closing time — raquel

C'est donc elle qui tourne autour de Caleb comme une mouche à merde ? Raquel n'a que peu de considération pour elle, qu'elle ne soit pas une louve ne fait qu'enfoncer le clou dans le cercueil. Penser sur prénom est suffisant pour l'écorcher dans l'âme. Tout comme lui, elle possède sa réputation et si on peut s'y fier aussi avec autant de fidélité qu'à la sienne, alors elle n'est pas ce dont son louvetau à besoin. Il ne lui fait pas confiance ; jamais il n'accorde sa confiance à qui que ce soit. Aya et Caleb le savent, même eux ne sont pas des exceptions, il les tolère et c'est la toute la différence, la seule nuance possible. Qu'il fasse ce qu'il désire quand il sera libre de voler de ses propres ailes, tant que le loup lui devra allégeance, Raquel ne se gênera pas pour contrôler ses fréquentations et mener la dance. Le petit ballet auquel elle se livre avec Caleb ne lui échappe pas, la manière qu'ils ont de se regarder et les trop nombreuses coïncidences. Il a vu son visage trop de fois ces temps-ci pour qu'il s'agisse de la providence. Si ils font l'effort de se cacher, alors il a bien rater l'éducation de Caleb parce qu'ils ne trompent personne, surtout pas lui. Pas de chance, il est particulièrement aux aguets sur ce genre de sujets. Ce sont des choses qu'il a apprit à reconnaître, pour avoir lui même fût un temps, été tenté de poser sur yeux sur la gente féminine avec peut-être une autre intention que décharger sa colère et sa frustration dans un calice en chair et en os. Tout cela n'apporte rien de bon.
Il est confortablement assis sur sa chaise, dans un angle du bar où il peut observer les allées et venues sans avoir à se tourner dans tous les sens comme une girouette et éveiller les soupons. Un brin de paranoïa qui reste profondément ancré dans sa peau comme un tatouage, que Layla entre dans l'équation où non, ça ne change rien à son habitude. Wes s'installe toujours à cette place, si bien que personne n'essaye de la lui prendre. Cela fait un bail qu'il n'a pas eu à sortir les crocs pour asseoir son autorité. Il n'aime pas se battre de la sorte, ça n'a rien de glorieux. Se montrer en spectacle hors de l'arène ne l'intéresse pas. Pas de vagues. ll ne boit pas non plus, la bière ne risque pas de lui faire tournée la tête vu les litres d'eau qu'ils utilise pour la couper, mais c'est une question de principe. Rester sobre, rester maître de lui même, rester en contrôle sur son environnement. Il surveille jusqu'à la fermeture, pilier de bar par excellence et même quand les derniers clients s'en vont, il ne décolle pas de sa chaise. Ce n'est pas à l'avantage de Layla que les choses se déroulent ainsi, l'absence de témoin le rend plus confiant, plus à l'aise. Dans la foule, il ne vaut pas un clou, même si il n'ira jamais l'admettre. Une phobie dissimulée sous une confiance en lui excessive.
L'hypocrisie de son sourire lui donne envie de vomir ou de mordre dans sa joue pour le lui arracher. Il sourit en retour, carnassier et lui répond d'un ton monocorde dénue de sympathie. « Tu peux continuer ta fermeture, je n'ai pas l'intention de consommer, seulement discuter. Ça ne devrait pas t'empêcher de passer la serpillière. Et puis, il paraît que vous les femmes, vous pouvez faire deux choses à la fois comparé à nous. » Il pense chacun de ses mots et sa condescendance n'est que renforcée en sachant qu'elle n'est qu'une sorcière, jouant de ses atours pour obtenir ce qu'elle veut. Son rapport aux femmes a toujours été compliqué, l'absence de sa mère a empiré le phénomène. Cette haine, cette méprise qu'il leur voue n'est qu'une projection d'une peine plus profonde. Il se redresse sur sa chaise, balançant ses deux chambres devant lui, les bras croisés sur son torse qui le rendent plus fermé que jamais, les yeux noircis par la colère. « C'est dommage, Caleb n'est pas là ce soir, il aurait pu te donner un coup de main. Tu pourrais lui apprendre à nettoyer sa merde. » Inutile de tourner autour du peau, il lance les hostilités avant qu'elle ne se fasse des idées sur ses intentions.

Il aurait pu facilement mordre à l'hameçon si il n'avait pas des yeux, des yeux qui sont habitués à percevoir ce qui échappe aux autres, et si il ne passait pas le plus clair de son temps à se méfier de tout le monde, même des deux gosses qui dorment dans son appartement. Hypovigilance héritée de sa fuite, de mois passés à courir sous la pluie et le vent, se cacher dans des squats plus miteux les uns que les autres. Il l'a dans la peau, tient plus de l'animal que de l'homme à force. Raquel s'attend toujours à ce qu'on essaye de le poignarder dans son sommeil et son attitude rustre et renfermée ne donne certainement pas envie de le tirer du lit pour lui faire un câlin. Il fronce le nez, flairant le mensonge. Une hésitation. Elle nie connaître Caleb, lui sait qu'il y a quelque chose entre eux. Quoi exactement, c'est tout ce qu'il cherche à savoir, les détails ne l'intéressent pas, seuls les faits. Si c'était le cas, c'est un détective privé qu'il engagerait, il n'aime pas qu'on lui cache des choses. Les mensonges l'insupportent et le petit caractère de Layla le fait grogner de frustration. Pour un louveteau qui ne supporte pas les élans paternalistes et qu'on soit toujours en train de le tirer par la peau des fesses, lui hurler dessus, Caleb choisit ses femmes dans ce même genre de bois. Il décrirait Layla en un mot, acerbe, si il n'était pas là pour lui arracher les vers du nez, il lui accorderait qu'elle aboie assez fort pour se fondre parmi les plus naïfs des loups. Mais elle ne sera jamais des leurs, quoi qu'elle fasse, qu'importe son attitude, ses efforts, sa volonté - que cherche t-elle d'ailleurs, jouer les grandes ? vendre sa camelote ou se faire un lycan pour l'ajouter à son tableau de chasser? Ce n'est pas en sa cachant derrière une moue désobligeante et en crachant son venin comme un serpent qu'elle se fera une place dans son estime. Raquel reste calme et patient. Au final, c'est elle qui s'agite, qu'elle le veuille ou non. La maladresse dans ses doigts, il voit croire qu'elle est liée à son affirmation et non à une volonté délibérée de déverser le contenu des verres restants. Sinon, c'est bien bas, même pour une sorcière. Si elle veut se battre, qu'ils en viennent directement aux mains, voilà un langage au moins qui ne laisse pas de place aux quiproquos.

La grimace est mauvaise quand elle sous-entend qu'il pourrait être son chéri et il retourne les mots dans son esprit, se coupant momentanément du monde pour y réfléchir. Touché, songe -il, il y a derrière cette accusation honteuse une part de vérité, d'inquiétude qu'il n'invente pas. L'idée le dégoutte profondément et le révolte, inspire en lui un sentiment protecteur envers le jeune qui est avant tout, ce qu'il a de plus d'un fils. C'est bien pire qu'un chéri, c'est un enfant, un enfant qu'on ne peut pas tenir en laisse, mais qu'on doit sans cesse surveiller. Sans doute projette t-il ses craintes à travers lui, se fait un peu trop présent parce qu'il a été éloigné des siens trop tôt. Il invente des problèmes qui n'existent pas pour l'instant, dans la mesure où il voudrait ne jamais en rencontrer. Il préfère se faire haïr de tous, de Caleb même, et de ceux qu'il fréquente. C'est pour son bien.

L'insulte elle, le fait ricaner et le ramène à la réalité. La langue si familière chante une douce mélodie à ses oreilles et passe de la pommade sur la violence des mots. Elle aboie, oui, comme un petit chien teigneux, ceux que l'on craint d'écraser et lui se retient de rentrer dans son jeu, les poings serrés et les jointures blanchies. « Cuidado con lo que dices, bruja. » Il la foudroie du regard, la mâchoire braquée. Il a horreur de tourner autour du pot et n'a pas toute la soirée, tout comme elle. Si il le faut, il la cuisinera autant de temps que nécessaire, il doute que Javier lui en voudra. Rare sont ceux qui lui cherchent des poux. « Le client n'est-il pas roi Layla ? » Il la rejoint devant le comptoir, déployant ses jambes dont les tendons sont encore douloureux. Il s'y accoude et maintient cette distance entre eux, qu'il s'impose pour l'induire en confiance et la convaincre qu'il ne représente pas une réelle menace. Au pire, il n'est qu'un loup vieillissant se faisant du soucis pour son pair, n'est-ce pas ?  Les séquelles des transformations forcées frappent à sa porte, surtout quand l'humidité s'en mêle et lui rappellent que si son corps lui appartient, il ne lui obéit pas. Tout comme ses champions. Ses possessions ont tendance à échapper à son contrôle et lui prouver que malgré toute la volonté et tout l'or du monde, il ne peut pas maintenir des esprits enchaînés. « J'ai remarqué votre petit manège. Est-ce qu'il se passe quelque chose entre vous, ou est-ce qu'il a besoin que je lui apprenne à la garder dans son pantalon ? » Le mépris est palpable. Il l'enfance dans son mensonge plutot que de s'en indigner et lui montre qu'il sait. Inutile de faire l'idiote. Il préférait le voir traîner avec une autre genre de femme. Une petite louve douce qui l'aiderait à gérer sa colère et qui jouerait le rôle de sa mère, pas une furie qui attise cette flamme qu'il est le seul à pouvoir forger. La jalouse t-elle ? Il y a une forme de colère envers elle. Il ne l'imagine pas avec ce genre de personnalité, il essaye de visualiser et se retrouve face à sa propre incompréhension. Il la détaille de la tête au pied, la curiosité qui luit dans ses yeux, dépourvue de tout jugement. Les énigmes le fascinent toujours autant et elle en est une qu'il aimerait bien percer à jour.  

Les yeux sont le reflet de l'âme, ils ne trompent personne, même les meilleurs menteurs sont des livres ouverts quand les yeux trahissent leurs intentions. Wes ne peut prétendre lire tout ce qui se passe dans les méninges fumantes de la sorcière, mais il sent qu'elle rompt doucement, qu'il s'approche de son objectif et fait sauter ses cadenas un à un. N'est-il pas fait pour ça après tout ? Pénétrer là où les gens tentent de préserver leurs secrets et voler les confidences des lèvres scellées. Il doit se tenir à la hauteur de sa réputation et chaque porte de sortie qu'il lui offre, chaque tremplin pour qu'elle renchérisse n'est qu'une façade pour lui permettre de garder l'ascendant. Il trouvera toujours quoi lui répondre, le mec de cinquante piges. Plus de quarante ans qu'on essaye de le berner, elle n'est ni la première, ni la dernière, les langues de vipères soufflent toujours avec ardeur mais elles sont incapable de mordre. L'expérience c'est ce qui les différencie, l'habitude que la vie lui marche dessus et essayer de le faire ployer. D'un point de vue philosophique, il se veut roseau qui ne ploie jamais sans le vent. Réellement, il est si rigide dans sa manière de concevoir le monde qui l'entoure qu'il enfonce toute les barrières. Qu'on lui refuse quelque chose lui est impensable, si il ne peut l'obtenir par devant il l'aura pas derrière. Tous les moyens sont bons et les coups bas sont encouragés. « Je préfère que chacun reste chez soit, mais c'est toujours moins pire que de le voir fricoter avec une vampire ou une humaine. » Il ne cache même plus son racisme, nuancé par quelques tolérances qui ne font pas de lui quelqu'un d'ouvert pour autant. Il possède son lot d'exceptions. Des rares âmes qu'il considère agréable de compagnie ou qui ne viennent pas le froisser, il est aussi simple pour elles de disparaître de sa liste blanche. Il ne tolère que peu de monde et fait la guerre au reste.
Pour qu'elle comprenne, puisqu'elle semble ne pas saisir toute l'étendue du foutoir dans lequel elle s'est fourrée, il faudrait qu'il lui explique. Il n'est pas contre, sans doute faudrait-il lui apprendre la vie. Au moins celle qu'il mène. Il n'a pas peur de ses petites piques, de vraies lames ont tranché sa peau et découpé ses rêves de gosse. La méchanceté n'est qu'une chatouille qui le fait rire et égaye ses soirées, il respecte au moins ceux qui lui tiennent tête et ne savent pas baisser si facilement les bras. Dommage qu'il ait autant de raiser de l'estimer que de ne voir en elle qu'une catin qui se dresse entre Caleb et ses enseignements. Wes pèse le pour et le contre. Si elle connait Caleb, elle doit potentiellement connaître ses activités. Les choses se savent par ici, même si on essaye de les cacher, les ges ne sont pas dupes. Certaines cicatrices sont difficiles à cacher et leurs origines ne laissent aucun doute. « Il est venu réclamer l'attention de tes doigts de fée et plus si affinité, c'est ça ? » Il s'enfonce, transgresse les règles de l'intimité. La vie privée de Caleb est la sienne, mais ça la pauvre Layla ne s'en doute pas. La main sur le coeur, parfait comédien, il joue le chiot brisé. Le père éploré que l'on n'ait pas mentionné son existence. C'est pourtant lui qui nourrit et loge le garnement qui vole dans les plumes de la Zapien. « Allons donc, il ne t'a pas parlé de moi ? Wes, son bienfaiteur ? » Titre ridicule qu'il se donne, qu'on lui donne dans toute l'ironie de la chose. Le bienfaiteur envoie ses protégés au casse-pipe et se frotte les mains avec les trésors qu'ils amassent pour lui. Le pire dans tous ça, c'est que les gosses ne s'en plaignent pas. L'offre est alléchante, les profils sélectionnés précisément parce qu'ils ne refuseront jamais le toit et le semblant d'affection qu'il est capable d'offrir. Il éclate d'un rire sournois. « Tu peux te réjouir, je vais le faire chier aussi, il faut croire que là dessus je l'ai bien apprit. Même lui il m'emmerde. L'élève à peut être dépassé le maître... Vois-tu, cela me concerne car Caleb et moi avons un accord. Et, je n'ai pas envie qu'une demoiselle, assez mignonne qui plus est, puisse lui retourner le cerveau et l'éloigner de ses objectifs. » Il
hausse un sourcil, la tête penché sur le coté à l’affût de la moindre de ses réactions. Peut-être qu'elle va enfin saisir toute l'étendue du problème et réaliser au passage qu'ils partagent un souci commun. Le début d'un accord entre eux. Voilà qui est alléchant. Wes peine à croire qu'il sera si facile de se débarrasser d'elle. Pendant une seconde, il a réellement cru que les deux jeunes partageaient un intérêt commun l'un envers l'autre. Il s'est trompé, mais c'est une défaite qui le réjouit, finalement. La version de Layla lui plait ; c'est tout ce qu'il veut entendre.

Il ne peut s'empêcher de se demander ce qui l'a endurcie, pour qu'elle lui tienne tête avec autant d'aisance. Si c'est simplement cette ambiance de bois flotté et de bière qui donne au bar les allures d'un rafiot voguant sur les mers caraïbes, infesté de pirates qui n'ont pas d'autres ambitions que d'être saoul jusqu'à bon port, si c'est un autre accident de la vie qui lui a fait réaliser que pour survivre, il faut souvent être aussi mauvais que les herbes qui se dressent sur la route. Raquel ne prétend pas être touché, c'est de la simple curiosité. Connait ton ennemi. Il a toujours pensé que personne ne travaille ici de son plein gré, le patron n'est pas mauvais, les clients le sont. Ils sont aigris et abimés comme le mobilier, et tout comme le mobilier ils ont leurs racines profondément ancrées. Le loup a parfois peur de s'être autant accommodé à ce paysage, au point de lui même avoir son rôle à jouer dans le décor. C'est vraiment ce qu'il est devenu ? Tout de l'ivrogne si ce n'est que le poison dans ses veines, c'est la rage. Elle doit trouver un intérêt, tout comme lui, à venir s'échouer ici sur les rivages immoraux et s'oublier dans le vacarme. Parce que c'est bien connu, on essaye tous de faire taire ses propres pensées. La comprendre ne l'aidera pas à l'aimer, il doit juste cerner cette étincelle que Caleb voit alors qu'à ses yeux, elle n'est qu'une énième peste au coeur probablement brisé.

Il la sent s'agiter, comme un lion en cage et quelque part, Raquel sait qu'il aura au moins réussi à la perturber, si il continue de creuser il finira par mettre le doigt dessus. Elle lui récite son discours comme si elle l'avait apprit par coeur, lui a du mal à y croire. Il n'est pas né de la dernière pluie et certaines choses ne changeront jamais, comme le regard que s'échangent deux personnes qui se tournent autour sans oser s'approcher. Ils sont tous pareils et il n'y échappe pas, on ne se voit pas faire. « Comme quoi ? » Qu'il siffle. Touché dans le mille, l'ego du loup qui s'est démené toute sa vie pour être à la hauteur de la mauvaise réputation qu'on leur colle. Devenu sa propre réputation quand il a découvert que se complaire dans le malheur et la noirceur était plus simple que s'efforcer de poursuivre cette précieuse lumière. La sienne s'est éteinte et il ne fait aucun effort pour s'en sortir. « Tu préfères les gentils garçons ? Plus facile de les tenir à la baguette. Les femmes de ton genre, c'est comme ça que vous faites non ? Vous beuglez parce que la simple idée de perdre le contrôle vous effraie. Il n'y a pas grand chose qu'on peut contrôle avec Caleb. Ainsi sont les rapports entre les gens, à celui qui aura l'ascendant. Pour ses louveteaux, il est un père, il est naturel qu'il soit au dessus d'eux dans la chaine alimentaire. En amour, il est trop névrosé pour être capable de mener à bien une relation d'égal à égal. Alors il ne poursuit pas sa chimère.

Le gosse est une furie, Raquel déteste autant qu'il jalouse sa liberté, la sienne il ne l'a jamais vraiment retrouvée. Même une fois défait de ses fers, il est resté esclave de son passé. Il ricane et la suit du regard, cherchant à le croiser. « Quels objectifs ? Come on, tu en sais plus que tu ne veux l'admettre Layla. Caleb est un champion né. Je sais que tu vois de quoi je parle. » Il quitte son piédestal et lui fait face de toute sa hauteur, stoppant ses allées et venues qui lui donnent mal au crane. «  Tu es une vilaine menteuse. » Qu'il la nargue. « Je devrais peut-être t'apprendre la vie et te montrer dans quoi tu t'engages. » D'un point de vue extérieur, leurs combats - illégaux - sont de la barbarie. Personne ne comprend. Et comment pourraient t-ils comprendre ? Ils ne sont pas ceux que l'on a gardé comme des animaux de compagnie pendant des années.