dire. Il serait reparti sans rien dire. Et il ne serait plus jamais revenu. Il n’aurait plus jamais revu le sorcier aux boules de lumières.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t448-la-stravaganza https://violent-ends.forumactif.com/t497-there-will-be-blood https://violent-ends.forumactif.com/t499-zpecter-ezra-specter
Ruby Polk
Ruby Polk
Date d'inscription : 22/05/2020
Messages : 85
Pseudo : fern/mel
Avatar : lucas lynggaard tonnesen
Crédit : (av) hedgekey
Multicompte : yaya dumbass & freddie keke & ollie drama
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) E06d4d2e660f5798c54e0ea3d34c9076
Âge : vingt ans depuis peu ; il n'a pas remarqué encore.
Pouvoir : umbrakinésie et phytopathie ; il ignore les regards de travers de ceux qui savent et qui méprisent, qui murmurent à son sujet. heureusement, ses soeurs n'ont pas ce problème.
Allégeance : le coven n'est plus. le coven est détruit. les soeurs ont trouvés coven, depuis. ruby est laissé à lui-même.
Métier : fermier maraîcher et potier, étudiant à l'occasion quand il suit une formation quelconque. on le croise à l'occasion au marché fermier des environs pour y vendre ses oeuvres artistiques comme culinaires.
Adresse : chattam crescent : au délà de la ville, loin des gens et dans les champs, la ferme des Polk contient secrets et calme, mais aussi tempêtes.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
witching hour
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptySam 11 Juil - 18:23


Il y a des choses qui ne font pas, dans son esprit. Une part de lui qui ne peut s'empêcher de craindre les gens qui peuvent lui apporter du bon, et une autre qui s'approche terriblement de ceux qui représentent un danger. Peut-être pense-t-il mériter ce danger ; après tout, Ruby a déjà joué avec le feu. Malheureusement, ce n'est pas lui qui a fini par brûler, cette fois là. C'est tous les autres, même sa mère. Ruby sait ; sait qu'elle a eu du mal suite au massacre de leur coven, qu'importe si elle en était exclue depuis quelques années, déjà. II s'agissait de tout ce qu'elle avait connu avant, après tout. Ruby peut comprendre. Il a envie de partir, souvent. D'abandonner Suzy, Charlie et leur père. De se faire une vie ou de trouver la mort, qu'importe. Le choix alterne au fil des jours, balance plus souvent sur l'un que sur un autre. Il n'est pas bien difficile, pour cela. La mort comme la vie, les deux l'attirent. Dans tous les cas, il reste sans faire le moindre pas, incapable de se décider, de fuir ou de rester, de partir ou de s'investir. Le monde entier lui fait peur et il voudrait le découvrir. Il crache sur le reste de l'univers alors qu"il ne voudrait qu'une miette de tendresse. C'est dans la nuit que Ruby touche cette sensibité plus particulière. Celle qui est à vif, qui quémande ces choses que l'on ne lui accorde pas. Car il ne demande pas, car il fait mine de vouloir le contraire, tout simplement. Ruby est envahi d'un vide, toujours, un vide qui fait écho dans la nuit, quand il est seul. Il l'entend qu'importe le bruit des arbres, des fleurs, des herbes. Il l'entend qu'importe le frêne qui se meurt lentement et les fleurs séchées à deux pas de là. Le coeur de Ruby est pur, après tout. Il est nu de touts sentiments amoureux. Le maigre instant ayant pu être quelque chose s'est transformé en cauchemar il y a longtemps. Il ne sait pas aimer. Il ne sait pas s'aimer. Il ne peut être qu'intrigué par toutes personnes posant trop longuement les yeux sur lui, à certains moments. À des moments clés ; ceux de fragilités. Des instants dans la nuit. Des instants qui habitent des rires, surprenants, mais bien présents. Des rires qui le teintent de rouge et qui le laissent ébranlés par leur existence.
La vérité est que Ruby veut du bon, dans sa tête. Alors dans sa tête, à l'occasion, il le crée. Il le dépose sur un visage, un rire, un sourire. Il s'y accroche l'espace d'un instant, et qu'importe si le sentiment est faux, il est puissant et envirant. Il lui donne l'impression d'être vivant et encore plus, d'être important.
Ruby se sent important, au creux de la nuit. L'inconnu est là pour la grange, mais une part de l'esprit lui fait croire qu'il reste pour lui. Tendre mensonge, douce torture.
Dans l'ombre, dans la noirceur, il possède une importance. Les ombres ne peuvent pas le dévorer, ici. Il les dévore lui-même, délicatement, de ses sphères brisées mais présentes. C’est plus poli, normalement. Si tu comptes me laisser voir dedans. Les lèvres se pincent brièvement et Ruby fait un pas de travers, un pas de côté, et observe la grange. Elle n'est pas en ordre. Ses rénovations sont maladroites, encore à demi effectuées, car l'esprit est souvent occupé par de nouvelles idées. La poterie vient avec l'inspiration, et celle de Ruby est difficile à capturer. Elle va et vient selon ses envies, dans la nuit, et Ruby ne désire pas la perdre. On croit souvent qu'il préfère les tartes à sa poterie. Il s'agit d'un mensonge. La poterie est ce qu'il préfère, largement. C'est une chose qui n'est qu'à lui, uniquement à lui. Personne d'autres ne peut y toucher. Suzy ne sait pas en faire ; elle manque de patience. Charlie n'y pose même pas un regard. Il doute qu'elle sache parfaitement ce qu'il fait, en soit. Ce n'est pas l'histoire d'un coven, ni même d'une famille. Il ne s'agit que de Ruby. Ruby et son esprit.
Des narines en sort un souffle court, brusque. Il se brusque lui-même, Ruby, et bouge enfin. OK. Viens. Le pas est vif, rapide. Les épaules sont tendues. Il semble coincé dans son propre corps. Autour de lui, les sphères le suivent jusqu'à l'intérieur. Une, unique, seule, reste à l'extérieur pour accompagner le vampire. Elle l'observe quand le blond en est incapable.
La grange est en bordel. Des pots trainent sur des étagères faites en bois, à la main. Il y a plus d'oeuvres que de places, sans aucun doute. Ruby est possessif envers ses créations. Il prend toujours un moment avant d'oser les vendre. Il n'y a pas que des pots. Il crée diverses choses, après tout. Trop de choses. Certaines sont peints, d'autres sont faites d'une argile qui a été directement colorée. De vases à pots, cendriers à petites fugurines de pierre, les créations sont multiples. Ruby ne se retourne pas. Il va jusqu'à au banc. Un petit banc de rien du tout, minuscule sous lui, qui tangue à l'occasion. Il est vieux. Il était dans la grange. Il s'assoit, Ruby, et il inspecte son dernier travail, dévisage le pot et essaie de voir les prochaines étapes. L'autre est dans la grange, aussi, maintenant. Le sorcier ne lève pas les yeux. Les sphères dansent tranquillement. la génératrice est calme, un brin. Elle ronronne doucement. Le bruit le calme. Pourtant, Ruby déteste les bruits. La grange est un lieu étrange.
Enfin, l'iris bouge. Le regard est profond, se pose sur l'inconnu. Il ne connait pas son prénom. C'est quoi ton prénom ? il demande, se surprend. Les sourcils se froncent, à peine. Les joues sont teintées. C'est bien là le problème. Ruby ne se débarrasse jamais de ses rougeurs lorsque la gêne se crée une place en lui. Tu peux faire le tour. Mais brise rien. qu'il ajoute, vite, l'iris retournant sur son pot à peine entamé. Il y a beaucoup de choses à faire, encore. Ruby ne se remet pas au travail. Il n'aime pas s'exécuter devant les gens. Il reste juste là, assis, sur ce tabouret trop petit pour lui, trop géant.
[/color]
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t411-some-deep-shit-written-on-paper-ruby https://violent-ends.forumactif.com/t428-he-liked-to-listen-to-jazz-in-the-afternoon-ruby
Ezra Specter
Ezra Specter
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 402
Pseudo : angeleyes (laura).
Avatar : reece king.
Crédit : ethereal.
Multicompte : none.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) CxdOfsc5_o
Âge : nearly 195, doesn't look a day older than 24.
Métier : antique dealer, and likely the best art and antique valuer in savannah.
Adresse : #61, victorian district. he's become one with the old walls.
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
deathless
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) EmptyDim 26 Juil - 3:28


La nuit n’a pas de secrets pour un vampire. Pourtant, elle réussit encore à le surprendre, parfois. De ses ombres indétrônables, reines d’un monde nocturne qui ne l’est plus autant qu’avant. Avec l’âge, Ezra a vu les changements de la société, mais peu l’ont autant affecté que les changements de la nuit. De son vivant, elle effrayait le peuple. Sombre et secrète, elle repoussait tout un chacun jusqu’entre leurs murs, dans leurs palais, dans leurs masures. Ce n’est qu’après sa transformation qu’Ezra a pris conscience, comme une révélation théâtrale, de la nature de sa fascination pour la noirceur impénétrable de la nuit de son époque : le soleil couché, la nuit provoquait les mêmes frissons chez le petit esclave que chez l’imposant maître blanc. Le vingt-et-unième siècle offre une toute autre nuit. Sous les lampadaires qui parsèment les villes et même les routes de campagnes, les crawlers se paradent, et les humains curieux se permettent d’arpenter la nuit en quête d’on ne sait quoi; sensations fortes, secrets de la nuit. Elle a beaucoup plus à offrir, la nuit du nouveau millénaire, mais elle a perdu tout ce qui la rendait si effrayante. Pour Ezra, de toute façon, ça a été le cas dès la première gorgée de sang.
La nuit est toute aussi sombre, ici, au creux de la campagne avoisinant la ville, et c’est peut-être ça qu’il aime, la familiarité qui persiste autour d’un bâtiment qu’il reconnaît. Pourtant, il apprécie les lueurs du sorcier. “OK. Viens.” L’hésitation du garçon est courte, les mouvements qui suivent sont rapides, décidés, mais limités. Ezra ne bouge pas tout de suite, regarde la silhouette s’engouffrer dans la porte laissée ouverte, mais se permet de contempler un instant la grange sous la lueur d’une dernière boule de lumière, laissée gracieusement derrière. Elle n’a pas beaucoup changé, malgré les couches de peinture rajoutées à une époque déjà lointaine, qui s’écaillent par endroit, révèlent le vieux bois. Lorsqu’il s’avance enfin, quelques pas pour franchir la porte à son tour, il y pose la main un instant. Le bois est presque aussi vieux que lui; presque aussi vieux que sa vie de vampire, du moins.
Le sorcier s’installe sur un petit banc à l’allure bancale lorsqu’Ezra entre, fait un pas, deux, de ses longues jambes, avant de s’arrêter. Il pensait que son attention irait tout simplement sur les vieux murs, une vieille échelle au fond, qu’il ne prêterait pas attention à tout ce que la grange contient de nouveau, dénué d’intérêt pour lui. Pourtant, il se surprend à détailler d’abord l’ameublement. Ce ne sont pas les petites étagères en bois qui l’intriguent, évidemment, mais plutôt leur contenu, parce qu’elles sont pleines à craquer. Comme figé à quelques pas de l’entrée, il observe d’un regard rapide, constate que l’endroit a bien l’aspect d’un petit atelier, personnel, bordélique. La vieille grange est décidément devenue un endroit intime, où il se sent soudain plus intrus qu’il ne s’y attendait. La génératrice murmure, alimente les machines, Ezra comprend maintenant son usage.
Il sent le regard se poser sur lui avant de le voir, avant de tourner la tête à son tour, peut-être parce qu’il est lourd d’une détermination nouvelle. “C'est quoi ton prénom ?” La question le surprend, mais il répond sans hésitation, avec cette assurance tranquille dont il a l’habitude. “Ezra.” Il ne voit pas de mal à donner son nom. Il y a bien longtemps qu’il a arrêté de cacher son identité. Surtout de sorciers solitaires qui n’ont rien de bien menaçant. Son regard se détourne, un moment, à nouveau distrait par les entourages, mais il reprend la parole tout de même. “What’s yours?” Il ne lui en tiendra pas rigueur s’il préfère le taire, ne prendra pas la peine de distinguer s’il lui ment. Mais il préfère avoir une façon de l’interpeller, au besoin, ou alors il souhaite seulement pouvoir associer un prénom au visage rougissant. De toute façon, c’est plus poli de rendre l’intérêt donné. D’ailleurs, une pique de curiosité le fait presque sourire—pourquoi le désir d’avoir un prénom? Veut-il aussi coller un prénom sur son visage? Va-t-il vraiment avoir usage de son prénom ce soir? Un autre jour? Se verront-ils seulement une autre fois? Il se questionne, mais ne demandera pas d’explication.
Tu peux faire le tour. Mais brise rien.” Ezra hoche la tête, accord silencieux. Il ne touchera à rien, ce n’est pas sa place; mais il ne se fait pas prier pour jeter un œil de plus près sur les créations qui remplissent les tablettes. Quelques pas lents autour de la pièce, la tête penchée au-dessus des étagères, il observe. Il ne s’attendait pas à un tel étalage, mais maintenant il en est curieux. Les objets sont différents, de formes, d’usage, de couleurs. Il en apprécie les contours, les pourtours, les formes nettes ou rondes ou minutieusement travaillées. Il ne touche pas, mais s’attarde, un bref moment, sur certaines pièces : un petit cendrier à relief, un pot à la forme élancée. “Ce sont toutes tes créations?” il demande, cherche à confirmer. Il laisse une pointe de sa voix, parmi ses intonations éternellement neutres, trahir son appréciation. Ezra aime l’art, aime les objets, et s’il s’y connaît surtout en vieilleries, il apprécie toujours les créations modernes. De toute façon, il chérit autant ses antiquités parce que pour lui, elles étaient neuves, belles et pimpantes, il n’y a pas si longtemps.
Le tour de la grange le ramène près du petit banc du sorcier, près de la machine où repose les débuts d’un pot. Une partie de son esprit note qu’il s’est approché de lui plus que jamais jusqu’ici. Peut-être plus proche qu’il n’est sage, au risque de l’effrayer. Soigneusement, il prétend ne pas remarquer. Les gens ont toujours moins peur des accidents. C’est l’intention qui affole—celle de faire mal, mais aussi les intentions plus bénignes, celle d’approcher, celle de voir, celle de toucher. D’un geste volontaire, il tourne résolument la tête vers le pot entamé. “Combien de temps tu mets pour en finir un?” La conversation reste banale. Furtivement, Ezra réalise que, l’espace d’un moment, l’espace d’une visite un peu trop curieuse de la galerie de fortune du petit atelier, il a oublié la raison même pour laquelle il est venu. Oublié de poser son regard sur les vieux murs croulants, oublié de se remémorer une autre vie. Pour l’instant, il s’intéresse à celle qu’il vit, encore et toujours, en ce moment.
Revenir en haut Aller en bas
https://violent-ends.forumactif.com/t448-la-stravaganza https://violent-ends.forumactif.com/t497-there-will-be-blood https://violent-ends.forumactif.com/t499-zpecter-ezra-specter
Contenu sponsorisé
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty
MessageSujet: Re: like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)   like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
like diamonds, we are cut with our own dust (ezru#1)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
VIOLENT DELIGHTS / VIOLENT ENDS :: PAINT THE TOWN RED :: chatham crescent :: habitations-
Sauter vers: