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 Seething shadows breathing lies [Adriana]

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Diane Parker-Wright
Diane Parker-Wright
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Âge : 45 ans
Allégeance : Fervente défenseuse des intérêts humains, plus encore de ceux des Parker-Wright - du moment que ces derniers continuent de se ranger du bon côté, le sien.
Métier : Activiste pro-humains, candidate au Conseil, grenouille de bénitier sur son temps libre.
Adresse : Skidaway Island
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MessageSujet: Seething shadows breathing lies [Adriana]   Seething shadows breathing lies [Adriana] EmptyLun 24 Aoû - 13:14

Année après année cette petite mascarade lui déplaisait toujours autant. Car il ne s’agissait pas d’un strict exercice mondain, que l’habitude aurait suffi à faire supporter sans broncher, il était ici question de déambuler dans une salle grouillante de crawlers et de prétendre que tout allait bien. Cela relevait du supplice, au bas mot, d’autant plus qu’on ne pouvait décemment pas tenter d’oublier ses malheurs en les noyant dans le champagne. Car malheureusement il ne suffisait pas de faire acte de présence, de rappeler que pour intimider les Parker-Wright il fallait plus que quelques créatures qui se cachaient au détour de petits fours ; en période de campagne on ne pouvait pas se permettre de rater une occasion politique. Au-delà d’entretenir l’image toute policée de la famille traditionnelle – pilier de la grandeur américaine, c’était bien connu –, le bal du Conseil était une occasion renouvelée de consolider ses soutiens et une chance de sonder un peu ce qui se préparait dans les autres collèges électoraux. Car si Diane ne briguait que le vote des humains, elle ne pouvait pas se permettre d’ignorer tout ce qui se passait chez ceux dont elle réprouvait l’existence. Croyant d’abord se battre strictement pour un siège, elle avait rapidement compris que tout le jeu de l’élection consistait, en plus de se faire élire, à s’assurer de ne pas tomber dans une impasse politique dès la première réunion du Conseil. Puisque malheureusement l’institution reposait sur le concept ridicule d’une représentation égale entre les races, indépendamment du fait que les humains constituaient encore une majorité. A défaut de pouvoir se battre contre les principes fondateurs du Conseil – cela, elle le gardait pour plus tard –, Diane tentait donc tant bien que mal d’en faire son parti. Elle ne pouvait cependant se résoudre à s’intéresser aux lycans, dont elle savait trop bien qu’elle ne parviendrait jamais à passer outre le profond dégoût qu’ils lui inspiraient, et s’en tenait à s’informer sur ce qui se passait du côté des vampires et des sorcières. Pour le moment, cela se résumait à pas grand-chose, chez les uns comme chez les autres les candidatures officielles peinant à arriver. Ce qui n’empêchait cependant pas de songer à ce qui pourrait advenir, ou du moins à ce qui serait souhaitable.

L’une des possibilités se matérialisa de façon très concrète dans la grande salle, lorsque toute une petite assemblée de jeunes femmes arriva de concert, apparition travaillée qui ne manqua pas de faire son petit effet, Diane remarquant que plus d’un regard s’étaient tourné vers elles. Elle n’avait d’ailleurs pas fait exception, quittant un instant son interlocuteur des yeux pour observer, par-dessus son épaule, ce groupe plein d’assurance qui venait prendre possession des lieux. Elle se fit confirmer aussitôt ce qu’elle savait déjà, il s’agissait là d’Adriana Zapien et de son coven. Sans l’avoir jamais rencontrée elle avait le sentiment de la connaître déjà un peu, feud familial obligeait puis recherches assidues aidant. Et si beaucoup de zones d’ombre demeuraient, tant sur la personnalité de la sorcière que sur ses ambitions exactes, il lui semblait que par son attachement viscéral à son coven, qui devait en partie son influence constante à son peu d’implication dans les affaires qui ne le concernait pas directement, elle était parmi les personnalités les moins problématiques de sa communauté. Pire, à force de tourner et retourner la question des possibles candidates sorcières, Diane en était arrivée à se convaincre qu’Adriana était peut-être l’option la plus souhaitable car la plus susceptible d’envisager une co-existence pacifique, pour ne pas dire une alliance, au nom de la préservation de ses intérêts. Mais entre les petites manigances imaginaires et la réalité il y avait un monde, la faisabilité de ses fantasmes politiques était loin d’être donnée. Mais il n’y avait probablement pas meilleure occasion que ce soir, en zone tout ce qu’il y avait de plus neutre, pour commencer à tester ses hypothèses. Elle ne s’extirpa cependant pas immédiatement du confort d’une conversation avec des invités qui partageaient ses idéaux, ne voulant surtout pas donner l’impression à la sorcière qu’elle était si impatiente de lui parler qu’il fallait absolument qu’elle lui saute dessus à la seconde de son arrivée. Diane bavarda donc encore un moment, se complaisant dans une discussion qui réprouvait l’idée d’un bal qui mêlait toutes les races – et encore, ils n’avaient pas atteint le point lutte des classes, pour ajouter au mépris racial un sentiment de supériorité sociale.
Une trentaine de minutes plus tard, apercevant de nouveau Adriana Zapien, qui cette fois était seule et se dirigeait vers le calme relatif des jardins, elle s’excusa cependant au nom du devoir qui l’appelait et, après avoir soufflé à son mari de venir la sauver si elle disparaissait plus de quinze minutes, elle alla rejoindre la head witch. A la fois curieuse de rencontrer la représentante de ce coven dont sa famille avait dit tant de mal et pas le plus à son aise à l’idée d’échanger volontairement des politesses avec une sorcière, elle s’efforça cependant de conserver un sourire lisse en arrivant à la hauteur d’Adriana. « Mademoiselle Zapien. », souffla-t-elle pour retenir son attention. « Je ne crois pas que nous ayons été présentées. » Ce qui n’était ni bien étonnant, ni particulièrement regrettable, auraient sans doute argué leurs familles respectives. Mais il y avait des situations qui justifiaient de passer outre des différends, qui par ailleurs ne les concernaient pas directement. « Diane Parker-Wright, enchantée. » Elle ajouta avec un léger hochement de tête : « C’est un plaisir de vous rencontrer enfin. » Elle se retint d’ajouter qu’elle avait beaucoup entendu parler d’elle, ce qui relevait de l’évidence.
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Adriana Zapien
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Âge : 32 ans, mais seulement vingt-deux années vraiment vécues, les dix autres sacrifiées pour une cause plus grande qu'elle.
Pouvoir : l'étendue du pouvoir sous sa peau la brûle, comme le désir de guérir d'un toucher, d'appliquer son talent qu'on dit être le plus exceptionnel depuis des générations de zapien, mais voilà c'est à double tranchant car adriana doit souffrir pour soigner, prendre sur elle vos douleurs et cicatrices... ce qu'elle ne donnerait pas pour dépasser cette limitation (guérison par transfert, magie physique) ★ Secret bien gardé, elle s'imprègne de vos émotions, elle lit en vous la tricheuse, souffre avec vous, joker dans sa manche au poids parfois usant (empathie, magie psychique) ★ don mineur, qui va avec sa nature profonde, près d'elle les plantes s'épanouissent... prenez tout de même garde aux ronces (chlorokinésie, magie naturelle)
Allégeance : son coven, sa famille. elle en est le leader par un coup du sort, sœur de l'ancienne head witch elle a été forcée d'en prendre les rênes sans aucune préparation. et pourtant la voilà, viscéralement loyale aux siennes, malgré les responsabilités qui lui brisent l'échine, elle leur donne tout, protectrice et dévouée.
Métier : Head Witch du coven zapien & gérante de la plus ancienne apothicairerie de la ville, lorsque son emploi du temps le lui permet sous ses doigts habiles remèdes et potions se font et rejoignent les rayons déjà bien chargés du business familial. soigneuse de cœur et d'âme, forcée de laisser la pratique à ses consœurs, aussi frustrant cela est-il.
Adresse : landmark district, #321 zapien compound ; son appartements surprend par sa modestie.
Seething shadows breathing lies [Adriana] Mvuh
I'm willing to wait for it.
I am the one thing in life I can control
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MessageSujet: Re: Seething shadows breathing lies [Adriana]   Seething shadows breathing lies [Adriana] EmptySam 5 Sep - 6:35

Seething shadows
BREATHING LIES
DIANE & ADRIANA


"It's a basic truth of the human
condition, that everybody lies.
The only variable is about what."


| suite du sujet commun du bal annuel

La soirée reste, pour le moment, paisible et sans surprises. Depuis son entrée qu'elle avait tenté de rendre à la fois remarquable et sans extravagance, la head witch rôdait, papillon voletant de conversations en conversations. Si elle n'avait jamais reçue la moindre formation politique, c'était une nécessité, non, une obligation, de savoir bien se tenir en société lorsqu'on avait son rôle. Qu'importe la nature du cercle fréquenté. Et celui qui constituait le bal était particulièrement intéressant par son multiculturalisme. Pour une fois, il n'y avait pas que les plus hautes couches de la société représentées dans un lieu à leur image, guindé, étincelant, factice. Non, tous étaient présents, des plus pauvres aux plus riches, des plus humains aux plus créatures. Elle prend plaisir à croiser des sorcières discutant avec des lycans, comme Rafaela ; à voir des vampires face à des humains pas toujours rassurés... Melting-pot à petite échelle, le temps d'une seule soirée. Si le cœur n'y est pas pour tout le monde, cela n'en reste pas moins une situation exceptionnelle lorsqu'on prend du recul... A l'échelle de Savannah dite tolérante mais compartimentée en quartiers sociaux et raciaux... A l'échelle du monde, balayé par une vague de peur et de haine...
... Ou cela aurait été le cas, dans un monde idéal. Mais peut-être que cette soirée n'était finalement qu'un microcosme de leur société, les apparences étaient belles, mais quand on regarde dans le détail, on remarque les groupes qui se forment ne se défont pas, ou trop peu. Adriana aurait aimé avoir une vision aussi naïve et bipolaire que celle qu'elle prétendait avoir. Cela aurait été plus simple, de voir le bien, et seulement le bien.

Moins d'une heure après son arrivée, elle décide d'aller prendre l'air après avoir interrompu  une intéressante discussion sur les bienfaits du tourisme à Savannah sur la vision des créatures par les humains étrangers leur ville... Adriana était loin d'être la seule à avoir eu l'idée d'aller profiter des magnifiques jardins du manoir, qu'elle préférait largement aux intérieurs. Plusieurs personnes déambulaient déjà dans les allées parfaitement taillées, un très léger vent frais faisait crisser les feuilles presque aussi fort que le sol sous les pieds des visiteurs exceptionnels. Elle ne s'aventure pas trop loin, pas encore, profitant seulement de cette bouffée d'air frais, cette proximité avec la nature, même domptée, qui n'était pas toujours évidente dans sa vie de tous les jours. Elle n'avait tout simplement pas le temps.

Un presque murmure de son nom attire son attention. Adriana se tourne légèrement, sourit automatiquement à la femme blonde qui s'adresse à elle et dont le visage lui est aussitôt familier. Sourire de politesse plus que d'authentique joie. Elle avait, bien malgré elle, plus de pratique dans la celle du sourire que celle de la guérison.

Elle n'avait, en effet, jamais été officiellement présentée à cette femme, dont elle connaît le nom avant qu'elle ne le lui donne. Il était difficile d'ignorer, lorsqu'on suivait même de loin l'actualité, qui était Diane Parker-Wright. Il se trouvait qu'Adriana la suivait de très près, comme tout ce qui touchait de près ou de loin à sa ville et son bon fonctionnement... Tout ce qui pouvait impacter son coven, la concernait. Comme une suprématiste humaine à l'ambition dévorante (terme qu'elle n'utiliserait jamais à haute voix), une femme politique avec du flair et de l'adresse, d'après les informations qu'elle avait pu glaner. Une quelle n'aurait pas imaginé voir l'approcher volontairement.

« Plaisir partagé, madame Parker-Wright. » Mensonge partagé. Surenchère, la voilà qui tend une main vers elle, entourée de cette aura chaleureuse qui la caractérise, Adriana traite Diane comme n'importe qui d'autre, comme si leurs idéaux étaient sans importance, que leurs familles n'avaient jamais eu de querelle dont elles étaient les héritières directes. Les héritages, elle en savait quelque chose, ils n'était pas toujours bon de les accepter sans réfléchir au moins un instant.

Osera-t-elle la prendre, cette main tendue ? Aiguilles invisibles qui légèrement s'enfoncent dans les émotions qui ne sont pas siennes, Adriana sent le malaise, est curieuse de savoir ce qui pousse la matriarche de la perfect white human family à dépasser ses préjugés pour l'approcher, elle. Est d'autant plus curieuse, de savoir si elle ira jusqu'à prendre sa main tendue, sa main non humaine, selon les concepts anti-crawlers ; main de sorcière aux pouvoirs multiples et méconnus.

C'est un test, oui. Un test enrobé d'un sourire et de politesse, deux des ingrédients préférés d'Adriana.
Avec l'hypocrisie.

« Il est toujours agréable de faire de nouvelles rencontres, ne trouvez-vous pas ? Ce bal est l'occasion idéale. » La carte de la naïveté, pour commencer en douceur et tâter le terrain en laissant à Diane le temps d'aborder la raison de son approche. Autre que sa compagnie.

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Diane Parker-Wright
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MessageSujet: Re: Seething shadows breathing lies [Adriana]   Seething shadows breathing lies [Adriana] EmptyDim 13 Sep - 20:03

Quiconque s’intéressait un tant soit peu à l’histoire de Savannah savait que les Zapien faisaient partie de ces quelques familles incontournables. Ce que celle de Diane avait amèrement constaté quelques années plus tôt et jamais digéré, voyant dans le revers qui lui avait été infligé une blessure symbolique qui continuait de piquer. Plus les racines d’une lignée remontaient à loin, plus l’ego de ses contemporains était fragile. Et le mépris tenace qu’avait son père à l’égard de ces sorcières qui lui ayant causé un manque à gagner en plus de ce qu’il considérait encore comme une humiliation, Diane en avait hérité. De part chez elle, les animosités se transmettaient aussi sûrement que le carnet d’adresse.  
Mais ce qui tenait de la tradition familiale s’était transformée, au fil de ces dernières années, en une forme de curiosité d’abord distraite et toujours un peu méfiante. Elle avait d’abord suivi de loin les quelques remous entourant la succession, pour se tenir au courant plus que par réel intérêt. Puis la rumeur distante de ces fameux samedis matin gratuits lui était un jour arrivé aux oreilles, lui rappelant l’existence des Zapien et, surtout, lui faisant éprouver, elle le reconnaissait de bonne grâce, un début de respect pour la head witch encore récemment intronisée. Non pas que la générosité que certains avaient aussitôt vu dans cette décision ait joué sur sa corde sensible, mais l’habile manœuvre clientélaire méritait d’être reconnue à sa juste valeur. Dès lors ce n’était plus le coven qu’elle avait suivi de loin, mais bien Adriana, que son entourage voyait pourtant au mieux comme méprisable à cause de son statut, au pire insignifiante de par sa discrétion. Diane avait ces derniers mois eu d’autant plus d’attention pour ce qui se disait à son propos qu’elle s’était attendu à entendre un jour ou l’autre le bruissement de quelques ambitions politiques. Mais rien de ce côté. Face à ce silence, une question s’était dessinée de façon de plus en plus distincte : Adriana Zapien avait-elle réellement aussi peu d’ambitions qu’elle le laissait paraître ou les cachait-elle habilement ? En tout état de cause, la curiosité avait laissé place au besoin de savoir. D’autant plus que d’une manière ou d’une autre les Zapien joueraient un rôle, fût-il dans l’ombre, dans la constitution du prochain Conseil, aussi aurait-il était regrettable de le subir plutôt que de tenter de l’anticiper.

C’était donc dans d’étranges dispositions que Diane abordait cette rencontre. Désireuse de trouver des réponses, impatiente, mais, bien sûr, toujours retenue en arrière par cette certitude que les sorcières tenaient plus de l’antéchrist que du divin. Bousculée entre ambitions et certitudes, elle se sentait dans un équilibre instable, qui ne l’empêcha pas de conserver un sourire poli, symétrique à celui que lui offrit Adriana, quand celle-ci lui répondit tout en tendant une main vers elle. « Plaisir partagé, madame Parker-Wright. » Les croyances et habitudes mourraient difficilement, et avant de serrer cette main qui représentait tout ce qu’elle condamnait publiquement Diane sentit un instant de flottement, une hésitation irrépressible. Mais elle n’était pas venue jusqu’à Adriana pour l’insulter en lui refusant cette politesse élémentaire, aussi elle s’y soumit sans rechigner alors que la brune ajoutait une banalité aimable. « Il est toujours agréable de faire de nouvelles rencontres, ne trouvez-vous pas ? Ce bal est l'occasion idéale. » Ayant senti un léger frisson au constat de la chaleur de la paume de la sorcière, elle s’empressa tout de même d’avaler une gorgée de champagne, un excellent allié quand on avait besoin de courage.

Posant son verre pourtant au tiers plein sur le plateau du serveur qui passait par là, elle hocha la tête pour reconnaître volontiers : « Je n’aurais pas dit mieux. » Elle savait pertinemment l’importance des premières impressions et était soucieuse de laisser transparaître que, contrairement à ce que le sens commun aurait pu penser, elle ne venait pas ouvrir les hostilités. Poussant au paroxysme les efforts dont elle était capable, d’une main aux allures amicales elle effleura donc le bras d’Adriana, comme pour lui assurer de ses bonnes intentions. « Et appelez-moi Diane. » Madame Parker-Wright, cela valait pour les formalités ou ceux qui avaient peu d’importance, or Adriana ne faisait assurément pas partie des seconds et malgré le décorum Diane espérait tôt ou tard pouvoir se passer des premières et avoir une discussion sans trop de faux-semblants.
Mais il convenait d’abord de faire quelques tours et détours. On ne gommait pas en un claquement de doigts a prori et héritages familiaux. La flatterie, qui puisait dans le vrai mais était utilisée afin de jauger la personne qui la recevait, était typiquement une étape incontournable. « Cela fait quelque temps que j’attends l’occasion de pouvoir vous féliciter de vive voix pour ce que vous faites dans votre clinique. » Clinique dans laquelle elle refuserait probablement toujours catégoriquement d’y mettre un pied, préférant sans doute, question de principe, l’agonie dans un hôpital bien humain que la rémission grâce à des sorcières capables de jeter elle ne savait quelles malédictions. « Quelle généreuse idée de rendre les soins si accessibles. » Mais si Diane n’avait fondamentalement rien contre l’idée que tout un chacun puisse se faire soigner – du moment que cela ne faisait pas augmenter ses impôts –, elle ne croyait pas au principe de la gratuité. L’éducation religieuse lui avait inculqué l’importance du don, mais la pratique lui avait fait comprendre qu’on le faisait rarement sans attendre quelque chose en retour, que cela soit une contrepartie matérielle ultérieure, une rétribution symbolique ou, plus simplement, une estime de soi aussitôt gonflée.
Admettre qu’elle-même n’était pas aussi charitable qu’elle l’avait longtemps pensé avait été douloureux et elle s’en repentait avec une grande régularité, mais le constat l’avait aidé à comprendre les principes fondateurs de la politique à y voir plus clair dans le jeu des autres. Quoique celui d’Adriana restât tout à fait flou. Et pour tenter de le découvrir au moins un peu, au lieu de s’épancher dans des compliments faux elle ajouta d’un ton également aimable. « Même si la gratuité a souvent un coût. » A mi-mots, elle commençait à reconnaître ce qui l’emmenait ici. Ni de la véhémence, ni de la stricte curiosité, certainement pas une simple admiration, mais l’envie de découvrir enfin ce qui se cachait sous cette attitude faussement naïve qu’Adriana tentait d’ailleurs de lui servir. Et si la sorcière pouvait facilement botter en touche face au sous-entendu, Diane avait envie de la croire bien assez maligne pour le saisir sans mal.
Mais pour éviter qu’un malaise s’installe dès la première minute, elle ajouta une remarque aux allures de plaisanteries mais au fond tout aussi sérieux. « Si certains de mes proches apprenaient que je vous adresse la parole ils me le pardonneraient probablement difficilement. » Alors pour qu’elle prenne le risque de rendre désagréable le prochain repas de famille il fallait bien qu’elle projette sur Adriana une importance qui dépassait ses airs d’une douceur inoffensive.
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Allégeance : son coven, sa famille. elle en est le leader par un coup du sort, sœur de l'ancienne head witch elle a été forcée d'en prendre les rênes sans aucune préparation. et pourtant la voilà, viscéralement loyale aux siennes, malgré les responsabilités qui lui brisent l'échine, elle leur donne tout, protectrice et dévouée.
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MessageSujet: Re: Seething shadows breathing lies [Adriana]   Seething shadows breathing lies [Adriana] EmptySam 31 Oct - 9:09

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DIANE & ADRIANA

La très légère hésitation échappe presque à l'intention d'Adriana, mais l'attente est très légèrement plus longue qu'à l'habitude. Lorsqu'une personne tendait une main à serrer, l'instinct de l'interlocuteur le faisait la plupart du temps y répondre dans l'immédiat, effet-miroir, effet d'une éducation inculquée plus ou moins bien. A une époque, Adriana avait eu peur de toucher la peau d'autrui. Après que sa magie de guérison se soit déclarée, si furieusement puissante, comme si une digue avait cédé et que tout ce qui s'était accumulé pendant des années voulait s'échapper, d'un coup. Pour le meilleur comme pour le pire. La magie était parfois un vrai défi, presque une crainte, même pour ceux qui la possédaient. Alors qu'en était-il, pour ceux qui la craignaient déjà d'avance, sans savoir, sans comprendre ?
Aujourd'hui, elle ne craignait plus les contacts physiques. Et madame Parker-Wright au sourire aussi blanc que ses cheveux le semblaient, sous la lumière de la lune, lui sert la main.

Le test était passé.

Adriana ne tente pas le diable en conservant la main de Diane trop longtemps dans la sienne, se contente de la laisser retomber contre le blanc de sa robe. Elle avait déjà fini son verre plus tôt, n'en avait pas repris, Adriana était une femme d'affaire qui préférait avoir les idées claires pour un évènement aussi public que le bal du Conseil... Semblait-il que l'humaine pensait pareil. Elle retient son amusement lorsqu'elle la voit abandonner son verre encore rempli sur un plateau.

« Je n’aurais pas dit mieux. » Elle était polie, pour le moment, affable même. Adriana doutait donc que la politicienne soit venue lui chercher querelle en public, pour renforcer l'image de son parti devant certains de ses followers. Surtout que le cadre n'était pas idéal, avec la présence imminente, presque oppressante du Conseil. Elle est surprise, que la femme pousse jusqu'à prendre l'initiative d'un contact physique, un effort louable... suspicieux. « Et appelez-moi Diane. » « Dans ce cas, je vous en prie, appelez-moi Adriana. » Elle voulait définitivement quelque chose d'elle. La jauger, ou lui demander quelque chose...? Adriana n'a pas encore assez d'éléments, elle se contente de rendre son sourire plus jovial encore, comme si passer à la première personne les rapprochaient, faisait disparaître le mur immense qui séparait leurs croyances, leurs idéaux, leurs familles. Au fond, Adriana aurait aimé que cela soit l'objectif, ici, mais elle n'est plus si naïve. Quoi qu'il en soit elle est curieuse du jeu de Diane, caché entre ses mains parfaitement manucurées.

« Cela fait quelque temps que j’attends l’occasion de pouvoir vous féliciter de vive voix pour ce que vous faites dans votre clinique. » Première carte dévoilée. La clinique, bien sur. La head witch prenait grand soin de cette institution, de l'image qu'elle renvoyait. Son héritage, son devoir, il était crucial qu'elle en prenne soin autant que des patients qui y venaient. Les compliments sur son travail étaient toujours appréciés, même si elle se méfie à raison de ceux-là. « Quelle généreuse idée de rendre les soins si accessibles. » Adriana passe une main dans ses cheveux lissés pour l'occasion, décoche un petit sourire presque gêné, comme si accepter un compliment elle-seule était problématique, parce que, après tout, elle représentait tout son coven, pas juste elle-même. « Vous me flattez, et je vous en remercie, mais c'est sans raison. Cette décision était commune au coven, nous voulions faire quelque chose pour la communauté, lui rendre sa confiance depuis toutes ces années. » Adriana ne dévoile pas tout son jeu, mais sa fierté de sorcière la force à rappeller, semble-il innocemment, que le coven est impliqué à Savannah depuis déjà des décennies, bien avant Adriana elle-même, et sans doute bien après aussi... Elle suspecte Diane d'être plus maligne que la plupart des autres qui l'ont félicitée avant elle, mettant en avant la générosité du coven, leur altruisme sans égal. Il y avait de ça, mais surtout, il y avait la manipulation de l'opinion public, et elle est quasi certaine que Diane y pense. Ses mots suivants lui donne raison.

« Même si la gratuité a souvent un coût. » Oh, she was clever. Elle lui reconnaît définitivement ce trait. Mais Adriana ne compte pas se laisser appâter pour si peu. Elle ne sait pas encore ce que cette femme lui veut, exactement, mais elle sait une chose, elle n'a pas assez confiance pour abandonner le masque de l'altruisme dénué d'arrière-pensées. Pas encore. Et même si elle le faisait, elle n'est pas assez bête pour avouer sans détour, sans danse sagement contrôlée des mots et des sourires. « Si certains de mes proches apprenaient que je vous adresse la parole ils me le pardonneraient probablement difficilement. » A cela, Adriana hoche la tête, compréhensive.

Cela, elle n'en doutait pas. Ceux qui suivaient cette femme pour ses idéaux politiques ne comprendraient pas qu'elle discute semble-il aimablement avec l'une des sorcières les plus influentes de la ville. En y réfléchissant, c'était un vrai risque que Diane prenait-là. Beaucoup moins pour Adriana, réputée d'ores et déjà pour être ouverte à la discussion avec n'importe qui. Trop, selon certains. Trop gentille, trop douce, trop faible. Ils ne comprenaient pas l'importance de son plan, sur le long terme. « Je ne voudrais surtout pas vous mettre dans une situation délicate, Diane. Nous pouvons discuter en allant faire un tour du jardin, plus loin de la porte-fenêtre... Il y aura moins de risque qu'on nous surprenne. Et si vous le connaissez pas encore, c'est une occasion de découvrir ces magnifiques jardins. » Elle illustre sa proposition en faisant quelques pas légers vers l'allée éclairée de douces lumières tamisées, son bras se tendant dans cette direction. Adriana semble sincèrement s'inquiéter pour la réputation de cette femme qu'elle ne connaissait que depuis quelques minutes. D'une certaine façon, lui proposer un isolement relatif, avec elle, loin des regards inquisiteurs des invités est un autre test. Diane à serré sa main, va-t-elle la suivre en tête à tête ?

« Et, pour vous répondre, c'est vrai, cela est un manque à gagner, pour la clinique. Un manque largement compensé par la satisfaction de venir en aide aux plus démunis. Je suis sûre qu'une femme aussi pieuse que vous peut le comprendre. Certains risques méritent d'être pris. » Comparer ses actions généreuses au sein de la clinique avec la piété religieuse des communautés catholiques de la ville... était certainement osé. Adriana sait parfaitement le poids de ses mots, leur implication. Diane pouvait aussi bien le voir comme les paroles d'une sotte -mais si elle avait compris le poids politique de ses actions à la clinique, elle ne serait sans doute pas dupe- une provocation ou alors pour ce que c'était : une autre main tendue, la "croyance" qu'humains et sorcières pouvaient trouver des terrains d'entente, des points communs. Tout comme l'allusion aux risques nécessaires. Adriana laisse toujours une porte ouverte, après sa main. Discuter, même avec ce qui se rapproche le plus de ce qu'elle a d'une ennemie, est important.

Et puis, Diane Parker-Wright avait pris une initiative inattendue, et cela intrigue Adriana.
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Diane Parker-Wright
Diane Parker-Wright
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Allégeance : Fervente défenseuse des intérêts humains, plus encore de ceux des Parker-Wright - du moment que ces derniers continuent de se ranger du bon côté, le sien.
Métier : Activiste pro-humains, candidate au Conseil, grenouille de bénitier sur son temps libre.
Adresse : Skidaway Island
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MessageSujet: Re: Seething shadows breathing lies [Adriana]   Seething shadows breathing lies [Adriana] EmptySam 14 Nov - 22:25

Les Parker-Wright n’étaient pas les seuls à se targuer d’une présence quasi-immuable à Savannah, comme ne manqua pas de le rappeler, avec une certaine subtilité, la descendante de cette famille de sorcières qui avait durablement inscrit son nom dans les briques de Landmark District. Mais ce soir n’était pas le moment de mettre de l’huile sur le feu en rappelant en retour les grandes réalisations familiales. Malgré une fierté mal placée qui la démangeait, Diane n’était pas là pour déterrer rivalités et autres rancoeurs. Et face au drapeau blanc qu’elle agitait elle devait bien reconnaître un certain tact à Adriana qui, plutôt que chercher à la mettre plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà, suggéra d’emmener cette conversation à l’abri des regards indiscrets. « Je ne voudrais surtout pas vous mettre dans une situation délicate, Diane. Nous pouvons discuter en allant faire un tour du jardin, plus loin de la porte-fenêtre... Il y aura moins de risque qu'on nous surprenne. Et si vous le connaissez pas encore, c'est une occasion de découvrir ces magnifiques jardins. » Malgré les airs avenants de la jeune femme - il fallait également admettre qu’elle savait endosser le registre des mondanités -, de nouveau Diane eut tout de même un léger instant de flottement, tiraillée entre l’envie de parler de choses sérieuses au calme, sans s’embarrasser des chuchotements dans leur dos, et la hantise de se retrouver en tête-à-tête avec une sorcière. On ne se défaisait pas en un claquement de doigts de décennie de crainte et de mépris. Le pragmatisme politique était puissant, assez pour la forcer à envisager sérieusement une forme de collaboration pacifique, mais pas suffisamment pour qu’elle le fasse avec grand enthousiasme et sans a priori. Mais elle ne pouvait décemment pas refuser d’aller faire quelques pas sans risquer de passer pour franchement revêche et de braquer son interlocutrice, aussi elle se fendit d’un sourire et emboîta le pas d’Adriana.
Elles laissèrent donc derrière elles l’agitation de la fête, les éclats de lumière vifs de la salle de réception qui venaient mourir sur la terrasse, et rejoignirent l’allée bordée de lanternes diffusant des lumières rougeâtres. Quelques pas à peine et l’atmosphère changeait du tout au tout, prenait des atours chauds et presque orageux, avec ces couleurs qui devenaient un peu plus indistinctes, des teintes qui se détachaient un peu moins et donnaient l’impression de s’emmêler, qui s’accrochaient ça et là, jusque dans les plis de la robe blanche d’Adrianna qui prenait doucement des tons presque orangés. Si Diane n’avait pas été trop occupée à tenter de deviner ce qui se passait dans la tête de cette femme aux airs si avenants, sans doute aurait-elle trouvé plaisant le spectacle de ces lueurs voilées, des ombres des arbustes qui s’agitaient légèrement sous la pesée d’un air chaud.

« Et, pour vous répondre, c'est vrai, cela est un manque à gagner, pour la clinique. Un manque largement compensé par la satisfaction de venir en aide aux plus démunis. Je suis sûre qu'une femme aussi pieuse que vous peut le comprendre. Certains risques méritent d'être pris. » Diane n’était pas certaine d’apprécier qu’une quasi parfaite inconnue, qui plus est une sorcière, exprimer un avis sur sa foi. Mais bien que dérangée par la remarque, tout parallèle trop évident entre elles étant peu agréable, elle n’en montra rien, se contentant de hocher légèrement la tête. D’autant qu’elle ne pouvait pas rationnellement la contredire. Après tout, la religion n’était pas qu’une croyance établie, une certitude dans la nécessité de certaines prières et de certains rites, cela n’était pas non plus qu’un rapport entre une âme pieuse et Dieu, mais elle impliquait effectivement un ensemble de valeurs parmi lesquelles la charité avait une place de choix. Alors Adriana n’avait pas tort, avec la rigueur de l’éthique protestante venait cette obligation, qu’on prétendait souvent et à tort être un goût inné, d’aider les moins chanceux. De mauvaise grâce, elle consentit donc à reconnaître : « Vous n’avez pas tort. En tout cas à propos de la satisfaction d’aider. » Elle aurait aimé pouvoir dire qu’elle ne voyait dans le don, qu’il soit de temps ou d’argent, qu’un acte purement gratuit, mais il aurait été hypocrite de se parer de hauteur morale quand elle venait justement de souligner que cette réforme de la clinique ne pouvait pas être strictement désintéressée.

Pour ce qui était du reste, elle émettait une petite réserve. Certes, les paris faisaient parfois remporter gros, mais Diane avait une certaine aversion du risque, ce qu’elle se permis de souligner. « Quant au risque, je reconnais volontiers son importance quand il s’agit de fonder des fortunes. Mais pour ma part j’aime qu’il soit mesuré. » Là où la spéculation avait du bon quand on cherchait à prospérer, quand on avait déjà un capital conséquent on évitait de trop le mettre en jeu. Si bien que les vieilles familles fortunées tendaient à développer une tradition de prudence, dont Diane était elle-même familière. Et s’il y avait bien un domaine dans lequel elle refusait de s’en remettre à une part de hasard c’était la politique, or c’était de cela dont il était question face à la head witch. Tout en avançant d’un pas lent, elle ajouta : « Parier sur l’avenir sans avoir toutes les cartes en main est trop aléatoire. » Et s’il y en avait peut-être qui trouvaient la gageure grisante, Diane n’en faisait assurément pas partie. Elle préférait assumer avec une froide indifférence des décisions prises en toute connaissance de cause. « L’incertitude est dangereuse. » La preuve en était, plutôt que continuer d’avancer les yeux bandés dans cette course au Conseil, incapable de prédire ce qui pourrait advenir ailleurs que chez les humains, particulièrement du côté sorcières, elle prenait finalement les devants pour essayer de mettre un peu d’ordre au milieu des hypothèses qui se bousculaient dans son esprit. Mieux encore, elle aurait aimé forcer un peu la main du destin plutôt que la regarder s’agiter de loin. Après avoir détourné un instant les yeux de la brune, levant le regard vers les jardins qui s’étendaient devant elles, Diane les reposa sur la sorcière, à qui elle lâcha enfin ce qui lui trottait véritablement en tête. « D’ailleurs vous en êtes une, Adriana. »

Elle esquissa un nouveau sourire faussement innocent, comme si elle s’en tenait à proférer quelques banalités polies là où on touchait pourtant à des choses sérieuses. « On entend tout et son contraire à votre propos. » Et cela était particulièrement frustrant quand on essayait de se projeter dans l’avenir. Elle s’arrêta finalement au milieu de l’allée pour se tourner pleinement vers Adriana et lui demander droit dans les yeux : « Qu’est-ce qui vous décidera à assumer les ambitions politiques que certains vous prêtent ? » Avant qu’elle ne se défende d’être une femme d’ambition, Diane précisa : « Ou du moins aimeraient pouvoir vous prêter. » Car Diane était proprement incapable de dire si les bruits qui courraient sur une possible candidature de la Zapien résultaient d’ambitions personnelles ou d’une volonté de sa communauté qui la dépassait. Mais le fait était que les rumeurs n’étaient jamais totalement infondées et, qu’elle veuille endosser ou non les lourdes responsabilités que certains auraient voulu lui donner, Adriana avait bien du se poser la question de son possible avenir dans les hautes instances de la ville. Et qu’elle ne prétende être trop détachée de la politique pour s’en soucier, ou trop peu ambitieuse pour s’autoriser à se l’imaginer, Diane aurait refusé de croire qu’une femme de sa stature, qui derrière des airs doux et charmants gérait d’une main ferme l’un des covens les plus respectés de la ville, n’ait jamais songé à ce qui pourrait advenir ensuite. Si elle savait peu de choses sur Adriana, elle était persuadée qu’elle était tout sauf une idiote, la preuve en était la finesse avec laquelle elle avait entamé cette conversation, et qu’elle savait très bien tout l’intérêt qu’elle aurait eu à pouvoir aller et venir dans ce manoir qui était ce soir exceptionnellement ouvert.
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