some deep shit written on paper (ruby)

< La commère du quartier, elle aurait quoi à raconter à ton sujet ? > Laquelle ? Il y a celle, inquiète et pleine de mauvais sentiments, qui guette le moindre de ses gestes et qui fabule des scandales et des histoires sombres à son sujet. Elle crée des rumeurs sans la moindre forme, des histoires déformées venant de ses capacités et du passé de la mère enfermée. Mais il y a celle, aussi, qui se rend au marché fermier le dimanche et qui ne peut que lui sourire tendrement, le trouver adorable et complimente sans cesse les tartes, les gelées et les compotes qu'il offre, et qui conseille sans cesse ses créations à ses amies, lors des brunchs.

< Tu penses que Savannah mérite quelle note sur TripAdvisor ? > C'est avec une grimace sur la gueule et un crachat au sol que Ruby s'abstient e tout commentaire. Savannah n'est pas un paradis, loin de là. La connerie des gens restent la même, mais un peu plus sous silence. Dans l'utopie raté qu'est Savannah, Ruby se sent encore plus seul, délaissé, abandonné. Heureusement, leur demeure se trouve à l'écart des autres dans un coin calme. Il n'a pas forcément besoin de voir la stupidité des gens, ni leurs regards lui rappelant qu'il n'est pas ce qu'ils voudraient. Il pourrait presque être un démon au paradis, à leurs yeux.

< Niveau intégration des races, t’es plutôt peace and love ou chacun pour soi ? > Il y a une amertume dans le coeur de Ruby ; elle ne porte aucun visage et par défaut, se pose sur tout visage qu'il peut bien croiser. Ruby n'est pas mauvais, pourtant ; sa méprise n'est que superficielle, qu'un bouclier dont il en ignore souvent la présence. Mécanisme de défense face aux regards des autres, il les dévisage d'une manière similaire, tous, mais ne déteste personne réellement. Ce n'est qu'une apparence, qu'un voile sombre posé sur son être dont il ne peut, ne veut se défaire. Dans les faits, Ruby ne cause de problèmes à personne, et s'il les déteste, c'est pour leur propre connerie, pas pour leur condition.

< Selon toi, le conseil c'est plus nations unies ou gestapo ? > Il attend. Ruby attend ; attend le moment où ils viendront lui chercher les emmerdes, viendront lui poser des questions. Il a déjà eu quelques problèmes mineurs avec leurs pseudo agents, quelques regards de travers et des avertissements. Il se demande, parfois, s'ils possèdent un dossier à son sujet. Il ne cherche pas les problèmes mais il sait, se doute ; il est vu comme un problème, un risque.

01. Il n'a jamais été un, Ruby. La solitude est une caresse permanente pourtant, qu'importe les iris honnêtes de Suzy posés sur lui. Il a ce vide, en lui, qui lui donne l'impression de manquer de quelque chose. Certaines pensées sombres lui font parfois croire qu'il est incapable d'être un tout en l'absence de sa jumelle et pourtant, il suffit de tendre le regard vers la blonde pour voir que c'est faux ; elle n'a aucun problème, sans lui. Suzy avance toujours sans soucis. C'est les autres qui doivent craindre, qu'il se plait à penser, un fin sourire au bord des lippes. Il est deux et il est un, aussi, incapable de savoir comment être un entier, la plupart du temps. Ruby ne s'est pas trouvé, s'est perdu et ne peut retourner d'où il vient. Tout a brûlé ; dans ses prunelles reste un voile de cendre qui l'aveugle sur le chemin plus clair qu'il pourrait emprunter. Il se contente de ne pas avancer. Ce sont les doigts délicats de Suzy, prenant les siens à l'occasion, qui parviennent à le guider.  02. Le souffle court et contrôlé ; le bruit du coeur dans les oreilles, dans le corps entier. La sueur contre la chair. Ruby apprécie courir ; la course fait partie de sa vie depuis quelques années, déjà. À chaque matin, dés l'aurore, il enfile ses baskets, aucun écouteur, et court plusieurs kilomètres dans les environs avant de retourner à la maison et de commencer sa journée, enfin. Le calme ne lui appartient pas ; la nervosité est toujours sienne, dans ses nerfs comme dans sa tête. Mais la course calme le tout, un peu. 03. Sourcils froncés et nez plissé ; il dévisage le vide de longues secondes, concentré et refusant d'abdiquer, mais Ruby finit toujours par craquer. L'éternuement aiguë se fait entendre, discret mais présent. Il est allergique au pollen. Surprise amusante  ; bruit adorable s'échappant de lui malgré son air bourru. Il oublie parfois de prendre ses cachets, surtout lorsque le printemps survient. Il voit son allergie comme une autre erreur chez lui, déteste la manière dont Suzy gagatise devant le bruit minuscule qu'il fait, à chaque fois.  04. Pensées traversant l'esprit ; il n'a rien d'un poète, ni même d'un écrivain. Les mots portent des fautes, une vérité crue qui est la sienne et qui n'appartient pas aux autres, peut-être. Qu'importe ; crayon noir entre les doigts, Ruby écrit ses pensées parfois. Sur la boite postale, sur un mur ou encore, dans les chiottes. Une phrase ou deux, des mots que l'on comprend ou pas. Il laisse des messages sans savoir à qui ils sont adressés. Peut-être est-ce pour lui-même. Un mémoire, un souvenir. Un écho, un Je suis là qu'il grave. 05. Il y a une vérité qu'il n'arrive même pas à murmurer. Une chose qui est ignorée. Une douleur déjà présente qu'il pourrait faire saigner et agoniser. Le coven est mort ; le coven a brûlé. La chose s'est passée plusieurs années après le départ des Polk mais Ruby sait ; sait qu'il en porte la responsabilité. Adolescent un peu naif, un désir de retourner parmi les siens. Il a trop parlé. Il a répondu à des questions trop précises. Dans les semaines qui ont suivi, sa mère leur a appris la terrible nouvelle. Il sait et se tait ; porte la douleur dans son coeur. Suzy en sent-elle un écho ? Il n'espère pas. 06. Les gestes sont précis ; dans un silence presque religieux, Ruby exécute son art. Poterie créative, bol aux multiples formes et dessins. Pots de fleurs un brin vulgaire et trendy, cendrier fleuri et personnages étranges. Il crée délicatement, silencieux, l'esprit calme et contrôlé. Conseil d'un psy qu'il ne voit plus ; la poterie l'aide à se recentrer, à ne pas perdre pied. La cuisine aussi. C'est à l'aide des fruits poussant sur leur terre que le fils Polk fait tartes, gelées et compotes. Le tout est vendu à divers restaurants et magasins locaux du coin, ainsi qu'au farm market une fois par semaine.  07. Il y a un vide, dans le coeur. Un besoin de toucher, d'être toucher. Un regard de travers, toujours, posé sur les gens. Un air qui leur donne envie de rester loin tandis que le coeur agonise. Ruby manque de contacts physiques, d'attentions et d'affections. C'est une soif qu'il ressent et qu'il entretient, incapable de laisser les gens s'approcher. Il les dévisage tous, persuadé qu'ils ont l'esprit habité par des pensées haineuses envers lui. Il entend les murmures, parfois. Il sait ce que l'on dit, sur lui. Il entend ; les membres du coven de ses soeurs. Il connait la méprise, ne l'ignore pas, sent sa présence comme un courant d'air froid, contre lui. Il y a la haine, autour, mais il y a le palpitant, à l'intérieur, qui quémande une douceur qui n'est pas obtenu. Il est plus fragile que les rumeurs le laissent entendre. Il n'est encore qu'un enfant, presque. Un Je t'aime suffirait. Une caresse l'apaiserait. Un sourire pourrait le faire pleurer, s'il s'en laissait la libertés. 08.La mère derrière les barreaux, et l'école abandonnée. Suzy a bien tenté de le persuader, mais elle n'a jamais su, vraiment, pourquoi il a refusé. La faute est mise sur l'emprisonnement de la mère et Ruby laisse la chose être crue. La vérité est sombre. La vérité est honteuse. Il se tait et ne le partage pas. Aucun diplôme dans les poches, qu'importe ses maigres tentatives à recommencer. Il n'a jamais la force de continuer, ni même l'envie. Son père lui a enseigné la ferme, alors. Que pouvait-il faire d'être  ? Il se sent maladroit, incompétent, avec ses enfants sorciers. La ferme reste sa zone de confort. L'inquiétude pour Bug se tait un peu quand il sait que son gamin suit un peu sa voie. 09. Bruits constants, toujours ; un écho, un souffle dans l'oreille. Les plantes lui parlent. Les arbres chantent et les fleurs murmurent. Les arbustes agonisent et les fines herbes demandent à vivre plus longtemps. Trop de bruits, toujours. Ruby ne supporte pas. Les nerfs s'agitent, le corps aussi. Il se tend et ne supporte pas. Ruby possède une sensibilité particulière aux bruits ambiants. Il ne supporte pas la ville, les voitures et les conversations trop fortes, trop nombreuses. Il n'apprécie pas la musique, n'écoute que des instruments et encore, le son si bas que l'on entend presque pas. Il n'aime pas les hauts sons, Ruby. Ils pourraient faire éclater son coeur, ses veines, son être. Il s'agite et s'énerve, trop agressé par ceux-ci. Et soudain, on le voit vilain, on le voit démon, sorcier malsain. C'est le vrai visage qui s'affiche, que l'on croit. Pourtant dans les prunelles, il y a un fin filet de larmes, et une agonie dans le coeur. Il a besoin de silence, juste un instant, juste trop souvent. Parlez lui calmement. 10. Elle n'est pas mauvaise, la mère. Elle n'avait pas de mauvaises intentions, maman. C'est ce que Ruben se dit, souvent. Elle faisait pousser du weed, et alors ? Elle rêvait de faire la meilleure en monde entier avec ses pouvoirs et les siens, aussi. Elle rêvait et le monde le lui a interdit. Elle n'est pas mauvaise, la mère. Elle a enseigné aux enfants, la mère, après avoir été paria de leur coven, il y a quelques années. Elle a souri à son fils, tendrement, et elle lui a appris. Elle lui a montré une voie et avec le temps, l'écho s'est placé dans sa tête, et il a su ce que les plantes voulaient, autour de lui. Paria qu'elle est. Tabou qu'il est. Enfant étrange, sorcier touchant à ce que l'on ne veut pas. Une magie précise, uniquement naturelle, mais qui tangue vers le psychique, aussi. On le dévisage et on parle de la mère, mais on ne voit que le fils. Elle n'est pas mauvaise, la mère. Alors pourquoi le fils porte-il sur lui des prunelles amères ? Pourquoi des barreaux les séparent-ils ? Et pourquoi, pourquoi donc, est-il si instable dans son propre corps ?

< Pseudo/Prénom > fern/mel < Âge > vingt-sept < Région > qc < briefing > ah mais no. pas encore < Autre compte > yaya le plus beau, le plus pur, le plus doux.  < Comment as-tu découvert le forum ? > bazzart < Avatar > lucas blablabla < type de personnage > inventé < Crédits > écrire ici.