(song-il/sonny) sing me the songs that taste of freedom

< Nom complet > Song-Il, bien qu'ici tout le monde l'appelle Sonny. Plus simple, moins dur à retenir, à prononcer, et en plus ça va avec son nom de famille; il connaît la chanson. Depuis plus de vingt ans, l'histoire se répète inlassablement et il finit par se présenter lui-même avec ce nom d'emprunt sans passer par la case Song-Il. Avec le temps, il a finit par s'y faire. < Âge, date et lieu de naissance > dix-neuf janvier, enfant de l’hiver, déjà un an quelques semaines plus tard avec Seollal, le nouvel an lunaire. C'était par un doux matin de mille neuf cent soixante-treize (1973), rosée non pas séchée mais presque glacée, sous le regard curieux des collines et des montagnes qui bordent Daegu. Quarante-sept ans, un bien grand nombre déjà, témoin des cheveux qui grisaillent sur les tempes, angoisse à peine contenue du prochain compte rond. Probablement plus vieux que ça en suivant le calendrier lunaire mais il a perdu le fil.  < Race et pouvoirs > Enfant de la lune, pouvoir ou malédiction transmise par sa mère, c'est chaque mois qu'il traine sa croix, duvet de poils et crocs aiguisés qu'il se garde bien d'user. Un lycan tout ce qu'il y a de plus banal, si tant est qu'on puisse qualifier ces créatures comme telles. les pouvoirs ne concernent que les sorcières. < Nationalité et Origines > La Corée du Sud qui l’a vu naître et dont le drapeau reluit sur son passeport. Mais les vieilles histoires de familles racontent qu’il y a du sang japonais qui coule dans ses veines, récits d’un temps sombre exprimé avec rancœur, s’il est seulement abordé. Une grand-mère jamais complètement remise de cette violation répétée, admission de la parenté forcée la voix pleine de trémolo ou pleine de venin, tout dépend le jour. L'origine lupine de la famille paraît-il. < Situation familiale > Célibataire, il ne s'est jamais marié. Un caractère changeant n'aidant pas à l'adolescence, des questionnements à la sortie du lycée qui embourbent son esprit de crise existentielle en crise existentielle puis un travail aux horaires improbables, rédhibitoires aux yeux de beaucoup pour construire quelque chose. Peut-être n'a-t-il tout simplement pas fait les efforts, entre l'angoisse incessante quand il essaye d'expliquer sa condition et les rejets passés, et cet interdit qu'il s'impose lui-même comme s'il ne se pensait pas méritant de goûter au bonheur de la vie à deux. Ou peut-être n'est-ce pas pour lui mais il n'est pas encore tout à fait prêt à abandonner. < Statut civil et orientation sexuelle > Bisexuel, il est enfin à l’aise avec ce mot, enfin capable de le prononcer, de l’admettre, d’en sourire même. Cela ne l'empêche pas de vivre une collocation harmonieuse avec sa solitude depuis un moment. Il noie parfois sa peine dans un bar, quelques nuits terminées dans des draps inconnus, jamais les siens, pour oublier sa colloc' omniprésente. < Occupation(s) > C’est en remuant les poêles et en coupant légumes et viandes qu’il se crée un monde, un univers qu’il contrôle et dans lequel il parvient à s’exprimer sans retenue aucune. La cuisine, il y a toujours traîné dès qu’il a su marcher, connaissant déjà par cœur les subtilités de la vieille gazinière de la maison de son enfance. Une passion muée en un métier qui lui permet de subvenir à ses besoins en faisant ce qu’il sait faire le mieux. Gérer les coups de feu et rassasier les autres. Il officie au Dragon Den au poste de Sous-Chef, spécialiste de la cuisine de son pays mais pas que. < Situation financière > Correcte. Le travail paye, il n'est ni exploité ni surpayé. Bulletins de salaire suffisants pour s'approvisionner au marché,  la seule règle à laquelle il ne déroge pas. < À Savannah depuis > 2003. Quelques années à voyager, fuir la crise économique en Corée, avant de poser bagages par amour. La rupture deux mois plus tard ne l'a pas empêché de rester. < Quartier de résidence > West Savannah, c'est là qu'on a bien voulu de lui sans y regarder à deux fois et même si le quartier n'est pas toujours des plus reluisant, le coût n'est pas élevé et Song-Il s'est aménagé son petit coin bien à lui. < Caractère > Si vous aviez rencontré Song-Il il y a quarante ans, vous auriez fait connaissance avec un petit garçon jovial, rempli d'énergie et d'une candeur innocente, naïve même, à faire fondre n'importe quel coeur. Il y a trente ans, vous auriez rencontré un adolescent - presque un homme et pourtant encore tout d'un enfant - en colère, enragé, en voulant à la terre entière, à ce soldat japonais, à sa mère. Seul son jeune frère trouvait grâce à ses yeux, il aurait fait n'importe quoi pour lui. Il y a vingt ans, vous auriez rencontré un jeune homme complètement paumé, à un seul pas de la crise identitaire, se cherchant aux quatre coins du globe dans l'espoir de trouver des réponses qui n'existent sans doute pas. Aujourd'hui, Song-Il n'a pas forcément fait la paix avec lui-même mais il en donne l'apparence. La fatigue prédomine, le corps meurtri, l'esprit blessé. Bougon, comme un ours mal léché, ce n'est pas là sa seul similitude avec cet animal : touffe de poil (environ une fois par mois), gourmand (ne laissez rien traîner !) et de l'amour (beaucoup) (trop) à revendre. Râleur, surtout par principe, il garde là une trace de son adolescence hurlante. Mais en grattant bien, il y a une douceur et une mélancolie qui se cachent, s'entremêlent parfois, ce besoin de guider, de protéger. Peut-être est-ce pour ça qu'il ne sait pas toujours dire non, qu'il choisit ses batailles comme il dit. Cocktail détonnant pour un homme qui aspire à une vie sans histoires et tranquille. As if...