— EVENT #1 ; topic commun, décor

SUJET COMMUN EVENT #1
< see the lights, see the party, the ball gowns >

L'océan de taffetas et les vagues de mousseline pourraient presque cacher la beauté des lieux. Pourtant, malgré les robes magnifiques, malgré les costumes élégants, c'est le manoir qui scintille. Sous la mélopée délicate d'un quartet expert, Beauregard devient théâtre d'une foire aux vanités toujours très anticipée. La bâtisse imposante se fait ce soir bien plus accueillante, loin de son habituelle austérité. C'est là le charme suranné d'une mise en scène désuète et on sent la griffe évidente des vampires derrière cette organisation. Beauté d'une époque aujourd'hui révolue qui s'étale sous les yeux des convives, les inspirations sont glanées ça et là, au fil des siècles, au gré de la nostalgie des immortels. On danse, on boit, les serveurs font passer des plateaux de petits fours. Dans les jardins, on discute joyeusement sous la lumière douce et tiède des lampions, pourtant personne n'est dupe, le Conseil veille. Aucun débordement ne pourra être toléré, pas même pour ceux qui ont des connexions. On célèbre Savannah et sa diversité mais alors que les musiciens entament une reprise épurée, tout le monde sait que l'équilibre ne tient qu'à peu de choses — play

Delilah se regarde une dernière fois dans le miroir, préoccupée par le choix de son attirail. Autrefois, lorsque sa garde-robe débordait de robe toutes plus chic les unes que les autres, elle pouvait en choisir une au hasard. Là, avec son petit budget, elle avait dû faire preuve d’un peu de débrouillardise et de créativité. Pour l’occasion, sa blouse Givenchy, seul vestige de sa vie antérieure, est délicatement niché sous une jupe moulante, lui donnant une silhouette classique. Alors qu’elle passe en revue le moindre pli de son vêtement, le rouge qui couvre ses lèvres et son épaisse chevelure qui tombe en cascade sur ses épaules, les papillons s’agitent dans son ventre. C’est étrange, pour Delilah, de prendre autant de temps à peaufiner son apparence. Elle qui a toujours détesté bien paraître, faire semblant, porter un costume. Mais cette soirée est importante, la célébration du Conseil, organisation qu’elle s’acharne à défendre contre les humains conservateurs comme sa mère.

C’est en taxi qu’elle se rend jusqu’au manoir Beauregard, une petite demi-heure après le début de l’événement. Elle s’engouffre rapidement à l’intérieur de la bâtisse et s’arrête un petit instant pour observer les lieux. Salle de bal, jardin illuminé, des serveurs se promènent entre les quelques invités offrant amuse-gueule et boisson. Delilah ne peut s’empêcher un petit sourire. Ces choses du passé qui reviennent à elle comme un murmure à ses oreilles. Une pointe de nostalgie plaisante qui lui fait apprécier davantage la vie qu’elle a choisi de mener. « Would you like a glass of champagne, miss? » Un serveur l’accoste et elle empoigne le verre avec enthousiasme. Si elle n’est pas encore tout à fait à l’aise, ça ne saurait tarder. Elle se dirige ensuite vers le jardin où quelques invités discutent, à l'affût d’un visage qui lui soit familier.

06 juin | Sirius se tenait devant la glace de sa salle de bain, repassant un coup de peigne dans ses cheveux bruns, d'habitude dépourvus de cette légère touche de laque. Il venait tout juste de sortir de la douche et d'enfiler son costume et seul sa cravate et ses chaussures cirées manquaient pour qu'il puisse sortir et se rendre jusqu'au manoir Beauregard. Pourtant, l'envie de se mêler au bal organisé ne reposait que sur quelques petits détails et la venue de son père en faisait partie. Nul doute, après tout, que Lorenzo Altar s'y rendrait et son fils ne lâcherait jamais l'affaire – enfant blessé, frustré, en colère et qui ne demandait pourtant rien de plus simple que cet amour père-fils. Alors, malgré la fatigue qui pesait lourd sur ses épaules suite à la pleine lune qui avait précédé ce samedi, et malgré les bleus apparent sur son poignet gauche alors qu'il avait eût un moment plus bestial et avait tenté de se défaire de ses chaînes, Sirius était décidé à se rendre sur les lieux.

Ses yeux bruns se figèrent sur la glace, alors qu'il enroulait autour de son cou sa cravate. Au fond, son cœur cherchait à savoir si le Rossignol serait là, rayonnant et chaleureux, mais le lycanthrope était plus absorbé par son paternel pour le moment et ne cherchait qu'à finir par le satisfaire, le rendre fier en dépit des chemins qu'il avait emprunté et qui n'avait pas plu à Lorenzo. Sa mâchoire se serra sur ces pensées, et Sirius sortit de la salle de bain, enfilant ses chaussures avant de prendre le taxi qui le mena jusqu'au Manoir. Il n'avait pas pris sa moto, considérant que conduire en costume ne serait pas très confortable, et resta un instant contemplatif face à la somptueuse bâtisse. La musique résonnait fort entre les murs et l'odeur du buffet lui titilla les narines. Sirius tira légèrement sur son costard pour l'arranger un peu, la nervosité dévorant son cœur qui battait à un rythme un peu plus rapide. Il s'immisça à l'intérieur, croisant le regard d'hommes et de femmes, certaines au bras de leur partenaire tandis que d'autres étaient seules, comme d'autres hommes qui s'affairaient alors à aller chercher de quoi se rafraîchir.

Un serveur vint lui proposer une coupe de champagne, mais le lycanthrope refusa d'un signe de la main, secouant légèrement la tête avant de lancer des regards autour de lui. Pour le moment, il ne voyait aucune trace de son père mais ses mirettes avaient repéré Delilah et il se fendit de ce sourire qui n'avait pas beaucoup de vrai, s'approchant de la silhouette qu'il connaissait plus que bien et qui se trouvait près des jardins. « Delilah. Tu n'es pas accompagnée ? » demanda t-il, alors qu'une autre question lui brûlait les lèvres. Aurais-tu vu mon père ?

06 juin || Elle avait entendu le son des violons depuis l’extérieur du manoir. Mélodie envoutante qu’elle ne cessait d’apprécier, un petit air qu’elle ne connaissait trop bien. Un sourire étira ses lèvres, cette soirée allait sans doute être des plus divertissantes. Si la façade extérieure du manoir - accueillante sous toutes les décorations posées pour l’événement, ce qui faisait rupture avec l’aspect plus sombre de ce bâtiment auquel elle était habituée – lui rappelait les grandes résidences d’Angleterre où elle avait l’habitude d’accompagner soit son père, soit son grand-père, dans des événements de ce genre, le décor intérieur ne faisait qu’accentuer ses souvenirs de jeunesse. C’est un sourire aux lèvres qu’elle avait accepté le verre de champagne qu’on lui avait tendu. Portant la coupe à ses lèvres, elle se souvenait aisément de la petite louve qui, prenant une gorgée dans la coupe de son père, grimaçait au goût de ce breuvage qu’elle savait apprécier à présent.

S’étant arrêtée pour écouter la musique, elle saluait poliment les gens qu’elle croisait, sans toutefois entamer de conversation. La jeune louve était quelque peu hypnotisée par la beauté des lieux. Calypso savait pourtant qu’elle devrait s’intégrer à des discussions à un moment ou l’autre, mais pour quelques minutes, elle préféra laisser ses pensées s’envoler au rythme de la musique vers des souvenirs lointains d’un autre continent. Un nouveau sourire, sa famille lui manquait, oui. Elle aurait bien aimé pouvoir partager cette soirée avec eux, mais elle comptait bien en profiter aussi. Remarquant soudainement que sa main droite, sans même qu’elle n’y réfléchisse, bougeait en cadence avec les notes des violons, dans un morceau qu’elle avait elle-même joué trop souvent, elle se retint de rire et décida de sortir dans le jardin se changer les idées. La musique était magnifique et elle eu une petite pensée pour Thomas. Elle lui raconterait sans doute l’ambiance la prochaine fois qu’elle le verrai, ne manquant pas de lui parler de cette musique envoutante, sachant que le pauvre ne mettrait jamais les pieds dans une soirée qui grouille de Crawlers. Et alors qu’elle avançait dans le jardin, illuminés par la lumière des lampions, Calypso senti son cœur se serrer. Il était là. Elle se doutait bien que c’était une possibilité, mais une part d’elle espérait ne pas avoir à croiser sas route. Ne voulant cependant pas retourner à l’intérieur de ce pas, elle se dirigea tout simplement dans un autre coin des jardins, toujours sous le choc de la beauté des lieux.

Well, this calls for a toast Ft. Savannah's people

Renfrognée, Kira se demande pour la énième fois ce qu'elle faisait là. Elle ne le savait pourtant que trop bien : la curiosité l'avait poussé, après quatre ans passé à Savannah, quatre ans à ignorer le Conseil autant qu'elle le pouvait, à finalement franchir les imposantes grilles du Manoir Beauregard. Elle ne s'expliquait pas tout à fait cette fascination qu'elle éprouvait face à l'imposante demeure, si différente de ce qu'elle avait toujours connu à Mesa et à Phoenix. Il lui semblait parfois que la Géorgie avait ce côté solennel qui tranchait d'autant plus avec l'ambiance chaleureuse qu'elle avait toujours connu en Arizona - à moins que cela ne soit simplement que le reflet du tournant radical qu'avait pris sa vie, quatre ans auparavant. Toujours était-il qu'elle s'était décidée. Elle se souvenait de l'instant exact où elle avait fait son choix, affirmant sa volonté de se rendre à cette fête débile qu'elle avait ignoré les trois années précédentes. Il avait suffit que ses yeux rencontrent un bête calendrier pour que la lumière se fasse : un lendemain de pleine lune. Quiconque aurait pu y voir au mieux, une volonté d'exclure les lycans de la partie, et au pire de leur nuire. Kira avait beau maîtriser ses transformations de manière satisfaisante, les pleines lunes la laissaient épuisée, contusionnée et souvent de mauvaise humeur, comme la plupart de ses camarades lupins. L'idée d'affronter une soirée mondaine le lendemain avait quelque chose d'invraisemblable - tout comme la perspective de se plier au dress-code imposé. Mais la jeune femme y avait eu un défi : le Conseil cherchait à balayer les loups d'un revers de la main ? Elle serait là pour leur prouver qu'ils n'y étaient pas parvenus. Question de principe.

Et elle était venue, Kira, à reculons et en grognant, mais elle était là. Vêtue d'une robe qui ne cachait rien de ses bleus et contusions inhérentes à sa transformation de la veille, elle dissimulait mal son regard noir derrière sa coupe de champagne. Elle avait beau se dire qu'elle accomplissait un acte militant, sans s'avouer qu'une part d'elle-même s'extasiait à l'idée de se trouver au cœur d'une telle fête sans avoir à y faire le service, elle se maudissait quand même de s'être embarquée dans un tel traquenard. Jusque là, elle s'était contentée d'intercepter les serveurs qui passaient à sa portée pour détourner avec application toutes les coupes de champagne qu'elle pouvait - tant qu'à être là, autant rentabiliser l'opération. Elle n'avait pas repéré de visage connu dans la foule, mais pour être honnête, elle était si fatiguée qu'elle n'était pas certaine d'être en mesure de reconnaître qui que ce soit - son frère aurait tout aussi bien pu se faire passer pour un serveur qu'elle ne l'aurait sans doute pas remarqué. Pour une idée à la con cette soirée, c'était une idée à la con.

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Bal du Conseil
< Event #1 >
6 juin 2020

Lippes étirées dans un sourire de façade qu'elle ne peut cependant se permettre d'effacer, Rafaela glisse une coupe de champagne entre ses doigts, décidant que c'est dans cet excellent breuvage que se trouve tout le courage dont elle a besoin pour affronter cette soirée où défilent d'élégants vêtements et des sourires de circonstance à n'en plus finir. Le bal du conseil est une tradition annuelle à laquelle elle a toujours participé, pourtant cette fois l'événement a quelque chose de particulier. Elle est la cheffe de la BCC à présent, bien obligée non seulement de participer à cette mondanité mais aussi de représenter au sein du manoir Beauregard la brigade et son travail pour l'harmonie entre les créatures. Un poids conséquent, une véritable responsabilité à laquelle elle avait échappé toutes les années précédentes.

Le volume de sa coupe a déjà diminué de moitié lorsqu'elle attrape un petit four sur le plateau d'un serveur qui passe devant, les lèvres toujours étirées car elle n'a pas le droit de laisser paraître toute la lassitude qu'elle éprouve pour ce genre de mondanités. Rafaela a toujours été une femme d'action, alors une soirée où elle est obligée de porter robe et escarpins pour faire bonne figure, c'est loin de la passionner. Pourtant elle fait bien semblant, souriant sans broncher, taisant son envie folle de défaire la tresse qui regroupe toute sa chevelure sur son épaule droite. Il y a bien son regard qui trahit ses habitudes de flic, à surveiller la foule comme si elle craignait que quelque chose arrive. Elle est parfaitement lucide quant aux risques dus à la date du bal, ayant déjà eu à supporter à de multiples reprises ses collègues lycans les jours suivants leur transformation lunaire. Alors en ce lendemain de pleine lune, elle ne peut s'empêcher d'être vigilante : la situation ne doit surtout pas dégénérer.

Son regard s'accroche cependant à une silhouette qu'elle connaît, et il ne lui en faut pas plus pour rejoindre @Kira Monteiro – de face, pour ne pas risquer de la faire sursauter. Vêtue d'une jolie robe sombre qui dévoile des bleus sûrement dus à la soirée de la veille, la demoiselle n'a pas l'air des plus à son aise dans cette ambiance si mondaine. « Kira, » la salue-t-elle avec un sourire plus naturel que tous ceux qu'elle a offert auparavant aux convives qu'elle a croisés. « Dure nuit ? » Elle se doute que la réponse sera affirmative, du moins si Kira veut bien lui en donner une. Il est aussi fort probable que la louve se contente de grogner, en réalité. « Tu n'as pas l'air très à ton aise, pourquoi es-tu venue malgré la pleine lune ? » demande-t-elle de sa voix la plus neutre possible, sans une once de moquerie ou reproche. Toute inquiétude pour la jeune louve intentionnellement dissimulée car elle voudrait éviter qu'elle lui grogne dessus parce qu'elle se fait trop de soucis pour elle, reproche qui serait sûrement encore plus agressif qu'à l'accoutumée car cette nuit la lune était pleine.

La tenue de Rafaela :

Jukebox CLIC :

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event #1

GUESTS OF THE COUNCIL

"Are we really happy here
With this lonely game we play?
Looking for words to say
Searching but not finding understanding anywhere
We're lost in a masquerade"
Mascarade, Ghost of the Opera

She is not one, she is many.

Les sorcières zapien sont une communauté soudées, un exemple à suivre. C'est l'image qu'elle veut donner au monde, c'est l'image qu'elle donnera ce soir, la head witch. Elles arrivent en groupe, volée de cette rare race d'oiselles qui peuvent soigner au toucher, dizaines de sorcières aux atours virevoltants qui passent la porte de la grande salle, sœurs presque bras dessus bras dessous venues conquérir les cœurs plutôt que les corps, pour une fois. Adriana tout de blanc vêtu à le sourire aux lippes et le regard doux, regard qui se perd déjà dans la foule à la recherche de quelques invités VIP, de ceux qu'il faut approcher et charmer en priorité, pour servir les intérêts du coven.

Blanche Adriana enrobée d'élégante pureté, parée à attaquer comme ces requins de politiciens. Elle n'est pas là pour s'amuser, ni pour danser. Elle est là pour se montrer, parce que c'est ce qu'on attend de la head witch d'un des covens les plus influents. Sois belle, sois appréciée, les humains ont cette superficielle habitude d'aimer ce qu'ils trouvent beau et doux, avant de l'écraser sous leur pied. Toi, Adri, tu n'as pas à porter ces responsabilités, alors sois-juste toi-même ; disait son hermana, quand elle lui posait des questions sur le rôle d'une head witch, à l'époque ou elle ignorait que cela lui serait utile un jour.

Ce bal est une mascarade, à l'exception que les masques sont invisibles, fondus avec la peau et les sourires hypocrites. Ce bal est un test qu'elle compte passer, la perfectionniste, le Conseil veille sur ses troupeaux et Adriana se fait agneau pour mieux rester en leur faveur. Et pourtant, elle aurait beaucoup à redire, sur leur organisation, à commencer par cette date fort mal choisie, un lendemain de pleine-lune, comme pour mettre à l'écart le lycans et leur réputation loin dans leur grande soirée sous influence vampirique. Ce que faisaient les lycans membre du Conseil, à part profiter des honneurs de leur position, elle se le demandait, parfois. En parlant de lycans, en voilà un qu'elle connaît bien qui passe en coup de vent, tel un boulet de canon il détonne malgré son beau costume, quoi qu'il ait vu Wes semble déterminé à ne pas le perdre, elle goutte tentativement à l'excitation carnassière qui le fait disparaître loin de la foule, avant de retourner à son propre objectif, elle n'avait pas de temps pour de la curiosité mal placée.

Le mot d'ordre transmis à ses consœurs est simple : pas d'esclandre, elles ont une réputation à tenir. Le conseil avait surtout été prodigué à celle qui trop souvent tendait à se faire mouton noir, Layla. Mais Adriana lui fait confiance, face au monde, elles sont une pour toutes, qu'importe les conflits qui peuvent les détruire en interne. Pourtant à peine entrées, Layla disparaît déjà dans la foule. Elle aurait aimé qu'elle reste plus longtemps auprès d'elle, prenne exemple, soit présentée à certains appuis que le coven avait dans les différentes communautés... Mais Layla est comme le vent, ce n'est pas un corset qui peut la faire tenir en place. Triste vérité.

Elle attrape une coupe de champagne au vol et commence à échanger quelques mots avec divers convives, laissant la volée se disperser. Aimable et observatrice, elle repère ses cibles d'intérêt, garde notamment un œil sur la cheffe de la BBC, déjà prise par une conversation. Était-elle là pour s'amuser ou pour veiller au grain, telle était la question. Tant de crawlers et humains au même endroit, l'annuel bal restait toujours théâtre de tension, malgré la poudre aux yeux. La musique est agréable, au moins, et elle songe que Meredith l'aurait appréciée, même si elle espérait qu'il ménage son genou et décide de s'épargner cet événement... Qu'elle-même aurait préféré éviter, si elle l'avait pu.

Tenue ici

Well, this calls for a toast Ft. Savannah's people

Toujours fermement agrippée à sa coupe de champagne, Kira prit vaguement conscience qu'elle serrait les mâchoires au point de s'en faire grincer les dents. Au fond, elle n'avait pas envie d'être là, plantée au milieu de cette soirée mondaine, anomalie au sein d'un monde dont elle ne faisait pas partie. Personne ne l'avait poussé à venir, on pouvait même plutôt considéré que les hautes sphères avaient cherché à exclure les gens comme elle de cette soirée, et pourtant elle était là. Portée par son orgueil, sa volonté farouche de ne pas se laisser effacer par une caste dirigeante dans laquelle elle ne se reconnaissait pas, elle était là. Curieux militantisme qui passait par l'ingestion frénétique de petit four arrosé de champagne. La jeune femme en était même à se demander si sa présence n'allait pas finir par en déranger certains - non pas qu'elle ai planifié le moindre esclandre, mais les regards noirs qu'elle lançait à quiconque passait à ses côtés pouvaient suffire à lui attirer des ennuis. Elle n'avait pas besoin de ses sens lycans pour ressentir la tension électrique qui régnait au sein du Manoir Beauregard, accumulation de faux-semblants et de préjugés qui ne demandaient qu'à mettre le feu aux poudres. Elle n'était pas du genre à déclencher les hostilités Kira, mais elle n'avait pas non plus envie de faire semblant. Elle voyait les regards en coin de certains vampires. Elle sentait la condescendance de certaines sorcières. Et plus que tout, elle percevait la crainte et la haine qui émanaient des humains présents. Elle avait envie de tous leur hurler dessus.

Mais Kira se savait surveillée, et malgré sa fatigue, elle reconnaissait sans problème l'odeur de la personne qui s'approchait d'elle. Rafaela, qui, même en civil, semblait bien décidée à garder un œil sur elle. La brune refréna un agacement exacerbé par son épuisement. Si la cheftaine de la BCC avait l'intention de la fliquer ou de la faire sortir, elle n'allait pas être déçue - mais pour le moment, il était important d'afficher une neutralité de circonstances. "Rafaela. Le ton était un peu plus sec que ce qu'elle n'aurait voulu, mais au moins était-elle parvenue à articuler un mot sans grogner. "Paraît que personne ne dort bien les nuits de pleine lune." L'ironie de sa réplique était à peine contrebalancée par le rictus peu convaincant qu'elle affichait en lieu et place de sourire. "J'allais quand même pas faire ce plaisir au Conseil. Mais t'inquiète, j'ai pas encore prévu de faire un scandale." Kira s'agaçait souvent de la manie qu'avait Rafaela de toujours la garder à l’œil, et ne résistait pas à l'envie d'ironiser à ce sujet.

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Bal du Conseil
< Event #1 >
6 juin 2020

Perchée sur ses escarpins noirs et au bras de son petit-ami, Poppy se sent intouchable ce soir, qu'importe les crawlers qui pullulent dans le manoir Beauregard. Vêtue d'une robe qui dévoile son dos sans être vulgaire et dont le pourpre est assorti à son rouge à lèvres, maquillée de sorte à mettre en valeur ses iris claires, elle s'est mise sur son trente-et-un à l'occasion du bal du conseil. Il ne pourrait en être autrement pour la benjamine des Wilkes qui tient tant aux apparences, d'autant plus en cette soirée censée célébrer la mixité de Savannah qu'elle désapprouve tant. Si ses lèvres sont étirées d'un sourire qui se veut naturel depuis qu'elle est aux alentours du lieu de réception, elle n'en reste pas moins écœurée de savoir qu'autant de créatures sont ici. Comment peut-on laisser des loups-garous incontrôlables se mêler à la fête alors que la pleine lune qui fait d'eux de véritables monstres – pas qu'ils n'en soient pas sous leur forme pseudo-humaine, cela dit – était il y a si peu de temps ? Et des sorcières qui pourraient manipuler l'esprit de n'importe qui pour les utiliser à leur avantage ? Sans parler de ces buveurs de sang qui profiteraient de n'importe quelle occasion pour planter ses crocs dans de la chair humaine ? Elle trouve cela scandaleux, que le Conseil accepte de tels rassemblements qui sont un danger évident pour l'humanité.

Pourtant elle est là, foulant le sol de ses talons, accrochée au bras de Jude qui, comme d'habitude, est d'une beauté incomparable. Il rayonne dans son costume, et assurément ils sont magnifiques tous les deux. Le visage éclairé d'un sourire que rien – espérons – ne saurait effacer, Poppy regarde autour d'eux avec une légère suffisance au fond des yeux. Elle hoche la tête lorsque son petit-ami lui propose d'aller leur chercher du champagne, l'embrassant avant de se détacher de son bras. Une fois seule, elle lisse un des plis imaginaires de sa robe avant que sa main se glisse instinctivement dans sa petite pochette pour en extirper son téléphone. En attendant le retour de son prince charmant, la voilà qui répond à quelques messages tout en regardant régulièrement autour d'elle, à la recherche d'une quelconque distraction ou d'une personne suffisamment intéressante pour qu'elle lui accorde son attention. Pour l'instant pas de Scarlett en vue, ni de Suzy, seulement @Delilah Parker-Wright qu'elle a aperçue du coin de l’œil et à qui elle n'offrira pas plus qu'un dédain qu'elle ne prend pas la peine de dissimuler.

La tenue de Poppy :

Bal du Conseil
< Event #1 >
6 juin 2020

Déformation professionnelle ou vigilance naturelle à cause de l'importance de l'événement et de la date choisie, Rafaela ne peut pas s'empêcher de surveiller tout ce qui l'entoure comme si quelque chose de mauvais devait forcément arriver. Assurément elle n'a pas encore assez bu pour baisser sa garde, reconnaissant plutôt une silhouette qu'elle connaît mais qui semble moins en forme qu'à l'accoutumée. Rien d'étonnant durant un lendemain de pleine lune, mais cela suffit à ce que la jeune femme s'approche de @Kira Monteiro et la salue. Elle sourit même, un sourire bien plus naturel que ceux qu'elle a dû offrir depuis le début de la soirée, pourtant cela ne suffit pas à amadouer la demoiselle. « Rafaela. » Ça commence mal, l'aînée n'a besoin que d'un mot pour le comprendre – entre le ton et les dents qui semblent serrée, comment en douter ? Elle aurait pu être plus subtile en parlant de la pleine lune, aussi, mais elle connaît la tendance qu'a Kira a réagi de façon excessive dès que la flic fait l'erreur – si c'en est une, et c'en est une selon la louve – de s'inquiéter un peu pour elle. « Paraît que personne ne dort bien les nuits de pleine lune. » Rafaela pince les lèvres. « Désolé. J'aurais préféré qu'ils ne choisissent pas une date pareille. » Elle entend un lendemain de pleine lune sachant que tout Savannah est invitée à se joindre au bal – et donc beaucoup de lycans. Déjà que l'ambiance est toujours feinte durant cette soirée d'apparat et de taffetas, dissimulant une tension que Rafaela craint de voir éclater de la manière la plus dramatique qui soit, mais alors décider de l'organiser lorsqu'une partie des habitants – et donc des invités – est à cran, les crocs – métaphoriquement – sortis et susceptible d'utiliser la violence à la moindre contrariété... Il faut croire que les politiciens sont si éloignés de la réalité qu'ils ne réfléchissent pas à ces choses-là lorsqu'ils prennent une décision. « J'allais quand même pas faire ce plaisir au Conseil. Mais t'inquiète, j'ai pas encore prévu de faire un scandale. » Décidant de passer outre l'ironie de Kira en la mettant sur le compte du lendemain de pleine lune, la cheffe de la BCC porte sa coupe de champagne à ses lèvres. « Tu es priée de ne pas faire scandale du tout. Je n'ai aucune envie de terminer ma soirée en t'amenant avec moi au poste, » rétorque-t-elle sans une once d'agressivité, à la manière d'une mère qui interdirait à sa fille de mal se comporter. Dire que Rafaela n'a pas prévu de faire la police ce soir serait un mensonge : ce n'est pas tant qu'elle le veut, mais elle le doit. Du moins elle suppose. Elle a tendance à laisser sa vie professionnelle empiéter sur sa vie personnelle, pourquoi ce soir ce serait différent ? Si cela ne tenait qu'à elle, elle ne serait en réalité pas venue – très peu pour elle, les réceptions, l'artifice et les faux-semblants. Pourtant elle a un rôle à tenir, même si ce n'est que de la figuration et que cela ne prouve en rien les résultat de sa brigade. Evidemment qu'elle n'est pas femme à se parer d'une robe et de bijoux pour des festivités de la sorte : avant d'être nommée cheffe, elle a passé sa carrière à courir après des personnes commettant délits et crimes.

La tenue de Rafaela :

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